L'Expression

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50000 milliards de m3 d'eau sous les dunes

La nappe albienne et ses mystères

Les eaux de la nappe de l'Albien posent d'énormes soucis; elles sont saumâtres et chargées d'acide obstruant et endommageant les canalisations.

Il n'y a pas que du pétrole, de l'or et du fer dans le sud algérien. Sous les gigantesques étendues de sable et des températures extrêmes frôlant les 50 degrés, il existe d'immenses réserves d'eau douce. Cette eau a été accumulée durant la seconde partie de l'ère secondaire du temps géologique. Les scientifiques appellent cette mer souterraine, qui s'est formée, il y a environ 100 millions d'années, la nappe albienne. Elle contient plus de 50000 milliards de m3 d'eau, l'équivalent de 50000 fois le barrage de Beni Haroun qui se trouve à l'est du pays. La nappe s'étend entre la Libye, la Tunisie et majoritairement l'Algérie. La répartition territoriale est estimée à pour l'Algérie: 70%, pour la Libye: 20% et enfin pour la Tunisie: 10%. En ces temps de sécheresse, cette nappe peut-elle étancher la soif des Algériens? Surnommée la source de l'humanité, cette réserve aquifère peut en effet subvenir à la consommation algérienne pour des milliers d'années. Mais elle a ses mystères qu'il va falloir résoudre. Toutes proportions gardées, la nappe phréatique est comme l'immense gisement de fer à Ghar Djebilet qui lui aussi refuse de se livrer en entier puisqu'il garde son mystère. Il a été fait appel à des études scientifiques poussées pour l'alléger d'un taux de phosphore relativement élevé. À cela s'ajoute le coût de son exploitation dans le transport qui nécessite la réalisation d'une voie à plusieurs milliards de dollars et de l'eau et des infrastructures. De même que les eaux de la nappe malgré le fait qu'elles soient relativement peu minéralisées par rapport aux eaux des autres nappes, elles posent, néanmoins, d'énormes soucis. Elle se trouve à des profondeurs allant parfois jusqu'à 2000 mètres, ce qui est très coûteux en termes de forage. Une fois en surface, l'eau jaillit à des températures avoisinant les 60 degrés, ce qui nécessite un équipement bien spécifique pour refroidir cette eau avant son utilisation. Malgré les différents remèdes mis en place pour abaisser cette température, tours de refroidissement, plans d'eau à l'air libre, etc. les eaux restent relativement chaudes. Elles sont néfastes aux plantes irriguées et dégradent les réseaux de distribution. À présent, de nombreux spécialistes recommandent de réduire les forages à l'Albien à l'intérieur des principales agglomérations sahariennes. À cela s'ajoute un problème chimique: cette eau est souvent chargée d'un acide, H2S, accélérant la corrosion du tubage. Une situation qui exige un double tubage et une double cimentation pour préserver les canalisations. C'est dire que la nappe albienne n'est pas facilement exploitable et elle ne verdira pas notre Sud d'un simple jet d'eau. Et ce n'est pas demain qu 'elle nous assurera une sécurité alimentaire définitive. Notre agriculture, comme de nombreux autres secteurs d'ailleurs, sont malades du fait des ravages de la bureaucratie, de la manipulation des chiffres et des projections hasardeuses. Il serait naïf de croire que nous avons trouvé la panacée dans l'agriculture saharienne irriguée à l'Albien. Avec les mêmes pratiques, les mêmes réflexes et les mêmes hommes, on ne pourra que reproduire la débâcle agricole accusée au nord du pays. On ne fera donc qu'une translation de nos erreurs vers le sud du pays et de la sorte, on n'arrivera jamais à éradiquer les importations des produits agricoles, notamment les céréales. Mais il y a un îlot important de réussite dans cette «affaire albienne». Cette réussite engrangée par les trois pays qui se partagent cette mer est sa partition. Un exercice portant compliqué mais a été brillamment réussi par l'Algérie, la Tunisie et la Libye. En avril 2005, dans le cadre d'un projet de l'observatoire du Sahel et du Sahara (OSS), l'Algérie, la Tunisie et la Libye ont en effet mis en place un mécanisme de gestion concertée de leurs ressources en eaux profondes dont la nappe fait partie. L' accord stipulait la mise en place d'une gestion équitable et raisonnable de cette nappe. Le suivi scrupuleux de cette opération est confié à l'Observatoire du Sahel et du Sahara basé à Tunis. C 'est tant mieux, car un conflit hydrique en ce moment et dans cette région n'est pas du tout le bienvenu. 

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