La fin des voitures à essence
Une nouvelle industrie automobile se met en place dans le monde. Très belle opportunité pour nous…
Révolution. Les constructeurs automobiles traversent un moment capital de leur existence. Les voitures à essence et à diesel vivent leurs dernières années. La question qui se pose encore, aujourd'hui, n'est plus celle de savoir si elles disparaîtront, mais quand elles disparaîtront. On sera fixé probablement la semaine prochaine. La commission européenne est engagée depuis 2020 dans la réduction totale des émissions de CO2.des véhicules neufs à l'horizon 2035. C'est-à-dire dans un peu plus d'une décennie. Autant dire que le compte à rebours a déjà commencé. Une réunion a eu lieu, hier mercredi, à l'issue de laquelle, une nouvelle réglementation devra accompagner ce changement radical dans l'industrie automobile. Il s'agira de faire place nette à l'avènement de la voiture électrique qui n'a plus que deux problèmes à régler pour remplacer définitivement les voitures essence ou diesel considérées comme à l'origine de la pollution et du dérèglement climatique. Le premier problème sera d'augmenter l'autonomie du véhicule électrique à plus de 500 km. Des recherches sur les batteries avancent rapidement. Le deuxième problème concerne la réduction de la durée de rechargement. Ce qui fait toujours partie du même domaine de recherche. Quant aux bornes de rechargement, la cadence d'installation dans les pays de l'Union est actuellement très rapide. Le basculement de la voiture thermique à la voiture électrique est techniquement à portée de main. Les constructeurs s'y sont déjà préparés en consacrant une partie de leur production en version électrique. Le marché, lui, répond favorablement à ce basculement. En témoignent les statistiques des 5 premiers mois de cette année qui ont vu la production de 356 000 véhicules électriques en Europe soit «plus que la production de toute l'année 2019». Selon l'UE ce chiffre devrait passer à une production de 3,3 millions d'unités en 2025. C'est-à-dire dans 3 ans. Ceci sans compter la production des véhicules hybrides. Le constructeur européen le plus engagé dans la promotion de l'électrique est l'allemand Volkswagen. Il promet de ne produire que des véhicules électriques dès 2033. Il se place en avance même du calendrier de la Commission européenne. La deuxième place revient au suédois Volvo. Audi annonce l'année 2026 pour produire exclusivement de l'électrique. Cependant, il faut garder à l'esprit qu'une voiture, quelle que soit son énergie, est construite pour durer au moins 15 années. Ce qui veut dire que si la dernière voiture a essence sort de l'usine en 2035, on la trouvera sur les routes jusqu'en 2050. Ce qui donnera un répit à toutes les PME menacées par cette mutation. En effet, un tel basculement ne se fera pas sans effets collatéraux. Bien qu'au-delà des équipementiers, il y a toute la production pétrolière mondiale qui sera impactée. Ce sujet est d'autant plus intéressant pour nous en Algérie. Le projet de lancer la construction automobile dans notre pays est bien avancé. Non plus dans le montage, mais une vraie production de bout en bout. Avec ses équipementiers et tout et tout. Dans tous les cas de figure, il faudra inclure ce paramètre de la voiture électrique dans notre prospective. L'idéal serait d'avoir des ambitions plus modestes concernant les véhicules à essence et se préparer en parallèle à suivre le basculement à l'électrique que le monde se prépare à vivre. Ce qui permet aussi d'avoir un levier dans les négociations avec les constructeurs pour agir sur les prix. Et même sur les modèles à produire. Une décennie est vite passée. Il est impératif de se projeter sur le futur proche, voire moins proche. Surtout quand il s'agit d'investissements dans l'industrie mécanique de manière générale. Son évolution est très rapide. Quant à l'environnement qui s'y rattache, il n'y a aucune hésitation à avoir pour commencer sans tarder à le créer. D'autant que la loi a fixé à 15% chez nous, le quota de voitures électriques à importer. Une première borne à rechargement pour ce type de véhicules a été installée dans la capitale par Naftal qui a promis d'installer une centaine un peu partout dans le pays d'ici la fin de cette année.
Espérons-le! Il est même question que cette société nationale produise localement ces bornes. Il est également question d'un investissement privé en partenariat avec un constructeur chinois de voitures électriques. Se lancer dans la production des bornes c'est bien, participer à la recherche de batterie à longue durée c'est mieux. Un challenge mondial qui devrait motiver plus d'un. Une nouvelle industrie automobile se met en place. Et si, pour une fois, nous prenions le départ à temps?