L'Expression

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POINT DE VUE:MINISTÈRE DU TOURISME

Une purge inédite

C'est avec une inexplicable frénésie, qu'on s'est attaqué d'un seul coup, à plusieurs responsables des structures hôtelières publiques pour décapiter ce qui reste du personnel très qualifié, formé pendant des décennies.

Il se passe quelque chose de pas très catholique en cette fin d'année dans le secteur du tourisme. Depuis quelques jours, il y a une sorte de vandetta au sein du département que gère Hacène Mermouri. C'est avec une inexplicable frénésie, qu'on s'est attaqué d'un seul coup, à plusieurs responsables des structures hôtelières publiques pour décapiter ce qui reste du personnel très qualifié formé pendant des décennies. Autant dire que le secteur qui souffre terriblement d'un manque de personnel qualifié, vient d'être tout simplement décapité. Ainsi, l'Ecole nationale supérieure de tourisme (Enst) trouve à sa tête un ancien chef de service de l'Ansej de la wilaya de Batna. Pour l'honorable école du tourisme d'El Aurassi, Encore un autre de l'Ansej. L'Entreprise de gestion touristique de Tipasa (Egtt)sera gérée par un ancien responsable des oeuvres universitaires de Sidi Bel Abbès en remplacement d'une compétence avérée dans le secteur en la personne de Hamou Ouyahia. A l'EGT de Tamanrasset, c'est un ancien chef de service à Sonelgaz et détaché à l'APC qui prend les rênes de la structure très sollicitée et appelée à de très grandes performances. A Azur-Plage il y a aussi un nouveau directeur! Le DG des Andalouses à Oran, subit le même sort. Et ce n'est pas fini, puisqu'il y aura d'autres nominations dans les prochains jours. Doit-on suffoquer, dénoncer ou tout simplement rire de ces choix hasardeux? «Toute nomination ou fin de fonction des présidents-directeurs généraux (P-DG) des groupes publics économiques, ainsi que des entreprises publiques économiques devront être soumises à l'accord préalable du Premier ministre», stipule clairement une résolution du CPE n°02/154 du
12 octobre 2017, portant sur les relations entre les ministères de supervision ainsi que les groupes et EPE relevant de leur secteur. En d'autres termes, les ministres sectoriellement compétents n'ont plus le droit d'exercer une tutelle administrative sur les entreprises publiques économiques (EPE), mais seulement une mission de supervision. Or, il se trouve que nous sommes face à un cas inédit.
Le fils du Tassili est-il devenu socialement opportuniste? Sert-il de simple icône à nos politicards, médiatiques débridés. A-t-il agi seul sans en référer au Premier ministère? Ou alors a-t-il cédé aux lobbys des agences de voyages se voyant menacées par un regain d'intérêt pour le tourisme domestique? Au sein de ces agences, il y a bien évidemment des moutons noirs, des ripoux que la transparence étouffe, que la compétence tue. Nous connaissons l'arrogance légendaire de certains hauts fonctionnaires de ce secteur, mais renvoyer d'une seule traite autant de cadres de valeur en même temps, cela s'appelle du sabotage pur et simple d'un secteur sensible.
Il y a ceux qui payent par peur d'une éventuelle concurrence, de fait établie par une mise à niveau internationale par l'argent injecté à tous les hôtels étatiques et ceux qui sont choisis ou ceux qui refusent de payer et qui sont relayés aux calendes grecques.
Le ministre du Tourisme, responsable de ces décisions, ne comprend-il trop ou peu au tourisme, à l'hôtellerie et à la fabrication du voyage... Car autrement, même si la meilleure des prestations reste simple, elle est loin des repas du Cous, avec le plus grand des respects que l'on doit à ces honorables institutions. Coluche et Pierre Desproges peuvent se retourner dans leurs tombes, eux qui maniaient la subtilité comme une exigence de leur métier. «L'ignorance est de tous les esprits la plus facile», disait Chateaubriand. La provocation, ça plaît, surtout quand on s'attaque à des cibles faciles comme à ces pauvres DG qui ont donné leurs vies au désert et aux quatre coins de l'Algérie avec le peu de moyens mis à leur disposition durant une décennie. Toujours fidèlement et courageusement, faire face à toutes les aventures d'approvisionnement ou d'aide de leur ministère invalide. Des garçons timides et trop bien élevés pour répondre à cet inqualifiable arbitraire. C'était consensuel. Commercial. Du faux-politiquement correct. A partir de ce point de non-retour, tout est permis et rien n'est plus excusable. Il y a une désespérante absence de réponse à une question intelligente posée par un nouveau membre du Snav et qui est: «Sur quelle base prenez vous vos décisions M. le ministre?». Mais il n'y aura comme réponse que la facilité des propos et des cibles. Une sorte de Guy Carlier, mais sans la littérature.

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