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«Main tendue» et révision des subventions

Les deux grands chantiers de Tebboune

En brisant deux importants tabous, Tebboune esquisse au sens propre les contours de la nouvelle Algérie.

Le président de la République a repris, hier, la série de rencon-
tres avec les personnalités nationales, dans le cadre de son initiative de la «main tendue». Son dernier invité était le secrétaire général de l'Union générale des travailleurs algériens, Salim Labatcha. Très discret depuis son arrivée à la tête de la Centrale syndicale, Labatcha n'est pas à proprement parler, un acteur de premier plan, mais cela ne l'empêche pas de peser lourd à travers le premier syndicat du pays qu'il dirige. L'Ugta a, en effet, montré de grandes capacités de mobilisation en réussissant au milieu des années 90 et des années 2000 à paralyser l'appareil national de production, à travers des grèves générales, à l'appui de revendications salariales. Ayant choisi le dialogue, le syndicat s'est mué en partenaire privilégié des pouvoirs publics. En tout cas, cette invitation du président de la République confirme le statut d'acteur social de l'Ugta. Il n'est certes pas exclu que le chef de l'État reçoive des représentants d'autres syndicats, mais la logique voudrait que la consultation de l'Ugta soit incontournable.
Salim Labatcha a révélé, dans un communiqué rendu public les sujets débattus avec le président Tebboune. L'on apprend que le chef de l'État a renouvelé son intention de procéder à de nouvelles augmentations salariales. Un renforcement du pouvoir d'achat rendu nécessaire dans la perspective de la réforme du système national de subvention. D'ailleurs, le patron de l'Ugta a «couplé» ces deux futures décisions présidentielles, histoire de souligner la cohérence de la démarche et le souci des plus hautes autorités du pays de ne pas déstabiliser le front social. L'intention première de l'État consiste à tirer vers le haut le pouvoir d'achat de la classe moyenne. L'autre sujet abordé par les deux hommes a été l'initiative présidentielle de la «main tendue». Se sachant reçu également dans l'optique d'unifier les rangs de la nation, le secrétaire général de l'Ugta a apporté sa contribution dans le débat de l'heure. Le communiqué n'explicite pas la posture de la Centrale syndicale sur cette question précisément, mais l'on apprend que Salim Labatcha a fait part de son soutien de principe à toute initiative inclusive destinée principalement à «réunir et unifier les initiatives, les idées et les visions pour l'avancement d'une manière qui sert le peuple algérien et la force du pays», souligne le communiqué. Lequel communiqué rapporte le propos du président Tebboune qui a exprimé la volonté des plus hautes autorités du pays «de contribuer, à travers l'initiative, au service du pays, en plus de continuer à soutenir le côté social et économique des travailleurs», note la même source.
Appréciant les actions des pouvoirs publics visant à soutenir les travailleurs, confrontés aux conséquences de la pandémie de Covid-19, le secrétaire général de l'Ugta a témoigné de la détermination du chef de l'État de tenir compte de «la situation sociale des travailleurs». Cela se traduira, poursuit le communiqué, par «de nouvelles révisions progressives sur plusieurs étapes», qui viendront s'ajouter aux augmentations salariales précédentes. Sur l'accompagnement social, Labatcha a indiqué que «la reconsidération de la politique de subventions se fera selon une stratégie qui servira plus qu'avant les classes moyennes et faibles». Une assurance obtenue du président de la République qui entend mettre en place un commission nationale sous son autorité et dont la mission sera de proposer un nouveau système de subvention qui renforce les couches moyennes et défavorisées et exclut des avantages les plus riches.
Cette démarche qui nécessite un large consensus national semble faire son bonhomme de chemin et ce qui était considéré comme tabou ou encore une «bombe sociale» à retardement est aujourd'hui sujet à débat. Les observateurs de la scène nationale y voient une preuve d'une confiance qui s'établit entre les acteurs sociaux et l'État. De même qu'une disposition de la classe politique à ne pas «politiser» un passage que beaucoup d' «experts» estiment nécessaire, semblent réunir les conditions d'un dialogue serein, sachant que l'ensemble des acteurs autour de la question sociale, s'accordent sur le fait que le pouvoir d'achat des Algériens doit être sauvegardé.
Pareillement à cet acquis socio-politique inespéré, il y a quelques années, la politique de la «main tendue» donne ses premiers fruits à travers un soutien de plus en plus clair de la scène politique. Là aussi un large consensus est incontournable. Le chef de l'État qui préconise une grande conférence nationale sait parfaitement où il met les pieds. En brisant deux importants tabous, Tebboune esquisse au sens propre les contours de la nouvelle Algérie.

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