L'Expression

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Cérémonie d’ouverture

Ma-gni-fique!

L'oeuvre artistique proposée est une aquarelle retraçant l'histoire de l'Algérie en général, et Oran en particulier.

Grande et pompeuse a été la cérémonie d'ouverture. Elle est également riche en couleurs et enseignements. Tel est le résumé d'une cérémonie d'ouverture exceptionnelle d'une compétition sportive méditerranéenne tout aussi exceptionnelle. Elle est d'autant plus exceptionnelle qu'elle se distingue par sa symbolique plaidant pour une Algérie qui avance. En un mot: elle était tellement exceptionnelle qu'elle n'a rien à envier aux grandes ouvertures des pays ayant roulé leur bosse dans l'organisation d'évènement de telle envergure. Elle a été placée sous le signe de l'amour et de l'espoir. Les concepteurs de cette cérémonie ont jugé utile de concéder et de céder à la riche histoire, tout en se projetant sur l'avenir progressiste truffé d'amour. C'est ainsi que l'on a opté pour la voix savoureuse du chant d'Ahmed Wahbi rehaussant le générique du coup d'envoi, invitant les présents à faire un tour à Oran alors que le défunt Hasni déclamait l'amour et l'espoir et ce, sous les regards symbolisés des ancêtres se battant pour une Algérie qui avance, s'appuyant sur sa longue histoire et son inépuisable vivier composé d'une jeunesse persévérante dans son oeuvre.

D'une histoire à une autre
L'Algérie de cette jeunesse a démontré son abnégation et sa persévérance et pu parfaire le coup de starter de cette 19e édition des Jeux méditerranéens. La cérémonie d'ouverture était riche en couleurs, en animations, en histoires et en innovations. Loin des doctrines dogmatiques, elle a tout bonnement été un passage d'une histoire à une autre, dans un cadre tout neuf, annonçant du neuf, dans un stade tout neuf, le nouveau complexe Miloud-Hadefi. Si les concepteurs de cette cérémonie ont songé utile de voire loin, le futur et le renouveau, ils n'ont tout de même pas omis que cet avenir se construit en s'appuyant sur le pied d'appui, l'histoire riche des hommes et des femmes qui ont fait cette Algérie, des hommes et des femmes attachés depuis la nuit des temps à leur terre, leur culture et leur patrimoine. C'est ainsi que le chorégraphe a bien visé son tir, droit dans le mille en ciblant le plus vieux tombeau de Imedghassen africain, ce dernier est riche de ses 30 siècles de vie avant Jésus-Christ. L'oeuvre artistique proposée est une aquarelle retraçant l'histoire de l'Algérie depuis son antiquité jusqu'à nos jours. Ses couleurs sont peintes par près de 1000 jeunes accomplissant des mouvements gestuels et des mouvements symbolisant l'Algérie méditerranéenne et africaine se tournant vers la modernité tout en prenant en compte l'ancrage de leur enracinement. En fait, le tableau proposé était complet, il est signé au nom de l'Algérie qui avance. En effet, elle avance. Car, les concepteurs de cette fresque étaient conscients de la rude mission les attendant en proposant un produit remontant à plus de 3 000 ans de vie, pour le revitaliser en lui donnant le cachet progressiste, et en le présentant devant les dignitaires présents. Ces derniers sont constitués, outre du président de la République, de l'Émir du Qatar, de l'envoyé spécial d'Erdogan, des gouverneurs de San Marino, du secrétaire général de l'Organisation mondiale du tourisme et autres hauts responsables. Il ne fallait donc observer aucun faux pas, ni encore moins une petite fausse note. Ceci sur le plan chorégraphe qui a été marqué par un didactique cours d'histoire offert sur un plateau riche, plein de couleurs. Sur le plan musical, le musicologue Salim Dada a tenu à ses engagements. Il a d'abord valorisé le chant local auquel il a donné une dimension internationale, le style Alaoui. Ce patrimoine artistique, appartenant à la région Ouest, du Sud-Ouest et de la région des steppes notamment dans le sud de Tlemcen, Bel Abbès, les Béni Ameur ou encore les Amarna et à Saida, s'est désormais paré de nouveaux atours lui donnant une dimension moderniste.

Patrimoine artistique
Le raï n'a pas été en reste. Le karkabou, el guellal, el gnaoui, le melhoun et le chant bedoui, ces chants antiques étaient également présents dans cette fête méditerranéenne qui a servi de tribune pour figurer le plateau typiquement algérien. Les increvables et les infatigables Lotfi Attar et Hachemi Djelouli des Raïna Raï ne sont pas près de lâcher de sitôt du lest. Du haut de leurs 40 ans de production artistique, ces deux «Monstres» de la scène ont de nouveau ravivé leur célèbre tube des années 1980, Ya Zina. Si le batteur Hachemi Djelouli tape sur sa batterie au fond de la scène, Lotfi Attar, lui, ne passe jamais inaperçu, son «aguichante» guitare aux sonorités envoûtantes le place comme le ténor sur les devants de la scène artistique guidant le show. Cette troupe, qui a fait le bonheur des Algériens, est amputée de deux autres membres de haute stature, Djilali Razkallah dit Raïna Raï à la voix «Aroubi» et le saxophoniste Dahmane, tous les deux décédés. Et tout récemment, Kada Zina est tombé malade. Cependant, les Raïna Raï poursuivent leur parcours en garnissant leurs effectifs par de nouvelles recrues. La ville de Bel Abbès est réputée pour être procréatrice d'artistes vibrant sur les grandes scènes. Auparavant, ce fut Lotfi Bouchenak et Dounia El Djazairia qui ont eu aussi brillé par leur prestation qu'ils ont donnée en duo chantant l'Algérie et sa beauté, sous les rythmes de la grande musique classique leur ayant été arrangée par le maestro Salim Dada et jouée par l'orchestre symphonique de ce dernier. Cet orchestre n'a rien laissé au hasard pour clôturer cette soirée festoyant, l'hymne de Taos(le paon) où l'on a repris la célèbre chanson du chanteur kabyle El Ghazi. Le choix porté sur cette chanson n'est sans aucun doute pas fortuit. Car le Taos est d'abord une volaille de la famille princière connue pour ses couleurs, ses romances et longues plumes aux belles couleurs.
Ainsi, les participants à cette géante chorégraphie n'ont pas trébuché en accomplissant dignement la tâche leur ayant été confiée. Ils brillaient sous les lumières exceptionnelles ayant illuminé la partie est d'Oran, Belgaïd, en particulier le stade olympique Miloud-Hadefi. Ce qui leur a donné le plus d'éclat est, outre leurs acrobaties artistiques, leurs jubilations et leur exultation, ces lumières de toutes les couleurs algériennes, méditerranéennes et africaines lâchées minutieusement par les 500 drones mis en place à cet effet. En 2h 40 minutes de prestations, les quelque 40 000 spectateurs, les invités d'Oran et les dignitaires méditerranéens et arabes ont été invités à goûter un produit totalement «Made In Algeria», ne souffrant d'aucune ambiguïté ni encore moins d'une quelconque fausse note ni d'un faux pas.

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