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Accord de sortie de crise au Soudan

Une question de confiance


Applaudi par l'ONU, l'Union africaine, la Ligue arabe et salué par l'Algérie qui l'a accueilli «avec une grande satisfaction», l'accord de sortie de crise au Soudan représente sans doute une avancée précieuse pour le retour du pays à la stabilité et à la sécurité, plus d'un an après le putsch du général Abdel Fattah Al Burhane qui a écarté le gouvernement de Abdallah Hamdok quitte à faire dérailler la transition difficile vers un régime civil engagée en 2019, lors de la chute de l'ex-président Omar El-Béchir. Un an durant lequel les manifestations se sont succédé, de manière ininterrompue, chaque semaine face aux principales institutions de l'État et de l'armée et au cours desquelles la répression a fait au moins 121 morts selon les médecins mobilisés aux côtés de la contestation. Le pays est, en effet, tributaire d'une crise économique profonde qui s'ajoute à la crise politique et il affronte également une flambée récurrente de violences à caractère ethnique. L'accord-cadre paraphé par le général Al Burhane, son adjoint commandant des forces paramilitaires Mohamed Hamdan Daglo d'un côté, et les représentants de partis et groupes civils, dont les Forces pour la liberté et le changement (FFC) évincés au lendemain du putsch constitue un pas salutaire à condition qu'il se traduise, dans les mois qui viennent, par de réelles avancées en terme de partage du pouvoir et d'un programme d'action consensuel. En vérité, le Soudan n'en est pas encore là car l'accord signé demeure très vague dans ses attendus et ne comporte presque pas de lignes directrices alors que les manifestants qui occupent les artères des grandes villes soudanaises attendent de véritables et profondes réformes. Le propos du général Al Burhane, durant la cérémonie de signature de cet accord, reflète cette incertitude même s'il a affirmé que «les soldats retourneront dans leurs baraquements et les partis politiques aux élections». Le général Daglo a même déclaré que le putsch d'octobre 2021 était une «erreur politique» tout en soulignant son aspiration à «un régime démocratique». Des signes qui vont satisfaire davantage la communauté internationale et l'organisation panafricaine, sans doute, mais seront-ils suffisants pour rassurer l'opinion soudanaise? C'est la question qui se pose à tout un chacun alors que les civils, partie prenante de l'accord, vont avoir la lourde tâche de convaincre la rue du bien-fondé de la démarche et celle de choisir un Premier ministre pour une nouvelle phase de transition durant les deux années qui viennent. Comme l'accord-cadre a été aussitôt dénoncé par des centaines de Soudanais dont les mouvements ont battu le pavé depuis le coup d'État, aux cris de «l'accord est une trahison», il est évident que la partie va être difficile à jouer, d'autant que l'agenda stipule une justice transitionnelle et des réformes de l'armée et des services de sécurité «d'ici quelques semaines». Un pari dont le moins qu'on puisse dire est qu'il est audacieux et qu'il dépend largement du degré de confiance du peuple soudanais.

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