L'aventure atomique, le court métrage qui évoque les essais nucléaires français en Algérie
Alors que le débat fait rage sur les essais nucléaires français en Algérie, un court métrage français évoque cette période troublante de la colonisation française.
Le film s'intitule «L'Aventure atomique», réalisé par un jeune cinéaste français Loïc Barché et il est en lice pour le César 2021 du Meilleur film court métrage français.
Le film évoque l'Algérie en 1961. Alors que la France vient de faire exploser sa quatrième bombe atomique, un groupe de sept soldats est envoyé´ jusqu'au point d'impact afin d'y effectuer des prélèvements et des mesures de la radioactivité. Mais plus ils avancent, plus le capitaine, un vétéran de guerre d'une cinquantaine d'années, se voit confronté aux paradoxes d'un monde qui change, obsédé par le progrès. C'est le troisième film de Loïc Barché après «Le Commencement» (2013) et «Goliath» (2016). Il prépare son premier long métrage «Feu de paille» prévu pour une sortie en 2022 et qui poursuit sa thématique de
la croissance économique autour de l'énergie nucléaire. 40000 personnes auraient été touchées par les impacts et les particules nucléaires. Avec un peu de retard sur ses concurrents, au début des années 1960 donc, la France entre dans l'aventure atomique.
À la manière d'un historien, le réalisateur Loïc Barché se passionne pour des problématiques épistémologiques qui traversent notre temps. Contrairement aux attentes, le court métrage «L'aventure atomique» est une vraie fiction et non une reconstitution: le film s'enracine dans un moment clé de l'histoire de la France et celle de l'Algérie (celui des progrès énergétiques et de l'affirmation de la puissance de la nation française). On aperçoit l'explosion, mais elle demeure lointaine. Évoquer la menace invisible, c'était l'un des points fort de la mini-série américaine «Chernobyl». Selon la critique, le film la rappelle On pourrait également penser à «The Fog» de John Carpenter. Même si le film dénonce une guerre atomique qui ne dit pas son nom.
Le film n'a pas été tourné en Algérie au grand regret du réalisateur, qui a déclaré dans un entretien: «J'aurais préféré tourner en Algérie, mais pour des raisons logistiques, c'était plus simple de tourner en Tunisie, avec la société de production Godolphin en laquelle on avait toute confiance et l'envie de collaborer.» Pour de nombreux Algériens, il est plus politiquement correct de tourner un sujet sur l'Algérie en Tunisie que de tourner au Maroc. Ce court métrage de 26 mn remet sur la scène la question de la guerre d'Algérie et des effets extra-confidentiels du Sahara algérien.
De nombreuses personnes ignorent que la France a effectué des essais nucléaires des années après l'indépendance.
