L'Expression

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À l'aube d'un nouvel ordre mondial multipolaire

L'Algérie trace sa voie

Le plus grand pays du continent africain travaille à tirer profit de sa position géographique et de l'évolution géopolitique.

Attendu à Paris, Moscou et Pékin, quelques mois après avoir réussi un excellent partenariat avec Rome, le président de la République inscrit l'Algérie dans une perspective de très large partenariat. La démarche présidentielle qui ne s'autorise aucune limite idéologique, est principalement fondée sur l'intérêt propre du pays. Au-delà de cette ligne rouge que partage le chef de l'État avec l'ensemble de la communauté nationale, il n'y a point de négociation. Mais dans l'instant historique, le plus grand pays du continent africain travaille à tirer profit de sa position géographique et de l'évolution géopolitique que vit présentement la planète. Cette «audace» qui consiste à discuter sans complexe aucun avec les Américains, les Russes, les Ukrainiens a énormément servi sa stratégie de non- alignement, tant au plan politique qu'à celui de la géoéconomie. Le déploiement diplomatique tous azimuts a rendu possible une série d'alliances qui peuvent, à première vue paraître contradictoires, mais qu'au final, elles se constituent dans une sorte de complémentarité qui arrange prioritairement les intérêts du pays.
En mettant son principe de non-alignement sur la même trajectoire de sa grande volonté d'émergence, l'Algérie a conclu un très intéressant accord avec les Russes sur les médicaments. Cela lui a permis de maîtriser le process de production de l'insuline. Dans le même temps, des accords très intéressants ont été signés avec les Européens pour le transfert de technologie dans le domaine de l'hydrogène vert. De même qu'un excellent partenariat commence à voir le jour avec les Etats-Unis et l'Arabie saoudite dans le domaine des grandes cultures céréalières. L'Algérie a également lancé avec la Chine un ambitieux programme de plusieurs milliards de dollars pour la réalisation de mégaprojets structurants dans les industries minières et les infrastructures portuaires.
L'intérêt économique ainsi mis en lumière et en toute transparence par Alger a créé une sorte d'émulation autour de la destination Algérie. Aucune capitale, qui pèse sur l'échiquier mondial, ne s'est amusée à inscrire le pays sur une quelconque liste rouge. Bien au contraire. Même Bruxelles par la voix de son chef de la diplomatie, Josep Borell, a officiellement demandé au président Tebboune d'agir pour le retour de la paix en Ukraine. Ce crédit à l'international, l'Algérie ne le doit pas à son seul statut de puissance gazière et encore moins à l'amitié qui la lie à la Russie. C'est surtout à cette audace de dire les choses, sans avoir à craindre des répercussions. Totalement désendetté et assumant tout son passé, Alger n'attend pas le feu vert de Washington ou Paris pour conserver des relations cordiales avec l'Iran ou la Corée du Nord. Au même titre d'ailleurs que son activisme pour le retour de la Syrie à la Ligue des États arabes.
Cette posture que certains pensaient incommodante et nuisait aux intérêts de l'Algérie, comme l'a été son soutien sans réserve aux peuples palestinien et sahraoui, s'est révélée, au contraire, bénéfique à plus d'un titre. La géopolitique mouvante du moment conduit beaucoup d'observateurs à admettre la justesse de la vision algérienne. La fin de la brouille entre Riyadh et Téhéran, le début du retour en grâce de la Syrie auprès de certaines capitales arabes tiennent lieu de preuve d'une dynamique future, mettant en difficulté les partisans de l'unicité polaire de l'Occident. Toutes les évolutions géostratégiques à l'échelle de la planète, du repositionnement saoudien, jusqu'à la grande fragilisation de l'Europe, en passant par l'émergence d'un pôle russo-chinois, créditent la thèse d'une reconfiguration géopolitique du monde qui, au final, fait la place belle à l'Afrique, dernière frontière de croissance et de grands gisements de matières premières.
La guerre économique s'y déroule déjà et l'intérêt du continent sera d'éviter de rééditer les épisodes de l'esclavage, du colonialisme et du néocolonialisme. En cela, l'Algérie a une responsabilité particulière. Celle-ci s'est d'ailleurs assez bien exprimée à travers le milliard de dollars débloqué par le président Tebboune au bénéfice des pays africains.
Un signal destiné à tous les pôles de puissance annonçant que désormais les Africains s'occuperont eux-mêmes de leur développement. Le message du Président est on ne peut plus clair.
Cela pour dire qu'entre l'Ouest, l'Est et l'Afrique, l'Algérie donne la nette impression d'assumer sa place dans le concert des nations et entend travailler avec tout le monde pour la paix, mais aussi et surtout pour son émergence. Le nouvel ordre mondial est une réelle opportunité. Le président de la République l'a bien compris.

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