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Le féminicide, c'est quoi?

La femme est victime de violences sous tous les cieux. Chez nous comme ailleurs. L'Algérie lui a prévu une protection inédite...

Fléau. L'opinion publique algérienne a eu droit ces derniers jours à une avalanche d'informations sur le féminicide et les violences faites aux femmes dans notre pays. Cette montée au créneau médiatique se justifie par des faits divers comme celui de Chaïma, cette jeune fille assassinée et dont l'enquête, en cours, révélera certainement les raisons. Mais pas que, car d'autres faits divers liés aux violences faites aux femmes ont été également mis en exergue par des médias. Il y a eu tellement de voix qui se sont élevées pour condamner les auteurs de ces violences et la prévention qui nécessite d'être renforcée, qu'il ne reste pas grand-chose à ajouter. Cependant et comme il n'a été question que des cas qui se sont produits chez nous en Algérie, il nous semble plus qu'utile de le compléter par ce qui se passe ailleurs dans le monde. Ainsi, les Algériens auront une idée plus précise sur le phénomène. L'OMS a publié un rapport intitulé «Violence à l'encontre des femmes: un problème mondial de santé publique d'ampleur épidémique». Tout est dans le titre. Le problème est mondial. C'est d'ailleurs tellement vrai que l'ONU aussi se penche sur ce fléau. Une structure «ONU-femmes» a même été créée à cet effet. Laquelle structure précise dans un de ses rapports, que «si environ 243 millions de femmes et de filles âgées de 15 à 49 ans sont victimes chaque année de violences physiques ou sexuelles d'un membre de leur entourage proche, ce chiffre risque de gonfler à mesure que se prolonge le confinement». Il s'agit, bien sûr, de 243 millions de victimes dans le monde. Comme on le constate, le phénomène est mondial. Il n'est pas propre à l'Algérie. On apprend, également, que le confinement dû à la crise sanitaire que traverse la planète, aggrave le nombre des victimes. Pourquoi? L'agence onusienne l'explique par le fait que 70% des violences faites aux femmes ont lieu dans la sphère privée. Ce qui rend la prévention plus difficile ou, à tout le moins, plus longue à mettre en place. Pourquoi la sphère privée? L'ONU l'explique par «la probabilité, que les femmes dans une relation violente, et leurs enfants soient exposés à la violence est considérablement accrue, car les membres de la famille passent plus de temps en contact étroit et les familles doivent faire face à un stress supplémentaire et à d'éventuelles pertes économiques ou d'emploi». Le rapport ajoute que ces violences touchent également les enfants et les personnes âgées. À titre d'exemple, l'ONU donne quelques chiffres de ces hausses des violences faites aux femmes dues au confinement. En Angleterre +65%, en Australie +40%, en Colombie +150%, etc. En France, c'est plus grave encore. La mission (française) interministérielle pour la protection des femmes (Miprof) estime que le nombre de ces violences contre les femmes a bondi de 400% pendant le confinement. Si le Covid-19 et le confinement qui le suit augmentent le nombre de violences, cela veut dire que les femmes sont exposées au danger même en temps ordinaire. Bien avant la pandémie, l'OMS estimait que «la violence physique ou sexuelle est un problème de santé publique qui touche plus d'un tiers des femmes dans le monde». L'OMS ajoute, que les victimes «consultent souvent, sans nécessairement dévoiler les causes de leurs blessures ou pathologies, (car) la violence accroît fortement la vulnérabilité des femmes face à toute une série de problèmes à court et à long terme». Plus précis, le ministère français de l'Intérieur a fait savoir que dans son pays: «En 2019, 146 femmes ont été tuées par leur partenaire.» L'équivalent chez nous du conjoint. En réalité, en France comme partout dans le monde, y compris chez nous, ces violences faites aux femmes sont difficilement quantifiables car très peu de victimes déposent plainte. Soit par peur de représailles, soit par honte. Ceci dit, dans les zones de conflits la situation de la femme est pire, mais très peu de voix en font état. La seule nouveauté introduite dans ce phénomène est le terme «féminicide» pour désigner le meurtre d'une femme pour la raison qu'elle est une femme. Ce qu'on ne dit pas assez, c'est que notre pays est à la pointe de la lutte contre ce phénomène. Dans la nouvelle Constitution soumise au référendum du 1er novembre prochain, il y a un article inédit qui gagnerait à être plus connu par tous les Algériens, femmes et hommes. C'est l'article 40 qui stipule que «l'Etat protège la femme contre toutes formes de violence en tous lieux et toute circonstance dans l'espace public, dans la sphère professionnelle et dans la sphère privée. La loi garantit l'accès des victimes à des structures d'accueil, à des dispositifs de prise en charge, et à une assistance judiciaire». Un vrai bouclier. De quoi rassurer la femme algérienne, mais pas seulement. Les hommes aussi. Car la violence engendre et «enfante» la violence. C'est toute la société qui est menacée quand la femme est en danger!

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