L'Expression

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Le fameux bélier est à 80000 DA

À qui profitera l'Aïd?

Il faut en effet débourser entre 38000 et 48000 DA pour s'approprier un agneau et entre 63000 et 80000 DA afin d'acquérir un beau bélier.

À quelques jours du rituel du sacrifice de l'Aïd-el-Adha, des vendeurs continuent davantage de proposer leurs moutons à la vente. Les espaces de vente poussent en effet comme des champignons dans la capitale. C'est ce que nous avons pu constater, hier, sur place, lors d'une virée effectuée dans plusieurs espaces de vente du «fameux mouton» dans différentes communes de l'Algérois. L'espace réservé à cet effet par l'Algérienne des viandes rouges (Alviar) ne désemplit presque pas. Nombreux sont les chefs de familles qui affluent au point de vente du groupe sis à Baba Ali, en quête de la bonne affaire. L'activité commerciale tournait, hier à plein régime, au 4ème jour du lancement de l'opération des ventes directes de moutons dans cet espace très prisé par les ménages.
Les prix pratiqués conviennent, aux yeux de l'acheteur, au pouvoir d'achat des bourses moyennes. Ce point de vente direct est l'un des cinq espaces proposés par l'Alviar à travers territoire national, où il faudrait débourser entre 38000 et 48000 DA pour s'approprier un agneau et entre 63000 et 70000 DA pour acquérir un beau bélier. «Les moutons proposés à la vente affichent des prix inaccessibles pour les Algériens de faible revenu», se lamente Mohamed, un père de famille qui revient bredouille chez lui. Selon le commun des mortels rencontrés sur place, qui ont livré leurs impressions, les prix en cours sur ce marché enregistrent une hausse de 10000 DA par rapport aux prix pratiqués l'année précédente. Le point de vente en question offre les meilleures conditions de vente, notamment pour les employés des entreprises publiques ayant signé des convention d'achat groupé avec l'Alviar. «Les travailleurs d'une trentaine d'entreprises, qui sont concernés par le payement par facilité, n'ont qu'à payer 50% du prix de la bête. L'entreprise paye le reste par le biais des oeuvres sociales, afin de réduire les frais en leur faveur», comme expliqué par la guichetière. Les prix qui y sont pratiqués au niveau des autres espaces de vente informelle, jouxtant le grand étal de l'Alviar sont plus chers. La différence dépasse les 5000 DA. Pour justifier les coûts, qui restent toutefois élevés, les vendeurs évoquent l'éternel argument de «la cherté des aliments du bétail et des frais liés au transport des bêtes». Certains, qui ont vendu de nombreux moutons, disent toutefois «n'avoir pas réussi encore à couvrir les frais de leur activité». D'autres commerçants approchés à la bergerie de Kourifa, «la Bourse du mouton de la capitale» affirment que la qualité de la viande du mouton a son mot à dire dans la fixation du prix. Dans cet espace qui ne désemplit jamais, tout est contrôlé par des vétérinaires, et les vendeurs disposent d'autorisation. Les bêtes proposées à la vente sont de race. «Khabar 3adjel (alerte info!). Approchez approchez, nos moutons sont d'Ouled Djellal. La chair est tendre. Elle fond dans la bouche. 80000 DA le bélier. Qui dit mieux?», lance un vendeur en direction des pères de familles accompagnés de leurs enfants. Pour «faire les yeux doux» à ces derniers, les vendeurs ont recours à un stratagème qui marche à tous les coups. Ils se saisissent des chérubins et leur offrent les moutons en monture, créant ainsi un lien immédiat entre l'enfant et l'animal, ce qui contraint les parents à céder inévitablement à «ce chantage». «D'habitude je fais le tour des wilayas de l'intérieur pour chercher la bonne occasion, mais cette année, j'ai décidé d'acheter mon mouton ici, à Alger, car les maquignons y pratiquent des prix beaucoup plus élevés que dans les autres régions du pays», témoigne, un chef de famille. «Exactement, mon frère. L'achat d'un beau mouton à un bon prix ressemble à un coup de poker! Des fois, tu gagnes et des fois tu perds», dira un autre afin de soutenir les propos précités. Pendant ce temps, les spéculateurs se frottent les mains sur le dos des citoyens et aussi, de l'État, au vu des sommes colossales circulant dans les circuits de l'informel, aux yeux de tout le monde et en violation des lois de la République en vigueur.

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