De la perpétuité à... 10 ans de réclusion
Jamais, depuis l’ouverture de la présente session criminelle, de la 1re instance de Dar El Beïda (cour d’Alger), le doux président Liés Benmicia, ne s’est «échiné», avec autant de décontraction, que lors de la journée de mardi dernier.
Avant d’entrer dans le vif du sujet, saluons la sage décision du pouvoir judiciaire, d’ôter les jurés de la composition du tribunal criminel, lorsqu’il s’agit de la came, car les trois juges professionnels s’en tirent mieux ainsi !
Mardi dernier, tel «Spartacus» sous la contrainte du fouet «romain», Liés Benmicia et les assesseurs du tribunal criminel, se sont payé une bande de six accusés, mais alors, vous ne pouvez pas vous imaginer, une bande de dealers «pas possible... Un des accusés,
Hamza S. le client de Me Lakrouf a reconnu que «les services de sécurité n’ont découvert que le «kilogramme» de cocaïne que je devais remettre, selon le Marocain qui m’avait contacté, au gus de Tam ! Et de quoi, SVP, étaient poursuivis les malfaiteurs ? Simplement, tenez-vous bien par la loi 04/18 et ses terrifiants articles 17, 18 et 19, n° 04-18 du 25 décembre 2004 sur «la loi relative à la prévention et à la répression de l’usage et du trafic illicites de stupéfiants et de substances psychotropes». Ajoutez un autre grand crime, en l’occurrence, «le blanchiment», et vous aurez une nette idée du procès.
Les six accusés étaient assis dans le vaste box, des jeunes gaillards de la Dgsn, les ayant à l’œil, alors que devant la porte d’entrée de l’immense salle d’audiences, six officiers de police veillaient au grain. Des débats où les très longs et explicites silences «assourdissants» de certains accusés, allaient «colorer » les débats, par un entêtement sans pareil, à nier, nier, nier. Les conseils, eux, savaient, quoi dire, surtout, et quoi demander. À titre d’exemple, Me Rachid Lakrouf, le discret avocat de Chéraga, se signalera par une remarquable intervention, à l’issue de la lecture du verdict, qui a laissé les juges, pensifs et convaincus, de la sortie de Me Rachid Lakrouf, le défenseur de Hamza S. à propos de la curieuse et inopportune demande du représentant du Trésor public, d’être partie civile, elle n’a pas, tout simplement, été retenue !
Le procureur général lui, était probablement, plutôt, pris par la révision des articles des lois 04/18 du 25 décembre 2004, et celle portant sur le «blanchiment», punissant ainsi les dealers, et compagnie devant des membres du tribunal criminel, plus que concentrés, comme il le faut devant de pareilles situations.
À quinze heures vingt, le président du tribunal criminel revint, après une bonne heure, à peu près, de délibérations, accompagné des deux assesseurs, en l’occurrence Med Ghezoul et Amel Mechti, suivis d’ Abane, le procureur général, un spécialiste provenant du pôle voisin.
Après avoir décortiqué les attendus, il prononça dans un silence glacial, un verdict pas gentil du tout pour les dealers, mais bassement salué par les initiés par les amoureux d’une justice «juste», intraitable, coupante, quand il le faut, et surtout au moment qu’il faut ! Sont condamnés à la réclusion criminelle, Hamza S., Khaldi M. et Halim G., 15 ans de réclusion criminelle pour le duo, Sid Ali.F et Zoubir D. et 10 ans de réclusion criminelle pour Samir S., toute la salle resta un moment silencieuse jusqu’au moment, imperturbable, où le président Benmicia appela les avocats pour la partie finale du procès, en plaidant le «civil» !
Le président du tribunal criminel de Dar El Beïda, demeura serein, sans regret ni honte, car il venait tout simplement, d’appliquer la loi, uniquement, elle, car elle demeurera la barrière à toute déviation, d’où qu’elle vienne !