Mercato et anarchie
Un entraîneur s´en est pris ouvertement et nommément, cette semaine, à certains de ses joueurs. Il les accuse d´être la cause du dernier mauvais résultat de leur équipe. Cette sortie médiatique n´est pas, selon son auteur, une manière de fuir ses responsabilités devant la défaite. Tout comme elle n´est pas inédite.
Elle rejoint cette montée au créneau d´un président de club. Celui-ci dénonce des «démarches anormales» de l´un de ses collègues. Il lui reproche de vouloir débaucher des joueurs de son équipe, actuellement encore pleinement engagée en coupe et en championnat.
De pareils agissements ne sont pas nouveaux dans les «moeurs» pas toujours «réglementaires» de notre football. Ils ont été, ces dernières années, précédés par beaucoup d´autres de la même facture. Tous se produisent alors que la compétition n´est même pas arrivée à son terme.
Paradoxalement, cela ne suscite guère de réactions officielles efficientes.
Les seuls agissements marquants, et quelquefois violents, sont ceux de supporters mécontents. Les responsables, quant à eux, continuent de se dire outrés et scandalisés qu´on vienne «cueillir dans leur jardin en pleins travaux». Mais cela ne les empêche nullement d´utiliser les mêmes méthodes, quelquefois par vengeance ou à des fins de déstabilisation de l´adversaire.
C´est un peu l´histoire du corrompu et du corrupteur. L´un ne peut exister sans l´autre.
Dans ce brassage désordonné de sommes faramineuses de la part des clubs, encore et toujours gravement démunis du minimum d´infrastructures et de visions d´avenir, tout est apparemment permis.
Et, notamment à ceux qui ont pignon sur rue et des ressources plus que conséquentes.
Ces procédés, ajoutés à quelques autres, tout autant usités, ont pour conséquence des situations de non-droit qui portent préjudice à la bonne marche de notre football.
Ce sport pourtant, parce qu´il est le plus populaire et le plus médiatisé, a besoin, plus que les autres, de démarches et d´actions avec comme dénominateur commun, éthique et bonne gouvernance.