Des procès à ne plus revoir!

Les plus jeunes juges et procureurs, devraient prendre en exemple, ce genre de procès, pour que plus jamais, nous n'en voyions plus! Les mauvais magistrats exécrables, que nous dénonçons, et heureusement, il n'y en a pas beaucoup, enhardis par le soutien indéfectible de la mafia implantée un peu partout dans les rouages de l'État, sont à oublier. Des magistrats à qui le peuple tournait le dos, sévissaient durant les audiences pénales, surtout lorsqu'il s'agissait de responsables politiques qu'on entendait, pour les punir de ne pas avoir marché dans une combine, ou une mise en branle, d'un coup bas, afin se s'emparer d'un bien immeuble, par exemple, un wali, que les mafieux voulaientt rouler dans la gadoue, et s'en débarrasser, le temps que l'opinion se fasse une mauvaise idée de ce responsable. C'était cela la justice aux ordres, lorsqu'il s'agissait, encore une fois, de «politique». Les plus moches moments de Dame justice. Tous les gros ingrédients malsains y étaient. Sinon, le reste des juges et procureurs se comportait normalement. Au cours d'un procès au tribunal criminel d'Alger, qui siégeait alors au Palais de justice de la rue «Abane Ramdane» d'Alger, un procès «cousu de fil blanc», selon des juristes aguerris, et rompus aux coups les plus bas, aussi bas que l'entrée d'un caniveau, il nous a été servi un plat «repoussant», qu'il nous est aisé, quelques années après, de reprendre sans crainte! Ce procès a mis en cause un ex-wali, pour une histoire de logements construits et répartis selon les lois en vigueur, dixit le wali poursuivi. Nous assistâmes, pieds et mains liés, alors à un étrange échange qui avait pour principaux animateurs, la présidente du tribunal criminel, et l'accusé qui, grâce à ses avocats, et permis à l'assistance de découvrir que la juge était, ce jour-là, devant des jurés ligotés par le devoir de réserve, de mauvaise foi évidente. Sa manière d'entrer à l'audience, arrogante, hautaine, un regard éloquent montrait qu'à l'évidence, cette magistrate était venue ce jeudi, bousculer, démonter, ridiculiser, «égorger», et achever l'accusé qui avait déjà souffert le martyre durant la longue et pénible instruction, et la détention préventive. Jugez plutôt du scandale qui laissa les avocats bouche-bée. En effet, à un moment donné du procès, la juge aborda les attributions d'un wali, quelles que soient la situation et la position, puis demanda, entre ses larges et fines mâchoires, et, plus tuant et dur à avaler, le rictus dessiné sur son visage décomposé par la hargne qui a habité ce jour là, la juge oubliant son métier, son serment, et se mettant au service de ceux qui ont malmené cet Algérien dont le seul tort aura été d'offrir à cinq (5) cadres rangés, dont deux chefs de cour, un logement, dont ils payaient le loyer, à l'Opgi du coin! «Dites-nous un peu, accusé, comment vous êtes-vous pris pour accorder, voire offrir des logements à des proches?»,jeta dans une salle d'audience humide et comble, la petite juge menue, qui faisait preuve d'un très puissant excès de zèle déconcertant, désarmant, repoussant et révoltant. «Mme la présidente, je suis ravi que vous m'ayez posé cette importante question, à laquelle je réponds avec un réel plaisir. Voilà! Nous avons réceptionné quinze mille logements. Chaque wali a, à l'intention des cadres, par exemple dix pour cent, soit mille cinq cents logements que j'attribue à qui en a besoin; à des cadres qui s'échinent à longueur d'année, notamment. La loi et la coutume, le permettent, sans dégât, ni dérangement, aucun. Ceci d'une part, d'autre part, il faut que je vous rappelle que les logements attribués ne le sont jamais à titre gratuit! Tenez, à titre d'exemple, il y a, parmi des bénéficiaires, des familles de tous les secteurs, même de la justice!» La présidente du tribunal l'interrompt pour lui demander plus de précisions.
- «La justice? C'est vague comme info. Qui par exemple? Un magistrat du siège, un parquetier, un greffier, une secrétaire, un chef de tribunal ou de cour?», dit-elle pernicieusement, tout en sachant que les heureux bénéficiaires allaient recevoir un coup de pied quelque part de la chancellerie, une fois l'info donnée au public, à l'opinion publique, dont le pouvoir en place. L'accusé n'allait pas cacher les coordonnées des bénéficiaires parce qu'il estimait que c'était une opération normale: «J'ai fait bénéficier le président de la cour et le procureur général qui sont, jusqu'à preuve du contraire, des cadres intègres, loyaux, qui ont donné beaucoup au secteur de la magistrature, en tout cas dans la ville où j'étais le guide!
C'était pour l'administration une opération normale, loin de toute suspicion.» La présidente ricana. Elle cracha un sourire carnassier qui venait défigurer ce visage déjà balafré par une jalousie viscérale, car, elle a dû penser en cinq secondes au coup de pot qu'ont eu ces deux magistrats bénéficiaires de deux logements, dans cette belle ville côtière! Résultat de l'intégrité de l'accusé: Les deux malheureux hauts magistrats furent relevés de leurs fonctions le lendemain, lorsque la presse s'empara de la nouvelle! On ne saura jamais pourquoi, ils ont été remerciés du poste spécifique.
L'un n'a pas quitté entièrement la justice, puisqu'il enfila sa robe noire pour l'autre côté de la justice, et le second fut muté en pleine «voie de garage» dans un autre poste de moindre importance. Tout cela parce que le wali-accusé-détenu-malmené, a expliqué le fait qu'ils payaient le loyer! Hilarant au second degré! Ridicule! «C'est l'Opgi, donc le Trésor public, qui en est le principal bénéficiaire! Ainsi, vous voyez bien qu'il n'y a pas eu de passe-droits et autre piston, et je suis innocent.
Les poursuites m'ont fait très mal, parce que j'ai fait mon travail jusqu'au bout, sans frauder.»