IMPORTATION DES VÉHICULES DE MOINS DE 3 ANS
L'Ac2a émet ses réserves
L'association a réagi en mettant en avant des inquiétudes quant à l'opportunité de remettre en cause le processus de rajeunissement du parc automobile dans notre pays.
Suite à la déclaration du ministre du commerce au Forum El Moudjahid du 19 septembre dernier concernant la forte probabilité du retour des importations de véhicules de moins de trois ans, l'AC2A (Association des concessionnaires automobiles algériens) a réagi en mettant en avant des inquiétudes quant à l'opportunité de remettre en cause le processus de rajeunissement du parc automobile dans notre pays. L'association qui salue néanmoins l'ensemble des efforts du gouvernement en matière d'industrialisation automobile et d'efforts pour le rajeunissement du parc automobile local se dit surprise de la tournure que risque de prendre le marché local des quatre roues si le ministère du Commerce autorise à nouveau l'importation des véhicules de moins de 3 ans. «Concernant le possible retour des importations de véhicules de moins de 3 ans, au-delà des aspects réglementaires et du cadre légal, il est fondamental de rappeler la nécessité de préservation de l'intégrité du parc automobile algérien, notamment l'effort de rajeunissement entamé par les pouvoirs publics, qui ont permis une amélioration notable du niveau d'émission de CO2, dans l'intérêt de la santé de nos citoyens, mais aussi l'intégration de nombreux équipements de sécurité, faisant de l'Algérie un pays leader sur la scène internationale», indique le communiqué de l'association.
Signalons en outre l'AC2A qui revient sur les risques d'un retour des importations de véhicules d'occasion, si cela est mis en place sans concertation avec les professionnels du secteur et sans cadre réglementaire précis. Bien des lacunes sont énumérées à la faveur de cette annonce ministérielle, notamment l'absence de traçabilité technique du véhicule assurant une conformité totale et sans faille avec la normalisation algérienne, l'absence de garantie technique du véhicule et les risques sécuritaires et de santé publique induits, l'absence de traçabilité des flux financiers assurant un contrôle des masses monétaires mais aussi une bancarisation évitant ainsi les écueils de l'informel, l'absence de collection de taxe au profit de l'Etat dans l'intérêt des citoyens algériens et des générations futures. Risque sur la préservation de l'emploi.
Le secteur de l'automobile organisé et structuré représente plusieurs dizaines de milliers d'emplois directs et plus de 100 000 emplois indirects. La fragilisation de l'effort de développement d'une industrie automobile structurante. Les dérives attendues en opposition à la politique des quotas, nécessaire dans l'environnement actuel, laissant se développer un marché parallèle incontrôlable.
L'interrogation sur le contrôle des sources d'approvisionnement et de leurs prix de référence, laissant apparaître le risque de dérives multiples et nombreuses, en opposition à un secteur structuré et contrôlé assurant son rôle de créateur d'emplois et de richesses au profit du pays et des citoyens. L'AC2A rappelle enfin sa disposition totale à apporter aux pouvoirs publics son expertise et son support à toute volonté de professionnalisation et d'encadrement de son secteur d'activité, dans l'intérêt de l'Algérie et des Algériens.