L'Expression

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Le juge ouvre le bal

Boire de l’alcool, n’est pas interdit par la loi, mais consommer le nectar préféré de Bacchus et s’amuser à voler les gens, le sont!

Nous ne cesserons jamais, dans cet espace, de tirer la sonnette d'alarme, chaque fois que le danger se profile à l'horizon! Notre manière de tirer la sonnette, c'est de signaler les moindres incidents notés durant les audiences pénales, qui nous épatent par leurs bizarres histoires, dont certaines frisent la révolte. Il y a des jeunes qui picolent jusqu'à oublier où ils mettent les pieds. Djamel N. s'est trouvé vers 0 heure 30, nez à nez avec Farida L., sa voisine, qui s'est déplacée au tribunal pour dire son...
pardon (!!!). Le détenu, lui, parle de raclée reçue chez les L. Est-ce Mohamed ou Amor? Il n'en sait rien. Me Djediat plaide le tout pour le tout. C'est le président de l'audience pénale du tribunal, qui ouvre le bal du délit du jour: le vol, fait prévu et puni par l'article 350 du Code pénal. Il regarde en biais, le jeune frais procureur et invite Djamel N. à s'expliquer sur son geste. Le tout petit menu frêle - «costaud», bafouille. Les mots morts sortent un à un inaudibles parfois. Nous allons tenter de vous monter un petit paragraphe, histoire de vous faire une idée sur le sujet: «Je ne sais pas ce qu'il s'est passé. J'étais ivre. Je ne savais pas où j'ai mis les pieds. J'étais assis, mais battu. J'ignore qui...» Le juge l'aide un peu en lui rafraîchissant la mémoire. Il lui dit entre autres que lorsque Farida, sa voisine, et son fils avaient été «réveillés» par le bruit causé par vous, ils avaient cru avoir en face d'eux un dangereux malfaiteur, ou pire, un terroriste en fuite. «Vous avez de la chance, car ce n'est pas de l'enfantillage, que de rencontrer ces gus-là!» Puis ce fut au tour de Farida et son ado de fiston d'éclairer le tribunal.
La première se contentera, surtout de «regretter et pleurer»´ le triste sort de Djamel (un comble), elle a même réussi à arracher un large et séduisant sourire au très bel avocat, Me Djediat, en traitant le prévenu de pauvre malheureux (miskine) et donc «libérable à souhait». Mohamed, le jeune enfant de la victime de vol n'est pas allé aussi loin que sa maman. Il a surtout assuré le tribunal qu'au moment où il arrivait devant la porte, Djamel était assis. Le juge du jour, en magistrat avisé, refait presque l'instruction, en vue d'avoir une nette idée des faits. Par de nombreuses questions très pertinentes, il apprendra que la porte est en zinc. Le témoin qui se présente comme retraité et ex-garde communal, lorsqu'il doit donner sa... profession, se fait carrément le second avocat de Djamel. Il dira même que l'inculpé est un ancien «patriote» comme s'il voulait guider le tir de la justice ou du moins le rectifier. «Nous ignorons s'il a enjambé le muret, s'il a sauté du toit. Je n'ai vu personne l'agresser!» dit l'unique témoin qui quittera la barre avec une assidue demande d'indulgence, à l'intention du président, coi, devant l'audacieuse demande du témoin: «À cause de sa mère malade, et après le spontané pardon de Farida». Me Sofiane Djediat, l'élégant, jeune avocat, de la rue Patrice Lumumba d'Alger-Centre, a abordé l'état d'ivresse qu'il sait «comme étant une circonstance aggravante, car le Code pénal de 1966 remanié plusieurs fois est d'essence égypto-française: ´ «Il est temps pour le législateur algérien de se pencher plus sérieusement sur ce délit!», a martelé le jeune défenseur qui a souligné que «l'alcool a joué un très mauvais tour à Djamel qui saura se souvenir de la magnanimité du tribunal si le président lui donnait une chance, en accordant le sursis». C'est ce que fera le juge qui avertira le frais condamné avec une sacrée chance, de ne pas revenir dans cette salle pour au moins, 5 ans. Djamel souffle car il a saisi le mot «sursis» donné en arabe classique (trois mots). Ses proches sortent précipitamment de la salle d'audience, heureux, mais alors, heureux... contents, ravis, à telle enseigne qu'ils s'oublient et entrent carrément en transe dans une samba improvisée qui fera sourire les rares passants!! Ce qui nous donne une bizarre et risible situation de gens dansant au portail d'un tribunal!

De Quoi j'me Mêle

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