L'Expression

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Marine marchande

Le pavillon national coule

«La Cnan touche quasiment le fond. Elle est en quasi-faillite. Sa réorganisation est dictée par le contexte actuel et ordonnée par le président de la République.»

La Cnan n'est plus ce qu'elle était. Elle connaît une descente dans les abysses qui n'en finit pas. C'est le constat que fait Abdellah Serraï, président de Translog, syndicat patronal des transports et de logistique. Intervenant sur les ondes de la Radio nationale, Alger chaîne 3, il appelle à une restructuration urgente du Pavillon national et à la création d'un observatoire national du transport maritime et des ports.
Intervenant donc dans l'émission matinale L'Invité de la rédaction, animée par Souhila El Hachemi, il dresse un triste bilan de l'armateur national estimant que ce dernier touche quasiment le fond. «Nous naviguons à vue et il est urgent de rompre avec un mode de gestion caduc et qui remonte à 1988.Tout doit être revu pour repartir sur de nouvelles bases», assène-t-il sur les ondes, regrettant avec nostalgie une époque, où, «la Cnan, avant sa restructuration, pouvait faire beaucoup de choses avec ses 80 navires et en affrétant 200 autres par an». «À l'époque, le tiers des marchandises algériennes était transporté avec le Pavillon national. Mais les choses ont, hélas, évolué autrement. Aujourd'hui, nous sommes devant une nouvelle situation», soutient-il. Aussi, réorganiser la marine marchande est, désormais, une priorité, martèle-t-il sur les ondes. La Cnan touche quasiment le fond. Elle est en quasi-faillite. Laisse-t-il entendre en faisant savoir que cette réorganisation est dictée par le contexte actuel et ordonnée par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune lors de la dernière réunion du Conseil des ministres. «Il faut ainsi revoir le Code maritime, notamment ce qui est lié au transport et à l'opérabilité des opérateurs nationaux, tout en leur permettant d'exercer dans le transport maritime», recommande Abdellah Serraï qui fait cas de «guerres de chapelles» qui engluent le Pavillon national dans un statu quo mortel.
Fervent défenseur de la modernisation du transport maritime, il prône la digitalisation des plates-formes portuaires nationales. «L'on se doit de le faire», dit-il à ce propos. «Le numérique et la digitalisation doivent accompagner le développement de la Cnan», stipule-t-il tout en relevant: «Concernant la digitalisation des ports, force est de constater que l'Algérie est l'un des rares pays qui ne dispose pas d'une plate-forme numérique au niveau de ses places portuaires». «Pour des raisons de luttes futiles entre institutions, nous sommes en train de tourner en rond, alors que dans tous les pays du monde, il existe une plate- forme numérique où chacun apporte ce qu'il doit apporter et prend ce qu'il doit prendre» et d'ajouter: «Pareille plate- forme tarde à voir le jour en Algérie, car son installation est sans cesse reportée à des dates sans lendemains. Une telle plate-forme apportera, pourtant, une grande fluidité aux marchandises et aux navires». Il en appelle alors à l'intervention de l'État en soutenant: «Quand l'État décide du changement, ce dernier ne peut être qu'au rendez-vous». Abdellah Serraï est pour la création d'une nouvelle entité et non pas pour la fusion des deux Cnan, à savoir Cnan Med et Cnan Nord. «La Cnan est en quasi-faillite, c'est pourquoi il faut créer une nouvelle entité», étaye-t-il, tout en ajoutant: «La Cnan va cahin-caha si l'on jumelle ces deux sociétés, l'on risque de tuer complètement cette entreprise. Créer quelque chose de nouveau permettra alors l'émergence d'un nouveau personnel, dans un nouveau contexte avec de nouvelles règles et de nouveaux contrats.»
Enfin et selon Abdellah Serraï, le président du conseil d'administration d'une entreprise publique ne peut être tenu pour seul responsable dans le fonctionnement de la société. Il juge en effet que les membres du conseil d'administration ont autant de responsabilité dans le fonctionnement et le sort d'une société. «Nombre de décisions et d'orientations sont décidées par le conseil d'administration et non pas exclusivement par le P-DG tout seul», relève-t-il enfin.

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