2022: une année meurtrière

Le carnage sur nos routes persiste. Alors que l'année n'est pas encore achevée, le dernier bilan établi par les services de la Protection civile, est déjà plus lourd que celui de l'année dernière. Pas moins de 1 706 personnes ont trouvé la mort sur nos routes tandis que 63 248 autres ont été blessées depuis le début de l'année, dans 52 360 accidents de la circulation. C'est ce que nous avons appris, hier, du capitaine Zouhir Benamzal, chargé de communication auprès de la direction générale de la Protection civile (Dgpc). Les mêmes services avaient en effet déploré le décès de 1 691 personnes et plus de 6 200 blessés en 2021. Le nombre des personnes décédées a sensiblement augmenté. La route a fait plus de blessés et de victimes en situation de handicap, selon la même source. Le bilan en question est hélas là encore une fois pour montrer que le non- respect de la route mène inéluctablement à une mort certaine ou à un handicap à vie dans le meilleur des cas. Selon les statistiques de la Dgcp, le facteur humain est toujours la principale cause, dans plus de 90% des cas. La négligence des usagers de la route n'est pas spécifique aux chauffards. Les motards se servent de leurs deux-roues de manière inconsciente. Ils sont responsables chaque année de centaines d'accidents. Face à ce phénomène, les services de sécurité réagissent sévèrement. Rien qu'à Alger, il y a eu 38000 amendes imposées aux motocyclistes.
Les chiffres révélateurs du bilan de la Protection civile, attestent que les routes restent toujours meurtrières, et demeurent l'une des principales causes de mortalité dans le pays. Derrière le terrorisme routier, pointe le tueur silencieux, autrement dit le gaz du monoxyde de carbone qui a fait 97 décès depuis le début de l'année. Au moment où d'autres victimes sont à craindre à cause de la chute du mercure, ce gaz inodore et incolore, a fait encore des ravages en 2022. Plusieurs familles ont été endeuillées par ce tueur silencieux. Ce qui est plus alarmant, c'est que le bilan macabre suscité aurait pu être lourd, sans l'intervention rapide des équipes secouristes relevant de la Protection civile. «Pas moins de 1941, personnes ont été sauvées ‘'in extremis ‘', à travers plusieurs wilayas du pays», affirme le même responsable. Le laisser-aller des citoyens quant à la vérification des appareils de chauffage par un technicien compétent avant leur remise en marche est toujours pointé. La commercialisation de certains lots d'appareils suspectés d'être défectueux y serait pour beaucoup aussi. Un contrôle rigoureux de la part des services du ministère du Commerce s'impose pour éviter que le tueur silencieux ne cause des ravages en 2023.