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2020-2024 : une étape importante a été franchie

L'action incombant aux gouvernants investis au seuil de l'an 2020 ne pouvait que s'annoncer laborieuse.

C'est une vérité notoire que vers la fin des années 2010 un trouble collectif a placé notre pays à des niveaux déprimés dans bien des domaines. Suite à quoi, l'action incombant aux gouvernants investis au seuil de l'an 2020 ne pouvait que s'annoncer laborieuse étant donné les tensions provoquées au sein de la société par le hirak et la Covid-19, ainsi que par de pressantes attentes. Politiquement d'abord, tout à leur idolâtrie pour ledit hirak et sa logique plaisante, bon nombre d'Algériens sont persuadés que le problème essentiel tient à l'antagonisme entre la masse aspirant au changement et une minorité conservatrice absorbée par des calculs particuliers de court terme, et qu'il suffirait d'appliquer à la lettre, et sans délai, les règles de la démocratie libérale pour faire régner sur la terre algérienne la justice et la prospérité universelle. Or, la pertinence théorique d'un tel raisonnement ne garantit pas forcément sa justesse puisque les questions politiques ne sauraient être traitées isolément des autres questions de la société auxquelles elles sont liées. Celles-ci concernent d'emblée la capacité politique et civique des individus, leur conscience des enjeux, leur aptitude à séparer l'usage théorique de la raison de son usage pratique, ainsi qu'à trouver le juste milieu entre les approches objectives et subjectives des faits. Elles concernent dans la foulée des sujets à caractère social, économique et même diplomatique. Socialement, d'une part, c'est avant tout leur bien-être qui accapare l'attention des Algériens. De fait, il s'agit à la fois du bien-être individuel au sens d'être comblé dans ses désidératas et du bien-être social au sens d'être satisfait à l'échelle de la société. Dans tous les cas, cela implique une réponse graduelle à des besoins variés dans le cadre d'une politique qui renvoie aux concepts de justice sociale, de développement humain et de capital social, ainsi qu'à la signification même de la notion de besoins. À ce propos, des connaisseurs ne limitent pas le bien-être à l'aisance matérielle. C'est le cas du psychologue américain A. Maslow (1908-72) avec sa pyramide classique qui monte des besoins physiologiques de base jusqu'au besoin de réalisation de soi, en passant par le besoin de sécurité, le besoin d'appartenance et le besoin d'estime. C'est dire en tout cas l'intensité de la pression qui s'exerce sur les pouvoirs publics autour de ces besoins. Économiquement, d'autre part, ces derniers sont confrontés au problème du relèvement de la production et de la productivité dans l'agriculture et l'industrie dont dépend en dernier ressort la réponse complète auxdits besoins. Autant dire qu'au final, dans toute société en crise, ses membres ont généralement tendance à attendre plus un relèvement de l'économie qu'une exubérance de la vie politique. C'est sans doute pourquoi nos gouvernants se sont trouvés d'entrée de jeu dans une posture où, ne pouvant se hasarder à tout faire à la fois, ils recoururent à une règle consacrée qui stipule que l'art de gouverner consiste à faire des choix. Ils ont donc choisi de se concentrer sur ce qui permet de créer la richesse. Diplomatiquement en outre, l'Algérie s'est retrouvée à la fin de la décennie 2010 dans une situation où elle semblait avoir perdu de son audience et de son prestige de jadis en raison de sa fragilité causée, notamment, par l'état de santé de son Président. Tels sont en substance les éléments d'appréciation du contexte dans lequel les dirigeants post-hirak ont mené leur action entre 2020 et 2024. À l'évidence, le déroulement de cette action laisse apparaître quatre principaux faits: 1- le rétablissement de l'ordre; 2- la formulation des intentions; 3- les mesures d'ordre économique et social; 4- la relance de l'activité diplomatique. La question se pose alors de savoir quel est le niveau de concordance entre l'idée de départ et son aboutissement. Concernant l'ordre public, il a été rétabli. Quant à ranimer l'économie, quatre moyens ont été mis en avant: l'agriculture, l'industrie, les mines, l'exportation. Sur l'aspect social, l'intérêt porté à la revalorisation des petites pensions de retraite et des bas salaires, ainsi qu'aux jeunes chômeurs et à la réaffirmation de la politique antérieure du logement pour tous, traduit l'attachement aux principes de la justice sociale proclamés depuis la Révolution. S'agissant, enfin, de la politique extérieure, elle reste dans le prolongement de cette même Révolution. Au bout du compte, l'action menée depuis 2020 dans un contexte de crise a suivi un axe de lecture d'une réalité algérienne conflictuelle qu'il convenait de faire évoluer vers un apaisement indispensable à la restauration de la confiance envers les institutions et, par ricochet, à la normalisation ultérieure de la vie politique. Il est donc permis de penser qu'une étape importante a bel et bien été franchie dans ce sens. Une autre étape va s'ouvrir qui donnera lieu à une amélioration et, sans doute aussi, à un ciblage de l'action sur des sujets prioritaires. Dans cette perspective, ceux déjà évoqués dans ces mêmes colonnes, ainsi que l'éducation nouvelle, la santé publique, la ville, le tourisme, la culture, le capital humain, le management, l'entreprise, la recherche, la formation continue... sont des moyens sûrs pour continuer à avancer sur la route du redressement.

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