Le long combat de l'Afrique

L'Algérie a célébré, jeudi dernier, la Journée mondiale de l'Afrique. Le rendez-vous commémore annuellement la fondation de l'Organisation de l'unité africaine, le 25 mai 1963, devenue plus tard l'Union africaine (UA).
La célébration de cette année intervient au moment où les enjeux du continent se font de plus en plus sentir. Aux vieilles préoccupations de divers ordres sont venues s'ajouter de nouvelles priorités. Ces dernières se posent manifestement sous le sceau de l'urgence, voire de l'extrême urgence.
Ce qui met plus que jamais le continent devant ses responsabilités. Notamment celle de son développement économique, qui passe inévitablement par la stabilité de ses institutions nationale et panafricaine. La place de l'Algérie au sein de l'Afrique n'a pas reculé. Des luttes pour les Indépendances à celles du développement, Alger demeure un des porte-voix du continent.
À ne point douter, la place de l'Afrique est importante dans les enjeux de l'heure à l'échelle internationale. En matière de populations, l'Afrique est le second plus grand continent après l'Asie. Elle compte plus de 1, 3 milliard d'habitants répartis sur 54 pays, ce qui représente 17, 2% de la population mondiale. Son sous-sol est des plus riches. D'où le paradoxe de voir le continent patauger encore.
Et c'est dans ce contexte d'incertitudes que le continent suscite plus que jamais les convoitises des puissances occidentales. Certains pays du Vieux Continent comptent tirer encore profit de ce que peut offrir le sous-sol africain, alors que d'autres oeuvrent à bâtir des passerelles avec des pays de l'Afrique.
Sans préjuger des visées des uns et des autres, il appartient aux dirigeants africains d'oeuvrer au développement de leur pays sans avoir à céder des carrés de leur souveraineté. C'est la raison pour laquelle l'Algérie s'attache à renforcer tout ce qui est de nature à enclencher l'essor de l'Afrique.
Aussi bien en renforçant la place des institutions du continent comme l'Union africaine qu' en accomplissant des efforts financiers visant à consolider les atouts du progrès. C'est dans cette optique que s'inscrit l'effacement des dettes de pays africains décidés par l'Algérie, ainsi que les aides financières accordées à des pays dans le besoin. La dernière en date, c'est la décision du président Tebboune d'octroyer un montant d'un milliard de dollars US à l'Agence algérienne de coopération internationale pour la solidarité et le développement, destiné au financement des projets de développement dans les pays africains.
Cette démarche procède de «la conviction de l'Algérie que la sécurité et la stabilité en Afrique sont liées au développement», avait expliqué le chef de l'État. Ce dernier avait précisé que les projets ciblés sont ceux de l'intégration ou ceux à même de contribuer à accélérer le développement en Afrique».
L'esprit de ce choix a été d'ailleurs traduit auparavant au Centre arabo-africain d'investissement et de développement (Caaid) qui a organisé la célébration en présence du corps diplomatique accrédité en Algérie.
Dans son allocution, le représentant du ministère des Affaires étrangères, Rabah Fassih, a réitéré la disponibilité de l'Algérie à soutenir toute initiative visant à promouvoir et renforcer la paix et le développement en Afrique.
Il a rappelé les efforts consentis par l'Algérie pour faire sortir le continent du joug colonial, ainsi que la formation de ressortissants africains dans tous les domaines et le soutien des pays africains en matière de développement.
La Chine, acteur central des enjeux de puissance de l'heure, a célébré l'évènement à Pékin. Le conseiller d'État et ministre des Affaires étrangères de Chine, Qin Gang, a présenté des propositions sur l'approfondissement de la coopération Chine-Afrique.
Il a appelé les deux parties à promouvoir la synergie entre l'initiative «la Ceinture et la Route», l'Initiative pour le développement mondial, l'Agenda 2063 de l'UA et d'autres stratégies de développement des pays africains...