L'Expression

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Divorce à l'américaine

Un air de désolation régnait en ce 27ème jour de Chaâbane 1444. En effet, Ouahiba. N. était visiblement catastrophée, en chaudes larmes dans la salle d'audience du tribunal d'Aïn El Hammam (cour de Tizi Ouzou)...

L'ambiance familiale de Ouahiba. N. qui baignait dans les alentours du tribunal d'Aïn El Hammam, n'était pas au beau fixe. Depuis belle lurette, les habitants de la région, n'ont jamais cru en la justice algérienne. Et lorsque nous écrivons le mot «justice», nous prenons un malin plaisir à penser au...pénal! En effet, il est couramment connu, qu'un citoyen sorte de la bâtisse, en marmonnant des mots pas très gentils, à l' encontre de la magistrature du coin. C'est généralement un inculpé en liberté provisoire, contre qui le parquetier avait simplement requis une lourde peine d'emprisonnement ferme, ou une victime pas rassurée de la «légère» condamnation, de son adversaire. Mais, aujourd'hui, c'est une jeune mariée qui est ballotée entre les menaces de son mari, et les reproches de sa famille, qui est la vedette de la section «statut personnel». Oui, cette très jeune femme de 22 ans, bien que soutenue par Nora. N. sa soeur ainée, elle-même mère de trois jeunes filles, l'épouse de Mahi. D. aujourd'hui, absent de la salle d'audience, n'a pas pu supporter la rupture voulue par la seule et irréversible volonté du mari. Ce qui fend le coeur de ceux qui ont eu vent de cette malheureuse histoire, c'est que l'épouse fraîchement divorcée, n'a eu que quatre mois de vie commune, avec son époux, curieusement retourné contre sa fraîche épouse après une courte lune de miel. Donc, pratiquement deux mois, si l'on enlevait les nuits de sommeil. «A- t- on idée de se débarrasser de sa très jeune moitié, après quelques jours de vie commune? Mahi. N. n'a jamais voulu dire à son entourage et au nôtre la raison de la cassure du couple. Personnellement, je n'ai pas compris exactement ce qui a poussé mon beau-frère à demander le divorce, et surtout à casquer le prix fort pour se débarrasser de ma soeur.» Mille questions étaient éparpillées dans les alentours de la bâtisse, mais on ne trouvera aucune réponse! Le juge s'est limité dans son rôle d'écoute, des deux parties le 1er jour de la comparution, il y a près d'un mois. Puis, le gus n'a plus réapparu dans les parages de la juridiction. La divorcée, elle, venait de la commune voisine, se morfondait durement, en vue d'avoir le minimum d'explications, en vain. Monsieur a divorcé à l'américaine. Il ne voyait que son avocate, laquelle ne remettait qu'un écrit à la justice, et repartait, aussi vite qu'elle ne vint.
Le mari avait dû utiliser le fameux article de loi qui dispose que «le divorce intervient par la volonté de l'époux». Il est vrai que plusieurs conjoints préfèrent se séparer sans la moindre histoire. Mieux, certains d'entre eux aiment cacher à leurs entourages l'amère vérité, qui est surtout la tromperie conjugale, et s'en remettent au seul Allah. Pour Nora, la soeur ainée de Ouahiba, «le destin s'est acharné sur ma frangine, qu'on n'y pouvait rien, si ce n'est un appel aux autorités à travers votre canard, pour changer certaines lois concernant le divorce. Oui, comment se fait-il qu'une jeune fille, qui vient à peine de se séparer de sa poupée, soit sacrifiée par des «malades mentaux» lesquels détruisent l'avenir de cette même jeune fille, au bout de quatre mois d'union. Mon père malade n'a jamais compris pourquoi le sort s'acharne sur sa cadette, jetée comme un zeste de citron, alors que le jus remplit encore la pelure.» Interrogée, l'avocate de Mahi, l'époux, a haussé les épaules, mais n'a pas voulu être désagréable envers les gens de la presse, en précisant que son client était dans son droit de ne pas divulguer les raisons du divorce. C'est personnel et cela ne regarde que lui. Plus tard, devant le juge, Ouahiba, en pleurs, a crié sa douleur devant tant de hogra. «Imaginez un instant, que la fête a duré au village huit jours et huit nuits. C'était la joie. C'était, en tout cas, pour moi, le début du vrai bonheur. J'avais vécu les plus beaux jours, et les plus belles nuits de ma vie, durant cette semaine de noces. Tout le monde était si heureux que l'annonce du divorce, avait résonné comme une déflagration dévastatrice...».

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