L'Expression

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La main «veloutée» du juge

Il arrive souvent qu’un inculpé s’entête à taire la vérité. C’est généralement là, que le juge, en véritable homme de loi, pousse intelligemment ce récidiviste à aller droit sur le droit chemin.

Un chemin après l'avoir quitté, dans un moment d'égarement, qui va faire de lui un pestiféré de récidiviste! Naturellement, s'il s'agit d'un jeune égaré, la sentence versera dans l'oued de l'indulgence! Ce jeune détenu a alors une chance d'échapper au gourdin de la justice! Cette situation permet au magistrat de faire jouer le pouvoir discrétionnaire, et par conséquent, il peut mettre un gant de velours et aller vers une peine de prison assortie du sursis. Cette arme à double tranchant, qu'est le sursis n'est pas forcément un cadeau, puisqu'en cas de récidive, le gant de velours sera remplacé par un autre plus tranchant, plus incisif, plus «tuant» puisque le verdict ne sera que plus sévère! Car, le bénéficiaire du sursis n'a qu'à bien se tenir, à défaut d'une peine plus sévère. Me ATD, l'avocate de l'inculpé de tentative de vol et de détention de came, était sûre de son sujet, car, elle savait, que dans la salle d'audience, se trouvait, outre son jeune client, mais aussi, d'autres inculpés mouillés jusqu'à l'os, dans des délits plus graves et plus condamnables que le jeune El Hadi. G. qui se faisait tout petit devant le fougueux président de la section correctionnelle du tribunal. L'avocate d'Alger-Centre va déployer un vaste savoir-faire où les mots sont choisis pour minimiser les faits,car il en a vu d'autres que cet El Hadi. G. agé de vingt- cinq ans, gardien de parking sauvage, ayant déja purgé une lourde peine de trois ans ferme pour... vol, déjà cette fois-ci si l'inculpé reconnaît le port d'arme, il nie fortement le vol, ce qui a faussé les données des inculpations.
D'ailleurs, son conseil va jouer dur sur ce tableau, surtout que la victime était absente, même si c'est devenu une habitude dans les juridictions. C'est permis par la loi, mais certains défenseurs à court d'arguments sérieux, s'attaquent alors aux moulins à vent, même s'ils n'existent plus dans notre pays. Quant à cette histoire de fric restitué, le détenu dit tout ignorer de ce ´´couplet souriant, sonnant et trébuchant´´.
Il dira en guise de clôture de ce chapitre que «cette histoire a vu le jour pour m'intimider et reconnaître le grave délit de vol, chose que je n'ai jamais réalisée, du fait même que je connais les suites d'une probable condamnation et qui se limiteront à une peine d'emprisonnement ferme de cinq ans! Non, je n'ai rien fait de tel, j'en suis sûr et certain.» Me Drif a si bien suivi les débats, dans un coin, bien au frais, qu'elle n'a éprouvé aucune peine à plaider la cause, ardue, certes, mais aisée! Après avoir pris connaissance des deux ans fermes requis, l'élégante blonde avocate a affirmé que son client était libre de se défendre aujourd'hui à la barre, le procès-verbal et la police judiciaire, ou autre parquet étant dépassés par ce que déclare maintenant l'inculpé El Hadhri. C'est quasi impossible de ne pas avoir gain de cause, car en changeant de tactique de défense, le défenseur a estimé que son client a dit vrai en niant la tentative de vol. Le rapport préliminaire n'explique pas qui a restitué la somme volée! Le témoin n'a rien appris aux flics! ´´ Je prierais donc le juge de prononcer la relaxe pour la tentative de vol au bénéfice du doute, et une peine symbolique pour la détention de drogue». Abordant ce délit, Me Akila Teldja allait s'étendre sur la très mauvaise qualité de la came et l'insignifiante quantité trouvée chez l'inculpé qui a reconnu le méfait. Ce qui a fait largement sourire la procureure qui s'exclama, avec l'autorisation du président: «Permettez-moi de répliquer à l'honorable défenseur, qui s'est permis le luxe de parler de «mauvaise qualité de la drogue» trouvée sur l'inculpé!
Alors je pose à mon tour une question intéressante: la police judiciaire nous a présenté de la poussière ou du couscous séché? Soyons sérieux!» dit, d'un trait, sans ponctuation, la parquetière, qui s'est aperçue du large sourire de Me D, qui, effectivement, se marrait après avoir fait sortir de ses gongs, la représentante du ministère public! En vérité, le tribunal connaissait d'avance, l'issue de ce procès, somme toute banal, surtout avec ces histoires de came, qui font le tour du pays, et qui mobilisent les services de sécurité quotidiennement! Me Akila Drif a compris qu'il fallait mettre le paquet sur la tentative de vol, en vue de minimiser l'acte de tentative de vol! L'inculpation de vol, fait prévu et puni par l'article 350 du Code pénal, (loi n° 06 -23 du 26 décembre 2006) qui dispose:
«Quiconque soustrait frauduleusement une chose qui ne lui appartient pas est coupable de vol et puni d' un emprisonnement d' un (1) an à (5) ans et d' une amende de 100 000 DA à 500 000 DA...» «Oui, la sentence peut aller loin, mais, avec la reconnaissance du délit, l'inculpé pourra bénéficier de la largesse du tribunal.» a articulé, avec un beau sourire, l'avocate qui verra son client prononcer le dernier mot: «Je m'excuse devant tout le monde. Oui, je suis coupable pour la détention, et je le regrette!». Aussitot, le juge annonce le verdict sur le siège: 2 ans d'emprisonnement assortis du sursis!

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