L’Égypte attaque en justice Netflix suite à la polémique sur Cléopâtre
Les réactions contre le backwashing de la reine Cléopâtre ne se sont pas apaisées suite à la diffusion de la bande-annonce de la deuxième saison de la série documentaire Netflix, African Queens, signée comme productrice exécutive par Jada Pinkett Smith, épouse de l'acteur Will Smith. La nouvelle série documentaire dramatisée en quatre parties, Queen Cleopatra, qui sera présentée en première sur la plate-forme américaine le 10 mai, raconte la vie de Cléopâtre VII, la reine grecque d'Égypte de 51 à 30 av.J.-C. qui, cependant, est représentée dans la série par la jeune actrice noire, Adele James. La bande-annonce mentionne que Cléopâtre appartenait à la dynastie ptolémaïque, qui a été fondée en 305 avant J.-C. par Ptolémée 1er, un général d'Alexandre le Grand, qui a été nommé souverain suprême de l'Égypte après la mort d'Alexandre en 323 avant J.-C. Mais la bande-annonce a aussi enregistré quelqu'un déclarant: «Je me souviens que ma grand-mère me disait, je me fiche de ce qu'ils t'enseignent à l'école, Cléopâtre était noire.» En tout cas, les choses ont pris une tournure juridique puisqu'un avocat égyptien poursuit Netflix pour sa nouvelle série Queen Cleopatra, qui présente la figure historique de l'Égypte ancienne comme une femme noire, et dont le rôle-titre est tenu par une actrice noire, Adele James. Le journal Egypt Independent a rapporté mardi que l'avocat Mahmoud al-Semary a déposé un dossier auprès du procureur général égyptien, demandant une «action juridique sérieuse» contre Netflix et le blocage de la plate-forme en Égypte. «La plupart des contenus affichés sur la plate-forme Netflix contredisent les valeurs et les principes islamiques et sociétaux, en particulier les valeurs égyptiennes», indique la plainte. Elle accuse Netflix de promouvoir l' «afrocentrisme», qui, selon elle, effacerait l'identité égyptienne. «Afin de préserver l'identité nationale et culturelle égyptienne parmi les Égyptiens du monde entier et d'en tirer fierté, et de consolider l'esprit d'appartenance à la patrie, nous vous demandons de prendre les mesures juridiques nécessaires contre cette plate-forme», peut-on lire dans la plainte. L'ancien ministre des Antiquités d'Égypte, Zahi Hawass, a parlé de falsification de données, notant que «Cléopâtre était grecque, ce qui signifie qu'elle avait la peau claire et non noire». Hawass a commenté que la série documentaire a suscité des réactions négatives en Grèce et en Égypte en raison de sa représentation de la reine ptolémaïque à la peau noire, ajoutant: «C'est complètement faux.» Avec la conquête de l'Égypte en 332 av.J.-C. d'Alexandre - qui est accepté comme son libérateur du joug perse - mais aussi de ses successeurs (dynastie macédonienne 332-304 av. J.-C. et dynastie ptolémaïque, 304-30 av.J.-C.). Sur le site Tudum de Netflix, il est notamment question du documentaire, concernant le choix de l'actrice: «Du temps de son règne, la population égyptienne était multiculturelle et multiraciale. Il était peu probable que la race de Cléopâtre soit documentée et l'identité de sa mère et de ses grands-parents paternels n'était pas connue. Certains pensent qu'elle était une femme égyptienne d'origine tandis que d'autres disent qu'elle était grecque.»
