FACE À L’EXPANSION DU MOBILE
Bientôt une association des utilisateurs
Bien que l’Arpt ait eu déjà à connaître quelques doléances d’utilisateurs qu’elle a réglées, désormais une agence des consommateurs prendra en charge ce problème.
L´Agence de régulation de la téléphonie mobile s´est dotée d´un sigle entortillé. Un sigle qui suggère l´inaccessible, le compliqué que le commun des mortels lie à la science et à la technique des nouvelles technologies. Nombreux sont ceux qui, comme nous l´étions avant l´entretien avec M.Benfodil, pensent que l´Arpt (Agence de régulation de la poste et des télécommunications) n´existe que par et pour les spécialistes seulement.
La vérité est que l´Arpt créée le 5 août 2000 a, certes, dans ses missions d´«arbitrer les litiges qui opposent les opérateurs entre eux» mais également «ceux qui opposent les opérateurs aux utilisateurs». Cela, très peu le savent. Et c´est avec l´appréhension de ceux qui ne vont rien comprendre aux abysses des télécommunications que nous nous sommes rendus au rendez-vous avec le président du conseil d´administration de l´Arpt.
Mais dès l´exposé du rôle, des missions et des objectifs de l´Arpt fait par M.Mohamed Belfodil et par lequel a débuté le débat, nos inquiétudes ont disparu. Le mérite revient à l´orateur qui a le don de dire simplement les choses compliquées. D´une grande maîtrise des problèmes liés à la téléphonie mobile et aux nouvelles technologies, sans se référer à aucune note hormis les chiffres statistiques, M.Belfodil est aussi bon pédagogue grâce à quoi nous retrouvons l´assurance nécessaire pour poser nos questions dans un domaine où nous nous faisions tout petits. C´est ainsi que nous apprenons que les «utilisateurs de la téléphonie mobile» en Algérie, c´est-à-dire les consommateurs, tous opérateurs confondus, sont près de 28 millions. Ce n´est pas rien. Un boom qui relègue aux archives de l´histoire les premières puces d´il y a à peine quatre ou cinq années, si rares qu´elles étaient délivrées par le ministre des Postes et Télécommunications lui-même et coûtaient la bagatelle de 25.000DA l´unité. Un boom qui n´est pas caractérisé seulement par le nombre des consommateurs mais aussi par la concurrence qui a engendré une multitude de formules proposées par les trois opérateurs agréés.
Deux Algériens sur trois ont donc une relation commerciale avec les opérateurs. Un nombre considérable qui génère forcément des litiges. Bien que l´Arpt ait eu déjà à connaître quelques doléances d´utilisateurs qu´elle a réglées, on voit mal l´agence gérer des millions de réclamations. C´est pourquoi une association des utilisateurs de la téléphonie mobile est en gestation et que l´Arpt aide à voir le jour. L´association constituera ainsi un premier palier qui traitera les plaintes les plus simples.
N´arriveront à l´Arpt que les différends que ne pourra pas régler l´association. Cela ne veut pas dire que le recours à la justice n´est plus possible, sauf qu´avec ces dispositions, il sera sérieusement réduit.
Comme on le voit, un travail considérable est réalisé par l´agence de régulation. Il est multiple et comprend les aspects techniques, commerciaux et juridiques. Il est tellement considérable que l´agence en oublie un, essentiel: le contrat.
En effet, la relation utilisateur-opérateur n´est rien d´autre qu´un contrat. A ce contrat il manque aujourd´hui des clauses qui, habituellement, sont suivies de la mention «Lu et approuvé» par les parties. Pour l´heure, il est virtuel. En achetant la puce, l´utilisateur ne reçoit que la facture sans autre document réglementaire où seraient mentionnés les droits des uns et des autres.
«Tout est affaire de culture, il faut procéder par priorité et par étape pour ne pas être en porte-à-faux avec les comportements», aime à répéter M.Belfodil. Il est permis de croire que dans ces «priorités» et ces «étapes», celle de la rédaction du contrat n´est sûrement pas oubliée.