L'Expression

{{ temperature }}° C / {{ description }}

Cité introuvable.

Béjaïa

40 départs de feu en trois jours

On est loin de l’hécatombe de l’an dernier, mais la situation était toutefois exceptionnelle.

Rencontré au coin d'une rue à Alger, l'artiste Réda Doumaz, célèbre pour sa chanson Ya moulat El Aïn Ezzarka, que beaucoup de mélomanes fredonnaient à une certaine époque, répond du tac au tac, à la faveur d'une discussion à bâtons rompus: «Il y a beaucoup d'économie dans l'art et la culture!». En fait, cet auteur, compositeur, interprète dans les genres mouwachah et melhoun, était invité par des journalistes à participer à un plateau d'une célèbre radio Web, en l'occurrence Radio M, en vue d'animer un débat sur la situation des artistes en Algérie...Invitation qu'il n'a d'ailleurs pas déclinée. Ceci dit, la réponse de Réda Doumaz trouve tout son sens, désormais, puisque nombreuses sont les initiatives qui ont donné forme à des projets dont le coeur du métier est justement l'art, sous toutes ses déclinaisons. En effet, nombreuses sont les écoles d'enseignement artistique à avoir vu le jour, au lendemain de l'épisode Covid-19. À croire que la crise sanitaire a révélé des talents et permis de faire germer de brillantes idées et des vocations. Ces écoles, ouvrent leurs portes à ceux qui veulent se former ou affiner leurs talents dans l'expression artistique, sous toutes ses formes.
Jeunes entrepreneurs Dotés d'une administration et d'un service pédagogique, ces établissements, sont portés par de jeunes entrepreneurs ou des artistes, au fait de leur carrière et désireux de dispenser un enseignement de qualité aux amoureux de l'art.
Bien que présentant un profil commercial en sus de la mission de former, ces écoles privées permettent souvent de compléter le travail des associations ou des écoles publiques.
Leur cursus propose des parcours ambitieux avec l'octroi d'attestations validant chaque étape. Les formations vont du dessein et la peinture sur toile, à la musique, la photographie, la sculpture et le modelage en bas relief, le montage vidéo, l'infographie...Les élèves participent par ailleurs à des concerts et spectacles, ou à des expositions qui valorisent leurs oeuvres. Ce sont des passages obligés, affirment de nombreux professeurs et encadreurs de ces écoles qui préconisent d'intégrer l'aspect immersion et contact avec l'auditoire, car nécessaires «pour la maîtrise de la scène» et donc indispensables dans le cheminement de tout artiste, même en herbe, fut-il. Les enseignants recrutés par ces écoles sont triés sur le volet et figurent souvent parmi l'élite nationale dans leur spécialités respectives. Certains sont à ce titre souvent démarchés par des pays étrangers, notamment du Moyen-Orient, où des postes sont à pourvoir. Ceux qui choisissent de s'expatrier en étant séduits par ce chant des sirènes, quittent leurs groupes d'élèves avec un déchirement dans l'âme.
Islam Fakhar, est à la tête de l'école d'art Isna, un espace d'éducation artistique, didactique et académique. Créée en 2019, cette école ambitionne, selon son premier responsable, de promouvoir la pratique artistique, sous toutes ses formes en Algérie. «Conférer à l'art sa véritable place au sein de la société» Telle est l'autre mission assignée à cette jeune école qui voit grand, confie Islam Fakhar. Selon ce dernier, l'école compte élargir son rayon d'action, en recourant, notamment aux nouveaux outils Internet, ce qui permettra de faire profiter davantage d'apprenants de l'enseignement artistique.
En somme, ces écoles font office de pépites dans leur domaine, surtout qu'elles apportent un plus que les élèves ne peuvent pas trouver auprès des associations, voire même dans les établissements d'enseignement public. Notons qu'en parallèle à cet enseignement privé dans les écoles et instituts, le Web propose une noria de formation aux mordus de la chose artistique. «Avec YouTube, j'ai appris à faire de merveilleuses compositions florales», confie Warda à l'occasion d'une exposition artisanale abritée par la Maison de la culture Rachid Mimouni, à Boumerdès. Cette artisane parvient en effet à vivre des produits de son activité et participe régulièrement à des rendez-vous commerciaux et autres kermesses. En vérité, les tutoriaux et autres vidéos démonstratives sont loin d'égaler la présence in situ d'un professeur qualifié capable d'orienter et de guider l'élève dans ses premiers pas. C'est ce qu'explique Mahmoud, qui bien que jouissant d'une bonne période d'apprentissage en autodidacte, recourt pour la maîtrise de son instrument, le violon, aux conseils d'un professeur dûment mandaté par une école dans l'Algérois.
Précieux legs Quelques rares institutions ont le mérite d'inclure dans leurs programmes des arts traditionnels algériens tels que la musique châabie et andalouse, ce qui a le mérite, outre de former les futurs professionnels de la musique algérienne, de préserver un précieux legs. Les adultes pouvant également s'inscrire à ces panels en qualité d'amateurs.
Amine Kouider, directeur artistique de l'opéra d'Alger et chef d'orchestre de l'Orchestre symphonique de l'opéra d'Alger, a pour sa part lancé son académie de musique et de danse.
Nommé AK Académie, l'établissement se veut la «première académie internationale de musique et de danse privée en Algérie», a-t-il expliqué. Lors de l'ouverture officielle de son école, en 2021, Amine Kouider a très bien résumé le concept d'école privée d'enseignement artistique, en soulignant l'importance des méthodes d'enseignement. «Être chef d'orchestre c'est d'abord être pédagogue», avait-il rappelé, en renvoyant à l'importance pour tout professeur de s'inspirer de ce qu'il se fait de mieux au monde dans sa spécialité. À l'en croire, l'idée de lancer son école répond au besoin exprimé par les Algériens d'étancher leur soif en matière de musique du terroir, notamment. «La richesse musicale de notre pays et l'engouement de beaucoup d'Algériens pour cet art nécessite un enseignement de qualité», avait-il expliqué à de nombreuses occasions et aux médias qui le sollicitaient, à l'issue de l'inauguration de son école Acima. C'est cette conviction qui l'avait mené, il y a 3 ans, quasiment en pleine crise sanitaire, à envisager la création d'une école de musique et de danse de haut niveau.
À cause de la pandémie de Covid-19, il a fallu, néanmoins, attendre 2021 pour que l'établissement Acima ouvre ses portes, a-t-on indiqué.
Cette dernière dispense en outre des cours aux seniors souhaitant s'initier à la musique. Ceux-ci forment d'ailleurs 40% des effectifs de cette école privée, où est possible l'apprentissage du piano, de la guitare, du violon, mandole, oud et du chant, alors que sont annoncées d'autres classes pour des instruments comme la flûte, le saxophone, la guitare, basse électrique et la batterie. Dans cet antre de l'art, l'on peut s'initier déjà à plusieurs genres musicaux, dont la musique symphonique, l'andalou, le chaâbi, le jazz ou le rock. La danse classique, quant à elle, n'est pas en reste au même titre que les danses contemporaines et autres, à l'instar de la zumba, du flamenco et du bachata.
Pour Kouider, «Acima n'est pas un rival pour les écoles et instituts qui existent à Alger». «Elle ne délivre pas de diplômes mais offre une formation de qualité. Nous suivons les jeunes talents jusqu'à l'obtention du bac et les dirigerons vers des institutions où ils peuvent se spécialiser», a-t-il précisé à un confrère. 

De Quoi j'me Mêle

Placeholder

Découvrez toutes les anciennes éditions de votre journal préféré