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Saïda Neghza élue présidente du Conseil d'administration de l'OAT

Cette Dame force l'admiration

En juin dernier déjà, elle a été sacrée, à Genève, sous le patronage de l'ONU, présidente des meilleures femmes d'affaires d'Afrique.

Pour la première fois dans l'Histoire, l'Algérie préside le Conseil d'administration de l'Organisation arabe du travail. L'honneur est à une Dame algérienne de prendre les rênes de ce Conseil: Il s'agit de Saïda Neghza, présidente de la Confédération générale des entreprises algériennes (Cgea). La nouvelle a fait le tour du monde des affaires,mais aussi du monde politique. Oui,politique et cela pour deux raisons. La première est que tous les pays arabes sont membres de l'OAT, c'est en quelque sorte «un pendant économique» de la Ligue arabe. La seconde et c'est la plus importante, le fait que cette distinction de l'Algérie à
travers la personne de Mme Neghza intervient à quelques semaines du sommet de la Ligue arabe qui se déroulera le 1er novembre prochain à Alger.
De l'incarnation de ces Dames combattantes, Saïda Neghza, femme d'affaires, musulmane, épouse et mère de la Nouvelle Algérie. Il convient de saluer non seulement ces explorations dans le monde masculin des affaires, mais aussi parce qu'elle est fondatrice d'associations dans l'entrepreneuriat, cheffe d'entreprise exceptionnelle vouée aux affaires. Malgré les nombreux obstacles qui surgissent à chaque virage et, en premier lieu, de sa condition de femme, Neghza avec audace, détermination a engagé sa vie et sa fortune dans les mégaprojets de notre époque: la construction d'un pays sur un territoire encore inexploré. Participer à bâtir la Nouvelle Algérie. C'est ainsi qu'au mois de juin dernier, à Genève sous le patronage de l'ONU, on a commémoré avec une fierté toute légitime la nomination de cette Dame de coeur, Saïda Neghza, comme présidente des meilleures femmes d'affaires d'Afrique. Ce sacre est arrivé au terme d'une longue traversée désagréable et de combat sur tous les fronts: tempête politique et brouillard sur le business. Cette femme approchant la cinquantaine est venue avec sa petite équipe de trois personnes, toutes aussi entreprenantes et valeureuses, se mettre à la tête du puissant patronat des entreprises économiques algériennes, dans une discipline comme dans une école de filles ou un monastère féminin.

Guerre féroce contre la bureaucratie
Celle que le président Tebboune surnomme fraternellement «la Fatma N'soumer algérienne» et que nos hommes d'affaires ont désignée comme «la première femme d'affaires des temps modernes» constitue un témoin capital de nos origines. Pour redonner à cette figure comme à l'époque héroïque des femmes ses traits réels, vivants et concrets.
Héroïne, il faut le dire. Elle a reconstitué une biographie revisitée «avec des yeux simples» mais bien ouverts sur la réalité économique du pays. N'hésitant pas souvent à prendre son bâton de pèlerin et de se déplacer personnellement sur les lieux où trébuchent les choses bureaucratiquement... Son récit comprend trois parties principales, comme il était dit dans les anciens ouvrages commerciaux ou de spiritualité. L'image de son siège administratif est comme un monastère. Un espace clos, recueilli sur lui-même, mais dont la lumière vivante ne connaît ni espace ni temps. Les trois principes de Saïda Neghza s'organisent autour d'un axe majeur: la discipline commerciale et son incarnation face aux tribulations manifestes d'une bureaucratie qu'elle casse sur son chemin. Cette façon de procéder utilise à bon escient un épisode connu dans la vie de la première femme d'affaires d'Afrique et du Monde arabe.
On ne peut résumer succinctement une vie aussi remplie de difficultés habilement contournées, sans avoir aussitôt le net sentiment de commettre une injustice. Signalons cependant, quelques faits qui la rapprochent davantage, sinon de nos préoccupations immédiates, du moins de notre humanité. Originaire de Constantine, Saïda Neghza est la quatrième enfant d'une famille modeste. De nature joyeuse, elle montre dès l'enfance son intérêt aux affaires. À 14 ans , elle exprimait déjà le désir d'aller à Alger faire l'École de commerce. Cela ne l'a pas empêchée d'avoir un attrait manifeste pour la vie intérieure et des talents indéniables pour les travaux manuels dont la broderie. À 19 ans, elle est mariée à Azouza, maître ouvrier et propriétaire de terrain d'oliviers.

Ne jamais courber l'échine...
Des difficultés inattendues bouleversent le jeune ménage puisque son mari décède trois ans plus tard et laissant la veuve avec Mokrane, son bébé de six mois sur les bras et un commerce au bord de la faillite. Un sens inné de l'organisation tire Saïda Neghza de cette épreuve. À 24 ans, une expérience la certifie dans son penchant pour la solitude: elle vend la fabrique après avoir remis sur pied l'huilerie remise à neuf. Elle déménage dans les faubourgs d'Alger pour se consacrer entièrement à sa vie familiale. Mais peut-elle dissimuler longtemps son étonnante aptitude pour les affaires? Tirée de sa retraite par sa soeur et son beau-frère engagés dans une entreprise d'import-export, Neghza accepte le lourd fardeau. Elle est chargée de l'administration et des suivis administratifs. Elle continue néanmoins d'assumer avec affection son rôle de mère, de nouveaux horizons s'ouvrent. Elle se sait déterminée à faire entrer l'Algérie aux top ten des pays les mieux adaptés commercialement à l'exportation du Monde arabe et africain. L'expérience acquise à la tête du patronat, parmi les producteurs de dattes jusqu'aux producteurs de l'électronique et les fabricants de chalutiers, ou dans le magasin avec le personnel, la clientèle et les comptables, allait servir on ne peut mieux les vues de la Providence. Pendant plus de trente ans, sans relâche et avec entrain, elle s'attelle corps et âme à l'établissement d'une oeuvre pour son pays. Devenant la conseillère de tous: ministres, fonctionnaires, habitants, notables, ou jeunes artisanes. Neghza ouvre sa porte et offre son expérience à toutes et à tous sans distinction. Les problèmes temporels et spirituels, même les plus désespérés, trouvent chez elle leur solution. Ce n'est pas sans raison que cette femme d'affaires a été choisie comme patronne épistolière intarissable qui passe pour avoir rédigé de «sept à huit mille lettres», pour bien faire comprendre aux destinataires l'importance de l'enjeu commercial de l'Algérie. Cette femme d'action et de contemplation n'a cessé d'agir: outre une correspondance considérable, suivent des conférences aux jeunes novices. Il y a un esprit particulier qui anime cette femme dans les conseils qu'elle donne à toute personne qui sollicite son aide. Cette femme force l'admiration parce qu'elle est authentique avec son bon sens et son accueil. Elle force l'admiration parce quelle met son génie, son savoir et sa bonté au service de ses concitoyens et de son pays. 

* Ancien cadre à la retraite

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