LE FNA ET LES URNES
Une ascension et des interrogations
Moussa Touati estime que le temps n’est pas encore venu pour «manger».
En neuf années d´existence, le FNA s´est retrouvé, du point de vue électoral, dans la peau de la troisième force politique dans le pays. Agréé en septembre 1999, ce parti drivé par Moussa Touati, ne cesse de monter en puissance.
En 2002, le FNA s´engage dans les législatives et s´en sort avec 8 sièges, acquis avec 264.000 voix. Un bon score pour entamer son parcours. Dans les locales de la même année, 2002, le Front national démocratique obtient 558 sièges avec, en sus, selon Moussa Touati, la majorité dans 75 communes. En raison de la circulaire stipulant de confier le poste de président aux plus âgés d´entre les élus, ce nombre a été réduit à 36 communes, soutient Touati.
Cinq ans plus tard, plus aguerri, le FNA décrochera 15 sièges à l´APN, à l´issue des législatives de mai dernier. Le groupe parlementaire du parti, s´est renforcé avec la venue de 9 autres députés, indépendants pour la plupart, souligne l´invité de «A coeur ouvert». L´aventure de Moussa Touati et de son jeune parti ne s´est pas arrêtée là. Le FNA s´adjugera une place sur le podium électoral algérien, dans les locales de novembre dernier. Une surprise, ont estimé les observateurs de la scène politique nationale, qui s´est réalisée au détriment du MSP, relégué à la 4e position.
L´ascension du FNA est interprétée différemment. Elle est associée en partie, à l´expérience politique de son leader Moussa Touati. Lequel personnage a roulé sa bosse dans les méandres du mouvement associatif à l´ère du parti unique. Il est le fondateur, en 1988, de l´Organisation nationale des enfants de chouhada (Onec) qu´on lui a «arrachée» parce qu´il voulait la «mettre à l´abri des "accoitances" du FLN».
Moussa Touati n´a pas baissé les bras et procédera, peu après, à la création d´une deuxième organisation. Elle sera baptisée, cette fois-ci, Coordination nationale des enfants de chouhada (Cnec). Ces étapes sont intervenues avant que Moussa Touati ne soit sollicité pour prendre part à la création du RND. «Une entreprise que je n´ai pas accompagné car elle était contraire à mes convictions», dit-il.
En 1998, Moussa Touati démissionne de la Cnec et entame, avec des fidèles de son organisation, les démarches ayant donné naissance à l´actuelle troisième force politique. «J´ai expliqué à mes camarades que le parti ne sera pas celui des enfants de chouhada, mais celui des chômeurs et de tout le peuple», atteste l´invité de «A coeur ouvert». Il faut dire, à cet effet, que le discours prôné par Moussa Touati est considéré comme l´un des facteurs ayant favorisé la montée fulgurante du FNA. Un discours prônant la défense des pauvres et des laissés-pour-compte.
Le nouveau statut de troisième force politique a mis le FNA et son leader sous les feux de la rampe. Le parti est sollicité pour donner son mot au sujet des différentes questions de l´heure. Moussa Touati estime que le temps n´est pas encore venu pour «manger» ou participer au pouvoir: «Il faut attendre que la pomme mûrisse davantage», confie-t-il.