L'Expression

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Promotions immobilières

Le grand souk!

Terrains agricoles, espaces verts, villas, …Tout y passe ! Les résidences démolies, la semaine dernière à Bordj El Kiffan, résument à elles seules cette situation…

Les images ont fait le tour des réseaux sociaux! À Bordj El Kiffan, dans la banlieue est d'Alger, des promotions immobilières ont été détruites comme des châteaux de cartes. En effet, depuis mercredi dernier, la circonscription administrative de Dar El Beïda a entamé une opération de démolition de promotions immobilières construites illégalement. «Dans le cadre de la lutte contre les constructions illicites (sans permis), par des indus promoteurs immobiliers, une opération de démolition a été lancée», indique la page Facebook de cette wilaya déléguée. «Les promotions immobilières ciblées sont hors la loi et ne respectent pas les normes de construction en vigueur», ajoute la même source. Ce n'est pas la première opération du genre lancée au niveau de cette commune où les promotions privées «fleurissent» comme des champignons. L'an dernier, à la même époque, des bâtisses avaient connu le même sort au niveau des communes de Bordj El Kiffan et Bordj El Bahri. Le mois dernier, c'est la wilaya de Boumerdès qui s'était attaquée à ce grave problème en démolissant des villas et autres bâtiments construits de façon illégale. Bref, ces dernières années, on assiste «sporadiquement» à ce type d'actions. Néanmoins, il s'agit plus d'opération «coup de poing» que d'un réel ménage dans le grand «souk» de ces promotions immobilières. Au vu de la crise du logement que connaît le pays, nombreux sont ceux qui se sont lancés dans cette activité des plus lucratives. Certains n'ont aucune qualification dans le domaine, d'autres ni foi ni loi! Ils ne respectent pas les règles du jeu dans cette course effrénée au profit. C'est ainsi que tous les petits lopins de terre sont bons à construire. Terrains agricoles, espaces verts, villa,...Tout y passe! Du jour au lendemain, les riverains découvrent des bâtisses de plusieurs étages qui jaillissent de sous- terre. «Où sont les services de l'urbanisme? Comment se sauver de ces bâtiments qui nous privent du soleil?», s'interrogent-ils. Les citoyens frappent alors à toutes les portes pour essayer de freiner cette «bétonisation» de leurs quartiers, en vain! Les plus chanceux arrivent à obtenir gain de cause après plusieurs années de bataille. Comme c'est le cas des résidences qui ont été démolies à Bordj El Kiffan. Mais au prix de quoi? Qui va payer les pots cassés? Bien évidemment les souscripteurs qui mettent toutes leurs économies pour réaliser leur rêve d'avoir un logement. Bien souvent attirés par les prix très «attractifs», ils finissent par céder à la tentation sans avoir la garantie que leurs futures habitations soient en règle. «On va finir par régulariser les papiers comme on le fait tous», persuadent les promoteurs. Les publicités sur les réseaux sociaux qui les «bombardent» à longueur de journée et l'etat d'avancement des projets finissent par lever leurs derniers doutes. Comme c'est le cas avec les résidences de Bordj El Kiffan qui viennent d'être démolies. Les internautes ont été «harcelés» par les publicités montrant ces logements de standing proposés à des prix défiants toute concurrence. «Des F3 à partir de 350 millions de centimes, F4 à 450 millions de centimes...». La cerise sur le gâteau est que le gros oeuvres est quasiment achevé. Ils ne s'imaginaient pas un seul instant que ces bâtiments quasi-finis seraient finalement détruits. C'est pourtant ce qui vient de se passer. Comment alors avons-nous pu laisser des bâtisses «illégales» atteindre un tel niveau sans que leurs concepteurs ne soient inquiétés? Pourquoi la construction n'a pas été arrêtée alors qu'elle a été érigée de façon illégale? Aujourd'hui, la loi a retrouvé son droit, mais au prix de dommages collatéraux qui sont les acheteurs de ces logements. Ils se retrouvent dans «l'impasse» sans avoir un moyen réel de retrouver leurs droits. L'État a mis en place un mécanisme pour les protéger. Il s'agit du fonds de garantie et de caution mutuelle de la promotion immobilière. Toutefois, la majorité de ceux qui «osent» construire illégalement n'est pas affiliée à ce fonds. Les acheteurs sont donc tout aussi coupables pour leur «avidité». Mais peut-on leur en vouloir? Une chose est sûre en tout cas, il est temps d'assainir ce secteur en le laissant aux vrais professionnels. L'histoire de Bordj El Kiffan sonnera t-elle la fin de la récréation? Wait and see... 

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