L’Algérie et «l’Agenda 2030» des Nations unies
Le Programme de développement durable à l'horizon 2030, communément appelé «Agenda 2030», représente un cadre universel adopté par l'Algérie et les 192 autres États membres de l'ONU en septembre 2015. Ce programme comprend dix-sept objectifs de développement durable (ODD) fixés par les États, lesquels ont remplacé les huit objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) qui avaient constitué une feuille de route pour la communauté internationale et des objectifs à atteindre pour la période allant de 2000 à 2015. L'Algérie avait atteint quasiment tous les OMD, dont certains avaient même été largement dépassés.
Les 17 objectifs de développement durable (ODD) - des objectifs globaux que les dirigeants du monde entier, se sont fixés lors du Sommet du Millénaire en septembre 2000 pour réaliser d'ici à 2030 une croissance économique qui respecte l'environnement et assure le progrès social sont les suivants: ODD n°1 - Pas de pauvreté, ODD n°2 - Faim «zéro», ODD n°3 - Bonne santé et bien-être, ODD n°4 - Éducation de qualité, ODD n°5 - Égalité entre les sexes, ODD n°6 - Eau propre et assainissement, ODD n°7 - Énergie propre et d'un coût abordable, ODD n°8 - Travail décent et croissance économique, ODD n°9 - Industrie, innovation et infrastructure, ODD n°10 - Inégalités réduites, ODD n°11 - Villes et communautés durables, ODD n°12 - Consommation et production responsables, ODD n°13 - Lutte contre les changements climatiques, ODD n°14 - Vie aquatique, ODD n°15 - Vie terrestre, ODD n°16 - Paix, justice et institutions efficaces, ODD n°17 - Partenariats pour la réalisation des objectifs. La diplomatie algérienne a joué un rôle crucial dans la mise en place des ODD. Au cours de la Conférence des Nations unies sur le développement durable (Rio de Janeiro, 2012), l'Algérie a représenté la voix des pays en développement en sa qualité de présidente du Groupe des 77. C'est lors de ce rendez-vous international majeur que le processus devant conduire à l'élaboration des ODD a été lancé, cristallisé dans le document ayant sanctionné la Conférence, intitulé «L'avenir que nous voulons».
L'Algérie s'est engagée pleinement et activement dans le processus de négociation et dans les différentes consultations et initiatives portant sur les objectifs de développement durable (ODD) aux niveaux national, régional et international. Elle s'est jointe naturellement au consensus dégagé pour l'adoption des ODD, convaincue de sa pertinence pour placer le développement durable au centre de la vision partagée du monde pour préserver notre planète afin qu'elle puisse répondre aux besoins des générations actuelles et futures.
Le développement durable est aujourd'hui au coeur des politiques de développement menées par les États. Plusieurs dispositions de la Constitution algérienne font explicitement référence à la notion de développement durable à travers ses trois dimensions économique, sociale et environnementale, à commencer par son préambule qui stipule que «Le peuple algérien demeure attaché à ses choix pour la réduction des inégalités sociales et l'élimination des disparités régionales.
Il s'attelle à bâtir une économie productive et compétitive dans le cadre d'un développement durable».
Les politiques nationales de développement durable intègrent aussi bien le Programme de développement durable à l'horizon 2030, que l'Agenda 2063 de l'Union africaine, et le Programme d'action d'Addis-Abeba sur le financement du développement.
À la différence des OMD, focalisés essentiellement sur les pays en développement, les ODD ont marqué un changement de paradigme dans le développement international où l'on est passé d'un partenariat Nord-Sud, à un programme universel applicable à tous les pays du monde, quel que soit leur niveau de développement. Alors que les OMD s'articulaient essentiellement sur les dimensions sociales du développement, les ODD ont un champ de compétence plus étendu, couvrant les dimensions économique, sociale, environnementale, et dans une certaine mesure des aspects de gouvernance.
Aux termes de l'Agenda 2030, dont la devise est de «ne laisser personne pour compte», les chefs d'État et de gouvernement ont lancé un appel pour que soient adoptées de nouvelles mesures et engagées de nouvelles actions, y compris celles visant «à supprimer les obstacles à la pleine réalisation du droit à l'autodétermination des peuples sous domination coloniale ou sous occupation étrangère, qui continuent de nuire au développement économique et social de ces peuples, ainsi qu'à leur environnement». C'est dans cet esprit que l'Algérie, fidèle à ses principes, oeuvre résolument pour la réalisation des ODD, tant aux plans national et régional qu'international.
Dans l'optique d'assurer l'atteinte des objectifs de l'Agenda 2030, l'Algérie a mis en place, en 2016, un Comité chargé du suivi de la mise en oeuvre des ODD. Diverses institutions nationales concernées par les ODD sont représentées au sein de ce Comité, présidé par le ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l'étranger. La société civile, en tant qu'acteur du développement, y est également associée à travers, notamment le Conseil national économique, social et environnemental.
Ce Comité a élaboré un premier rapport national d'étape sur le suivi de la réalisation des ODD, présenté par l'Algérie au niveau du Forum politique de haut niveau sur le développement durable, tenu sous les auspices du Conseil économique et social des Nations unies en juillet 2019. En sus des aspects normatifs et institutionnels relatifs à l'appropriation des ODD, ce rapport national a fait ressortir les avancées enregistrées dans la mise en oeuvre des ODD et a identifié les défis auxquels notre pays est confronté, concernant l'atteinte de certaines cibles des ODD et le renseignement des indicateurs de mesure inhérents.
L'engagement de l'Algérie en faveur des ODD s'est notamment illustré à travers ses performances en matière d'accomplissement, mesurées par le classement mondial annuel de l'Indice ODD, puisqu'à ce jour l'Algérie y a été classée au premier rang au niveau africain à trois reprises, et au niveau arabe à deux reprises.
Au niveau africain, l'Algérie apporte également son soutien à la réalisation des objectifs de l'Agenda 2063 de l'Union africaine, dont la devise est «l'Afrique que nous voulons». Ce programme, adopté en 2015, se fixe comme objectif la vision panafricaine de parvenir à une «Afrique intégrée, prospère et en paix, gérée par ses propres citoyens et représentant une force dynamique dans l'arène internationale».
À moins de dix ans de l'échéance fixée par l'Agenda 2030, l'Algérie prévoit d'intensifier ses efforts afin de réaliser les ODD et contribuer ainsi à une transformation durable consistant à mettre sur rail une trajectoire de développement planétaire tenant compte des dimensions sociale, économique et environnementale.
L'Algérie est considérée comme faisant partie des pays qui, au vu des résultats qu'elle a affichés, est en voie de réaliser tous ces objectifs d'ici à 2030, avec l'implication de l'ensemble des acteurs concernés: l'administration centrale, les collectivités locales, les entreprises, la société civile, le mouvement associatif... Tout est mis en oeuvre en terme d'allocation des ressources, de décentralisation des responsabilités et des moyens, et de contrôle d'exécution, pour s'assurer que chacun de ces objectifs sera effectivement réalisé dans les temps impartis, d'ici à 2030.