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Mourad Senouci, directeur du Théâtre régional Abdelkader Alloula

«Il faut revenir à la formation»

Oran, cette capitale méditerranéenne, dévoile ses atouts, outre sportifs, culturels et artistiques de haut niveau. Dans cet entretien, le directeur du TRO, Mourad Senouci, revient sur le rôle que joue le théâtre dans l'animation artistique de ces Jeux méditerranéens. Écoutons-le.

L'Expression: Quelle sera la contribution du Théâtre régional dans les Jeux méditerranéens?
Mourad Senouci: Nous sommes amplement présents avec trois événements à nous et un autre que nous avons créé. Il s'agit des premières journées du Théâtre de la rue. Ce genre a déjà existé, il réunissait les associations. Mais là, cette rencontre est identique à un festival mais qui n'est pas officialisé. Ces journées se tiendront du 25 au 29 juin. 30 Représentations théâtrales seront présentées en quatre jours. Ces spectacles comprennent le théâtre, les marionnettes, Hakawati et animations clown. Ces spectacles seront présentés dans les rues et les jardins, en plus du théâtre d'improvisation que nous proposerons dans deux cafés. Le premier sera domicilié au café le Petit Royal tandis que le second au café la Fourmi. On tente une nouvelle expérience de Hakawati que nous allons essayer dans le terrain liant Oran à Sidi Bel Abbès. Le théâtre de la rue sera animé par des associations d'Oran, des artistes de Sidi Bel Abbès, des artistes d'El Bayadh et de Mostaganem. Ces animations seront présentées dans le cadre des Jeux méditerranéens. À partir du 29 juin, on enchaîne avec les premières journées du Théâtre méditerranéen, et dans lesquelles l'Algérie est représentée par deux théâtres, le Théâtre régional d'Oran devant le coup d'envoi en proposant la pièce Maâroudh Lahoua de Bakhti. On devrait clôturer avec la pièce GPS du TNA. Ce dernier ne sera ne pas présent étant donné qu'un comédien a eu un décès dans sa famille. Nous avons estimé juste de remplacer le Théâtre national en faisant appel au théâtre de Tizi Ouzou. En plus de l'amour que je porte à Tizi Ouzou, celle- ci propose une belle pièce. Le dialogue de la pièce de Tizi Ouzou comprend deux versions. La première est jouée en langue amazighe, tandis que la seconde est en arabe dialectal. Je leur avais recommandé de fusionner et transformer le dialogue de cette pièce en dialecte arabe algérien en lui injectant la langue amazighe. En agissant de telle sorte, on pourra, nous en tant qu'Algériens, suivre le spectacle tandis que les étrangers sauront qu'il y a deux langues en Algérie, le tamazight et l'arabe. Pour ce qui est du protocole, ces journées méditerranéennes seront ouvertes par les comédiens d'Oran et clôturées par leurs homologues de Tizi Ouzou. La France sera présente avec la pièce La peste tirée du roman d'Albert Camus, la Tunisie prendra part avec une belle pièce du théâtre de Jendouba. L'Égypte participera elle aussi avec son théâtre public national, en plus de l'Italie.

À travers les Jeux méditerranéens, peut-on prédire le retour en force du théâtre?
Nous sommes revenus bien avant cette compétition. Il y a eu des gens qui ont travaillé avant nous. Et à nous de continuer. D'ailleurs, nous sommes arrivés à reconquérir le public. Les JM constituent, certes, une opportunité pour la ville et pour lesquels nous devons être présents. Cependant, notre mission s'est inscrite dans la durée. La preuve, les Journées méditerranéennes ont, depuis toujours, été le voeu de tous les amateurs de théâtre. Nous avons acquis ces rencontres grâce aux Jeux méditerranéens. Maintenant, il nous reste qu'à obtenir leur officialisation pour qu'elles (Journées méditerranéennes, ndlr) soient retenues pour les années à venir. Sinon, il n' y aucun intérêt à ce que ces journées se tiennent uniquement et seulement pendant ces Jeux méditerranéens. À travers ces programmes, nous pouvons dire que nous sommes mobilisés et déployés sur deux fronts. Le premier, le théâtre de rue, s'inscrit dans la proximité tandis que le second, ou encore les Journées méditerranéennes, porte les dimensions internationales. Dans ce théâtre méditerranéen, six représentations seront données. Dans notre troisième activité, nous accueillerons le festival de la chanson et de la musique oranaise. Il sera animé par son commissariat et ses moyens. Nous sommes en plus d'être prestataires de services, partenaire de ce festival. Le coup d'envoi sera donné dimanche (demain) par la ministre de la Culture, Soraya Mouloudji.

Dans tout ça, quel est l'avenir du théâtre sachant que la demande est accrue?
Le théâtre en tant que pratique, nous y relevons une forte demande chez les jeunes. Les moyens sont tout de même manquants. Il y a également le vrai problème lié à la formation en théâtre. On remarque que l'Algérie n'a pas formé durant ces dernières 20 années. Nous sommes arrivés à cette situation en raison de la crise de la société. On a perdu Alloula, les médecins ont également perdu des leurs. Et le problème de la formation est resté posé. Ceux qui continuent à s'accrocher sont constitués de ceux qui ont été formés depuis plus de 20 ans. Et les derniers qui sont parvenus à réussir leur formation ont fait preuve de leur succès grâce à leurs propres efforts. Nous n'avons pas d'école, hormis l'Ismas d'Alger qui, avec tous les efforts des enseignants et leur abnégation, n'est plus ce qu'il était auparavant, en plus de l'instabilité que nous vivions pendant 30 ans. Dans tous les domaines, nous avons besoin de revoir la formation de nos cadres, qu'ils soient artistes, médecins, journalistes. Pour résumer, le théâtre est à l'image de la société. Et pourtant, la demande est importante. On reçoit des enfants, de jeunes garçons, des jeunes filles pour être formés, quitte à ce qu'ils payent de leurs propres poches. Malheureusement, nous ne pouvons pas répondre à cette demande. Car, nous sommes un théâtre. De plus, les gens aiment le théâtre, et pas n'importe quel théâtre. Il s'agit du théâtre bien fait. Il faut aussi dire que le public oranais est connaisseur du théâtre. Il vient quand il est convaincu.

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