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Économie solidaire et sociale

Un gisement de richesses négligé

L’État gagnerait à élargir le champ d’action et de compétence des associations et revoir le dispositif juridique et réglementaire régissant l’entrepreneuriat social.

L'entrepreneuriat social est au coeur de tous les enjeux socio-économiques et géostratégiques planétaires. En Algérie, un événement d'importance est en passe de ravir la vedette à nombre d'institutions nationales et
autres organismes officiels censés être au-devant de cette question. Il s'agit d'un événementiel autour de la thématique de l'économie sociale et solidaire ESS, pris en charge par l'Union européenne UE, à travers deux organismes présents en Algérie. En effet, le projet Safir financé par l'UE en collaboration avec l'Institut français à Alger et la plateforme Irada Algérie lancent un appel à candidature pour l'organisation d'un événementiel autour de cette thématique. Financé à hauteur de 80 000 euros maximum, ce projet lancé en direction des acteurs algériens, consiste en un projet qui prendra en charge la chargée de la conception, la définition, la planification et l'organisation d'une activité événementielle autour de l'entrepreneuriat social dans l'un des seot pays d'intervention du projet Safir: Maroc, Algérie, Tunisie, Égypte, Palestine, Jordanie, Liban, notent les promoteurs de cet appel. Au-delà des aspects organisationnels, des motivations autour de cet axe de travail et les dividendes à en récolter, c'est de l'absence quasi otale des institutions du pays dans cet axe qu'il s'agit. Ils sont plusieurs secteurs officiels à avoir la responsabilité de procéder à des plans d'actions, feuilles de route ou des programmes de ciblage autour de cet axe générateur de ressources et de valeurs ajoutées sûres et pérennes. Cela est d'autant plus crucial que le pays, à l'instar du monde entier, fait face à de nouveaux défis majeurs, tant sur le plan économique et géopolitique, que sur le plan social. En effet, l'économie sociale et solidaire à travers l'entrepreneuriat social constitue un gisement inespéré, à même de faire basculer les équilibres en faveur d'une relance et d'une dynamique salvatrice. À ce propos, il n'est pas vain de souligner l'inadéquation entre les mutations sociales profondes et continues opérées au cours de ces dernières années en Algérie, et les réajustements structurels et fonctionnels indispensables qui restent à opérer, de manière urgente, dans différents secteurs en relation avec le social. Beaucoup d'institutions qui ont été créées au lendemain de l'ajustement structurel, imposées par l'intégration de l'économie libérale sont devenues, aujourd'hui, désuettes ou ne sont plus que l'ombre d'elles-mêmes. Il existe en Algérie plusieurs formes d'économie sociale majoritairement installée autour des secteurs classiques, dont l'agriculture, l'élevage, l'artisanat, etc.... L'expérience lancée avec la création de l'ADS en 1996, à travers le microcrédit n'a pas réussi à faire émerger, de manière concrète, une économie sociale ou un entrepreneuriat social digne de ce nom. Il y eut également l'expérience du développement communautaire, inspirée d'une expérience au Bengladesh, qui n‘a pas réussi à suivre un cheminement normal et souhaité. Des expériences de programmes pilotés par l'UE dans le domaine du social et solidaire n'ont pas donné de fruits probants, jusqu'ici. Ainsi, loin des slogans creux et des activités stériles, les institutions nationales (ministère de la Solidarité nationale, Observatoire de la société civile, Conseil supérieur de la jeunesse, ect....) devraient s'affairer à faire preuve d'ingéniosité et d'innovation, afin de traduire en feuilles de route, les orientations et les consignes du président de la République concernant ce domaine précis. Cela d'une part. Et de l'autre, l'État gagnerait à élargir le champ d'action et de compétence des associations et revoir le dispositif juridique et réglementaire régissant ce secteur, afin de réimpulser une dynamique à la hauteur des attentes. Toutefois, cela ne saurait être entrepris, de manière efficiente et efficace, que sur la base d'un travail acharné et ardu autour de l'édification d'un plan de travail scientifique. Le tissu associatif peut se révéler être comme une véritable source de création de postes d'emploi et de valeurs ajoutées, pour peu que l'on prenne le temps de fixer les priorités et les missions à accomplir. Ailleurs, les associations emploient des salariés à pleins temps au plan national et international. Un gisement dormant puisque ces mêmes associations qui prennent d'autres formes telles les coopératives et les mutuelles, peuvent contribuer à l'émergence d'activités nouvelles pouvant donner un essor nouveau à l'économie sociale et solidaire en Algérie. En 2017 en Tunisie, elles étaient pas moins de 14.000 associations à générer des ressources autour de l'entrepreneuriat social. Il y va de la responsabilité du paysage institutionnel, notamment la Solidarité nationale et l'Observatoire de la société civile, d'aller vers ces thématiques majeures à forts potentiels de valeurs ajoutées. Dresser un état des lieux sans complaisance, afin de disposer d'un tableau de bord exhaustif, renforcer les compétences managériales du tissu associatif, trouver les formules pour développer les capacités de résilience et d'innovation de ce vecteur générateur de valeurs ajoutées et de richesses et voir les meilleures solutions, en vue de soutenir ces activités génératrices de ressources.

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