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Série Netflix sur les serials killers dans le Monde arabe

Il est rare de trouver des séries sur les faits divers dans le Monde arabe. Une série non sous-titrée en arabe, Dark Minds vient de sortir sur Netflix depuis le 1er juillet. Celle-ci revient sur des histoires criminelles, anciennes ou plus récentes, qui ont défrayé la chronique tant à Nabeul, en Tunisie, qu'au Liban, à Kirkouk en Irak, à Gizeh en Égypte, en Jordanie et au Maroc. Des pays où la justice est bancale et où des communautés conservatrices et idéologisées sécrètent d'inavouables psychopathies. Produite par Asharq Discovery, Rebecca Maatouk et Fadi Harb, écrite par Samir Farhat et Edmund Hedded et dirigée par Karim Rahbani, elle met en lumière des tueurs récidivistes à travers des enquêtes méticuleuses, une abondance de documents et de preuves, des interviews de témoins ou de proches, des commentaires de psychologues et responsables sécuritaires. Mis à part leur totale absence d'empathie, les serial killers auxquels s'intéresse Dark Minds ne sont pas comparables avec les criminels des séries américaines. Dans le premier épisode, on est au début des années 1980 en Tunisie, à Nabeul, une petite ville où les enfants vivent librement, en toute sécurité.
Le malheur arrive sur une mobylette rouge. Un homme s'arrête, demande son chemin vers un autre village, tout proche, fait semblant de ne pas comprendre, convainc un gamin de l'accompagner, et l'enfant ne revient jamais. Treize fois, treize enfants disparaissent de la même manière. Étrangement, les parents ne s'inquiètent pas tout de suite, se disent que le gamin fait l'école buissonnière, jusqu'à ce que de plus en plus d'enfants manquent à l'appel et qu'on découvre finalement des ossements aux abords d'une grotte. Un portrait-robot est enfin constitué grâce à une jeune victime qui a réussi à échapper au tueur.
Au fil de l'enquête, on apprend que ce dernier, Naceur Damergi, est né en prison d'une mère prostituée. La suite est tournée à Beyrouth, où se déroulent les deux épisodes suivants. Ils concernent les frères Michel et Georges Tanalian, coupables du meurtre d'au moins onze personnes sur la seule année 2011, en majorité des chauffeurs de taxi tués d'une balle dans la nuque entre Sin el-Fil et Nahr el-Mott. Arméniens, originaires de Syrie, les deux hommes appartiennent à une fratrie nombreuse qui semble avoir grandi dans la pauvreté, sous la férule d'un père violent, selon le témoignage d'un voisin. Marginalisés, ils ont peu de liens avec l'extérieur. Lorsqu'ils sont arrêtés, chacun rejette la faute sur l'autre. Dans les interviews filmées pour Dark Minds, c'est Michel, l'aîné, le plus mesuré des deux, qui paraît piloter Georges, le plus jeune et le plus nerveux. Aucun des deux n'exprime le moindre remords. Achraf Rifi qui était, au moment des faits, directeur général des Forces de sécurité intérieure, se prononce dans un commentaire pour Dark Minds, en faveur de la peine de mort qu'il considère dissuasive.
Les deux tueurs ont été interviewés à la prison de Roumié où ils purgent une peine de condamnation à perpétuité. Une série bien menée et documentée, commentée par d'excellents experts de diverses spécialités.

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