Les méfaits de l’alcool
Prendre quelques verres d’alcool n’est, certainement, pas interdit par la loi ! Mais ingurgiter la boisson préférée de Bacchus au point d’affoler les gens, et parfois se causer des malheurs, ainsi qu’aux familles, l’est, et comment !
Nous n'avons et ne cesserons jamais, dans cet espace, de tirer la sonnette d'alarme, chaque fois que le danger sur nos routes se profile à l'horizon! Par exemple, il y a un délit fréquemment cité devant les juridictions, qui affole et les magistrats et les avocats, et les parties elles-mêmes: nous citons, sans sourciller, le délit de conduite en état d'ivresse! Il y a des gens, particulièrement des jeunes écervelés, qui s'enivrent jusqu'à omettre où ils mettent les pieds. Wassim R. dit Sassi, s'est trouvé vers 10 heures 30, les yeux dans les yeux, avec Yasmina H. sa voisine, qui s'est déplacée au tribunal pour crier son... pardon à son bourreau d'il y a 22 jours, lorsqu'au moment de la rencontre dans l'impasse avec sa jeune voisine, il eut une pensée diabolique. Il s'approcha d'elle, la fixa d'une drôle de manière et voulut l'embrasser sur la bouche. Mal lui en prit: elle se laissa faire et au moment où elle sentit la langue de Sassi pénétrer dans sa petite bouche, elle n'hésita pas à mordre comme elle l'aurait fait avec un hamburger!
Le jeune homme cria si fort, en lâchant un long et saccadé cri inhumain, que l'écho parvint aux oreilles des personnes qui empruntaient le passage étroit, à ce moment là!
L'inculpé, lui, parle de raclée reçue chez les H. Est-ce Hassan. K. ou Bachi.F.? Il n'en sait rien. Me Mohamed Bouaïchaoui, le blond Conseil de la rue de la Liberté, «joue» le tout pour le tout. C'est le président de l'audience pénale du tribunal qui ouvre le bal du délit du jour: le vol, fait prévu et puni par l'article 350 du Code pénal. Il regarde en biais, le jeune frais procureur et invite Djamel N. à s'expliquer sur son geste.
Le tout petit menu frêle - point costaud-bafouille. Les mots sortent un à un, inaudibles parfois. Nous allons tenter de vous monter un petit paragraphe, histoire de vous faire une idée sur le sujet: «Je ne sais pas ce qui s'est passé. J'étais ivre. Je ne savais pas où j'ai mis les pieds. J'étais assis mais battu. J'ignore qui...».
Le juge l'aide un peu en lui rafraîchissant la mémoire. Il lui dit, entre autres, que lorsque Farida, sa voisine, et son fils, avaient été «réveillés» par le bruit causé par vous, ils avaient cru avoir en face d'eux un malfaiteur. Vous avez du pot». Puis ce fut au tour de Farida et son ado de fiston d'éclairer le tribunal.
La 1ère se contentera de «pleurer» le sort de Sassi. (Un comble), elle a même réussi à arracher un beau sourire au bel avocat, en traitant l'inculpé de pauvre malheureux et donc, «libérable à souhait». Minou, le jeunot enfant de la victime de vol, n'est pas allé aussi loin que sa maman. Il a surtout assuré le tribunal qu'au moment où il arrivait devant la porte, Sassi était assis.
Le juge, en magistrat avisé, mène l'instruction en vue d'avoir une nette idée des faits. Par de nombreuses questions très pertinentes, il apprendra que la porte est en zinc.
Le témoin, qui se présente comme retraité et garde communal, lorsqu'il doit décliner sa... profession, se fait carrément le second avocat de Sassi. Il dira même que l'inculpé est un ancien très jeune «patriote» comme s'il voulait guider le tir de la justice, ou du moins le rectifier. «Nous ignorons s'il a enjambé le muret, s'il a sauté du toit. Je n'ai vu personne l'agresser!», dit le témoin unique qui quittera la barre avec une demande assidue d'indulgence: «À cause de sa mère malade, et après le pardon de Farida», Me Mohamed Bouaïchaoui a abordé l'état d'ivresse qu'il considère comme une circonstance aggravante, car le Code pénal: «l est temps pour le législateur de se pencher sur ce délit...», a martelé le défenseur, qui a souligné que l'alcool a joué un très mauvais tour à Sassi qui saurait se souvenir de la magnanimité du tribunal, si le président lui donnait une chance, le sursis. C'est ce que fera le juge, qui avertira le «frais émoulu» condamné qu'il lui est fortement conseillé de ne plus revenir dans cette salle. Le récent condamné, mais désormais libre, souffle, car il a saisi le mot «sursis» donné en arabe classique (trois mots). Ses proches sortent précipitamment de la salle d'audiences, heureux, mais alors heureux...contents, ravis, à telle enseigne qu'ils s'oublient et entament carrément une danse folle, qui nous donne une situation bizarre, celle d'une cérémonie, d'un mariage réussi, en plein malentendu entre les parents des mariés.