L'Expression

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Ameur Rekhila, ancien membre du Conseil constitutionnel, à l’expression

«L’Espagne est responsable de cette situation»

Commentant les évolutions de la crise qui s'accentue entre l'Algérie et l'Espagne, le professeur Ameur Rekhila, politologue, revient dans cet entretien sur la décision de l'Algérie de suspendre ses relations diplomatiques et commerciales, sur les causes et les éventuels développements que peut connaître cette situation.

L'Expression: Quelle lecture faites-vous de la réaction de l'Algérie, face au revirement de position de l'Espagne sur la question sahraouie?
Ameur Rekhila: Il faut dire que nous avons été très surpris de la tournure qu'ont pris les relations avec l'Espagne car elles étaient excellentes sur tous les plans. Cela étant, il faut rappeler que l'Espagne a une responsabilité historique dans la situation du Sahara occidental, étant un ancien colonisateur. À ce titre, sa responsabilité s'inscrit dans le cadre des dispositions de l'ONU, dans la lutte pour la décolonisation et dans le cadre de la coopération entre l'Afrique et l'Europe. Pour ces raisons, il apparaît que du simple effet d'annonce de la nouvelle position de l'Espagne, l'affaire s'est étendue à la sollicitation par Madrid de l'Union européenne. Il faut dire que la situation est d'autant plus compliquée avec les effets de la crise ukrainienne. Dans ce contexte diplomatique complexe, l'Algérie n' avait d'autre choix que celui pour lequel elle a opté. La décision de suspendre toutes les relations avec l'Espagne a été largement soutenue à l'intérieur et à l'extérieur du pays. D'autant plus que l'Espagne demeure le plus grand perdant dans cette affaire. L'Algérie a les capacités de se passer de ce partenaire économique.

Quels seraient, selon vous, les éventuels développements de cette crise?
Les évolutions de cette situation seront partiellement dictées par l'étendue des relations entre les deux pays sur la scène internationale. Notamment sur les sphères de décision européenne, et sur les répercussions sur les relations avec les pays africains ayant des intérêts avec l'Espagne. Autrement dit, le conflit ne se confirme pas uniquement entre l'Algérie et l'Espagne. À ce titre, j'estime qu'il est nécessaire de revenir à un discours plus calme, d'autant plus que les décisions prises par l'Algérie sont pour l'instant suffisantes. Il y a lieu de savoir que la prise d'une telle position reflète une nouvelle image de l'Algérie qui déstabilise certaines sphères européennes.

Peut-on dire dans ce cas, que l'Algérie est en phase d'opérer un retour en force sur la scène diplomatique?
Absolument. Ce sont des actions qu'il faut consolider par des déploiements diplomatiques en direction des Etats influents au sein de l'UE, notamment ceux avec qui l'Algérie entretient d'excellentes relations, tels que l'Allemagne, l'Italie, la Belgique et les Etats qui peuvent apporter une médiation positive entre l'Algérie et l'Espagne.

Pensez- vous que l'Espagne va finir par se rétracter de sa nouvelle position?
L'Espagne a eu recours à l'UE qui devient à ce titre, un acteur dans cette affaire. Dans tous les cas de figure, l'Algérie a pris une position souveraine, par laquelle elle réaffirme son soutien à la cause du Sahara occidental. Dans le même sillage, il faut admettre que la position de l'Algérie dans cette affaire a eu le mérite de mettre à nu la coalition entre le Maroc et l'Espagne. Reste à convaincre nos partenaires européens de jouer un rôle dans le rétablissement des relations entre l'Algérie et l'Espagne. D'autant plus que les développements sur la scène internationale tendent vers un nouvel ordre mondial, où il va falloir se positionner plus fortement et plus clairement, pour valoriser les acquis enregistrés, ces deux dernières années.

La question sahraouie est au centre de la problématique...
Il est important de rappeler que cette position de l'Algérie sur la question sahraouie s'ajoute à de nombreuses positions souveraines et de principe, qui ont fait la réputation de notre pays, notamment dans les grandes questions internationales. Un capital historique qui a suscité toujours autant de respect auprès des grandes nations, et qui prend son essence dans la régularité et la stabilité des positions algériennes sur les questions internationales.

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