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La capitale française a vibré

Paris à l’heure du Nouvel An amazigh

Le défilé-carnaval qui s’est terminé place Slimane Azem dans le 14e arrondissement de Paris consacre une première mondiale saluée par tous les adeptes de la tolérance et de la paix.

À l'instar des communautés, ayant construit un territoire culturel virtuel, les berbères d'Europe ont célébré pour la première fois Yennayer, le Nouvel An berbère le 8 janvier 2022 dans les rues de Paris. La ville monde a vu ainsi défiler plus d'un millier de personnes dans la joie et la bonne humeur pour le plaisir de toutes et tous.
Berbères ou non, toutes et tous sont venus défiler aux côtés des groupes touaregs comme Atri N'Assouf, de troupes imazighènes marocaines Ahwach, ou encore Iddebalen de Kabylie.
Au coeur d'un partenariat multiple et bénéficiant de parrainages prestigieux, le défilé-carnaval qui s'est terminé place Slimane Azem dans le 14e arrondissement de Paris consacre ainsi une première mondiale saluée par tous les adeptes de la tolérance, de la fraternité et de la paix. À coup sûr Paris -Yennayer 2972-a signé le début d'une grande aventure que tous les participants auront à coeur de renouveler chaque année à Paris comme partout ailleurs! À l'origine de cette initiative historique et sans précédent, Tassadit Yacine, Louisa Ferhat, Kahina Maghlaoui, Zoubir Ghanem, Lyazid Benhami, Nacer Kettane, ont voulu braquer le projecteur sur une réalité ô combien prégnante, aujourd'hui, tant Yennayer est fêté par la quasi-totalité des familles en France et qu'il structure leur vie citoyenne et culturelle. Monument du Patrimoine immatériel, rarement un rite plurimillénaire aura été aussi moderne. Du fond des âges, Yennayer nous réconcilie avec la nature, avec le temps, avec nous-mêmes. Du haricot et du maïs féconds des Incas au sel de la terre de Geronimo, en passant par la sobriété heureuse de Rabah Pierre Rabhi et de l'Utopie revendiquée par René Dumont, Yennayer s'inscrit dans le rythme des saisons: ce souffle de vie et de liberté où les Amazighs puisent en permanence leur raison d'espérer en un monde meilleur. En célébrant Yennayer, nous nous inscrivons dans cette mue où nous nous débarrassons des oripeaux de l'hiver, des mauvaises herbes, des pensées funestes. En ouvrant les «portes» d'une nouvelle année que nous espérons féconde et prospère, Yennayer nous plonge chaque année dans un bain de jouvence, source de renouveau, de vitalité, de joie, de beauté, d'amour, de prospérité.
Les rites de Yennayer nous incitent à protéger l'environnement, à respecter son prochain, à communier dans la convivialité et le partage. Ces valeurs ancestrales fondent le socle inoxydable de la culture amazighe qui donne à la Méditerranée et à l'Afrique cette identité si emblématique. De Fernand Braudel à Ibn Khaldoun, d'Apulée à Si Mohand ou M'Hand, d'Antinéa à Taos Amrouche, elle résonne en nous comme un signe de ralliement. Yennayer est tout cela et davantage encore. Inscrit dans une sécularité orgueilleuse, défiant les frontières et les bigoteries, Yennayer nous interpelle dans ce que nous avons de meilleur. Des Îles Canaries aux rives du Nil, du pourtour de la Méditerranée à l'Afrique subsaharienne, Yennayer s'égrène paisiblement et constitue un repère central pour l'Histoire et le quotidien des Berbères.
Générations après générations, migrations après migrations (guerres, famines, colonisations, climat,...) les Berbères se sont sédentarisés et pris « souche» dans nombre de pays de par le monde. C'est ainsi qu'en France et à Paris particulièrement, depuis plus d'un siècle, ils représentent une diaspora dynamique attachée tant à ses racines, qu'aux valeurs républicaines. 

 

Lyazid Benhami et Nacer Kettane

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