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Eric Zemmour fait placer CNews devant BFM TV

Pour la première fois depuis sa création en 2017, CNews s'aligne devant sa grande rivale BFM TV et se présente comme la chaîne d'information continue la plus regardée en France. Même si elle ne représente que 2,7% des parts de marché, cette percée est importante dans le paysage audiovisuel français. Celle que certains qualifient volontiers de «Fox News française» a ses armes. Ses émissions, axées pour beaucoup sur la provocation et l'affrontement (les fameux «clashs»), exploitent les thèmes qui «font peur» aux Français. À coups de phrases-chocs, on y dénonce la délinquance, l'immigration, l'islam, mais aussi l'IVG et les revendications Lgbtq+ ou antiracistes, qui sont devenues des cibles de prédilection de ses chroniqueurs les plus sulfureux.
Autant dire qu'à gauche, on s'inquiète de la montée en puissance de cette chaîne issue du Groupe Bolloré, patron du Groupe Canal+. Pour ses détracteurs, le succès de CNews est le reflet d'une droitisation, voire d'une «extrême droitisation» du débat public en France.
La montée de CNews est largement attribuable à Éric Zemmour, star incontestée de la chaîne. Son émission Face à l'info bat des records d'audience et peut atteindre jusqu'à 1 million de téléspectateurs. Ce chroniqueur au Figaro, bien connu pour ses propos antimusulmans, est devenu un champion du buzz et de la provoc.
À contrepied du politiquement correct, Zemmour ne se gêne pas pour attiser le ressentiment, avec des positions controversées, notamment sur les migrants, qu'il décrit comme des «voleurs, des violeurs et des assassins».
Nostalgique de l'Algérie française, de la France blanche, catholique et d'héritage gréco-romain, Zemmour est aussi un adepte de la thèse du «grand remplacement», selon laquelle la population française sera bientôt remplacée par la population arabe. Certaines de ses déclarations lui ont carrément valu d'être condamné pour incitation à la haine raciale.
Fort de ce succès, le polémiste laisse même entendre qu'il pourrait se porter candidat à la présidentielle en 2022. Un récent sondage Ifop/Le Point le crédite d'ailleurs de 5,5% des intentions de vote au premier tour, soit le même score que le candidat écolo, Yannick Jadot! À l'instar de Rupert Murdoch et de sa station de télé américaine, le milliardaire Vincent Bolloré, propriétaire du Groupe Canal+, n'a pas hésité à exploiter une part de marché qui était à prendre, à savoir les 30% de Français qui votent Rassemblement national, en adoptant un ton beaucoup plus engagé sur le plan identitaire.
N'empêche, les chiffres parlent d'eux-mêmes. La semaine dernière, le journal Libération a révélé que 36% des invités de Cnews, depuis un an provenaient de l'extrême droite, un record dans le paysage audiovisuel français.
Le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA), équivalent français de notre Crtc, vient par ailleurs, d'épingler la chaîne pour non-respect du pluralisme politique, en donnant un temps d'antenne excessif au Rassemblement national, pendant la campagne pour les élections régionales.
Considérant le climat social et politique en France, François Jost ne serait pas surpris que CNews grimpe éventuellement «jusqu'à 6 ou 7%» de parts d'audience.

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