Le cinéma d’expression amazighe au Festival de Cannes
Alors que le cinéma algérien d'expression arabe est presque absent, voilà que le comité de sélection du grand Festival de Cannes 2023 annonce avec la sélection de Axxam yargha, maqar anesahmu, réalisé par Mouloud Aït Liotna; une première pour un film d'expression amazighe sur la Croisette. Au même moment un autre film amazigh sort dans les salles en France. Premier long métrage du cinéaste algérien Omar Belkacemi, Argu jongle avec la poésie, la philosophie et la réalité, en bousculant avec maestria notre monde corseté.
La 76e édition du prestigieux Festival de Cannes est sur le point de débuter, du 16 au 27 mai 2023 et comme chaque année, cet évènement rassemble les plus grands talents du cinéma du monde entier. Situé sur les rives de la Côte d'Azur, le festival offre un terrain d'expression inégalé pour de nombreux films d'auteur ou de genre, venus de toutes les régions du globe.
Toutefois, la sélection est sévère et seuls les films les plus remarquables peuvent participer. Pour l'édition 2023, une première historique pour le festival, un film amazigh sera présenté. Le film Axxam yargha, maqar anesahmu (La maison brûle, autant se réchauffer) est sélectionné pour représenter le cinéma d'expression amazigh au Festival de Cannes. Ce long métrage a été réalisé par le jeune réalisateur algérien Mouloud Aït Liotna et est en langue berbère. Cette production cinématographique a réussi à se frayer un chemin dans la Quinzaine des cinéastes de la prestigieuse compétition, marquant ainsi la première participation d'un film berbère dans l'histoire du festival. Le film raconte l'histoire d'un jeune Kabyle qui doit partir en France, mais la mort brutale d'un proche l'affecte dans ses derniers moments dans son village. Il passe une journée étrange où la mélancolie adoucit l'amertume du départ.
Ce film aborde le sujet de l'exil, un thème touchant dans un contexte où des milliers de jeunes sont contraints de partir. Le film a été tourné dans la région d'Ath Mellikech, dans la wilaya de Béjaïa, avec une équipe technique et artistique exclusivement algérienne. Il a été coproduit par Alpha-Tango et les sociétés de production L'oeil vif et Avant la nuit. Les rôles principaux sont tenus par Mehdi Ramdani, Mohamed Lefkir, Mustapha Raïs, Idir Benaïbouche, Koceila Mahfoud Alias Koukou et d'autres jeunes talents. Cette première pour le cinéma algérien d'expression amazighe suscite une grande excitation auprès des cinéphiles et de la communauté berbère et algérienne à travers le monde. Le fait que ce film ait été sélectionné pour l'un des festivals les plus prestigieux du monde est une reconnaissance pour la richesse et la diversité de la culture algérienne. Les organisateurs du Festival de Cannes ont clairement reconnu l'importance de donner une visibilité à des films de toutes les cultures et de tous les horizons, et cette sélection témoigne de leur engagement en faveur de cette mission.
