L'Expression

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La littérature entre droit à l’imagination et délit de falsification

Louis-Ferdinand Céline fut, certes, un immense homme de lettres. Et il fut, en même temps, un immense vampire. Un brillant collabo dans un style littéraire chatoyant, il a été jugé et condamné, a ainsi vécu l'indignité nationale. Il était frappé par la malédiction nationale.
Même les traitres sont capables, par la force des circonstances politiques ou médiatiques, de bâtir des mythes sur leurs personnes.
La trahison littéraire, elle aussi, a ses règles, ses exigences, ses récompenses et ses châtiments.
La falsification del'Histoire d'un pays par un romancier ne relève pas du domaine de l'imagination littéraire. L'imagination littéraire est le chemin qui monte vers le sommet de la liberté qui tente defaire tomber les murs de la répression dans un espace politique précis, en toute responsabilité, en toute transparence et en toute conscience et savoir. La falsification de l'Histoire est une trahison, d'abord, de l'imagination littéraire.
Ecrire c'est résister, mais quelle résistance?
La beauté est la soeur jumelle du bien. Le bien est l'âme de l'esthétique littéraire. S'attaquer à la morale, à l'ordre établi, est un droit littéraire et intellectuel, mais pas au profit du mal.
Critiquer un pouvoir politique quel que soit ce pouvoir,est un droit et même un devoir indispensable pour un écrivain ou pour un romancier, et cela relève de ses prérogatives en tant qu'être visionnaire et prophétique, mais la critique ne signifie en en aucun cas faire l'apologie de la haine envers sa patrie,envers sa mère ou envers autrui. L'écrivain éternel est celui qui arrive par sa littérature, roman ou poésie, avec brio et génie à distinguer la ligne fine qui marque la frontière entre le vrai et le mensonge. Toute littérature est nourrie de beaux mensonges
Les mensonges,en réalité, ne sont pas contradictoires avec la vérité, bien au contraire ils font le prolongement de la vérité dans ses multiples facettes. Le mensonge littéraire est l'autre face de la réalité. Mais dans cette réalité chimérique et illusoire s'installent des valeurs solides et éternelles qui font l'existence perpétuelle d'une nation. Toute littérature conçue dans un esprit de jugement idéologique est une littérature mort-née!
L'ère de l'écrivain fou est révolue. La liberté ce n'est pas de la folie, bien que la littérature en tant qu'espace libre contienne toujours une part d'épices de la folie.
Le rideau est tombé sur l'ère de l'écrivain irresponsable, je-m'en-foutiste. Le mot, le verbe est un feu, il peut tuer son utilisateur comme il peut tuer son destinataire. Ecrire c'est jouer avec le feu dans une nuit de noces. Dans son écriture, l'écrivain est spontané dans ses propos, mais la spontanéité n'est pas synonyme de débilité ou de naïveté.
L'écriture est une responsabilité pas comme les autres. Tout écrivain, par égoïsme et par narcissisme, cherche à fasciner un peu plus de lectrices et de lecteurs, mais la fascination n'est pas l'aveuglement, n'est pas la déchéance! La liberté d'expression comme la liberté de création sont un droit absolu pour l'écrivain, son oxygène même, mais cette liberté ne signifie pas piétiner l'Histoire d'un pays ou d'une nation. Certes, il n'y a pas d'Histoire nationale idéale, mais chaque nation a ses idéaux et ses symboles qu'il faut respecter sans tomber dans la sacralisation stérile.
Certes, l'écrivain cherche à briser le sens moral du «respect», mais cela ne signifie pas l'appel à faire tomber la maison sur les têtes de ses occupants. 

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