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Aïssaoui, l’église et la salle d’audience

Le tribunal de Bir Mourad Raïs (cour d’Alger) se trouvait, avant l’année 2000, sur la vaste placette de Bir Mourad Raïs ? Du temps de Yasmina Aït – Hamlet, la vivifiante présidente du tribunal, il y avait là les feu Abdelmalek Benhamou, Med Mounir Larbaoui, Fatiha Brahimi, et le défunt bon vivant, Tidjani Aïssaoui. Ce dernier s’occupait de la fameuse et difficile section correctionnelle. Aïssaoui était très content de servir justement et avidement la justice dans la chapelle qui faisait office d’église, depuis une centaine d’années, puisque le ministère de la Justice à l’époque, n’avait pas trouvé un endroit « ou une assiette pour y aménager un tribunal digne de l’aura de cette daïra très importante sur le plan politique et administratif, car beaucoup d’ambassades s’y trouvaient sur tout le territoire qui allait du Val d’Hydra aux monts de Bouzaréah, en passant par El Biar et Béni Messous. Et ce détail était ancré dans les esprits des magistrats du tribunal de Bir Mourad Raïs. Feu Aïssaoui le savait mieux que tout autre, et c’est pourquoi, il travaillait à l’aise, faisant sienne la loi qui préconisait que le juge du siège tout comme le juge d’instruction, était indépendant.
Au cours des débats, le jovial juge ne ratait jamais l’occasion de faire preuve d’un sensationnel humour, juste de quoi dégeler l’atmosphère du moment. C’est ainsi qu’un lundi de printemps du siècle dernier, il avait en face de lui un jeune détenu pour vol à l’arraché, délit prévu et puni par l’article 350 du Code pénal.
En égrenant ses courtes coordonnées, l’inculpé se heurta au nom de la ville où il était né, et se reprit donc en corrigeant le nom de sa ville. C’est alors que le juge comprit que l’égaré du jour et lui, le magistrat, venaient de la seule localité.
Le président marmonna alors, haut et fort : « Que vous a-t-il- donc, pris de quitter cette très belle cité de l’Est du pays, pour la capitale, en vue d’y commettre des larcins ? Il y a des profs, des magistrats, des journalistes, de artistes qui ont fait le même déplacement que vous, mais pas pour les mêmes motifs. »
Le voleur fut condamné au sursis, pour, dira Tijani Aïssaoui, « que vous puissiez rentrer chez vous et ne plus jamais remettre les pieds à Alger. ».

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