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Appel à la grève générale au Maroc, aujourd’hui

Trois syndicats redoutent «une explosion sociale»

Cette grève générale intervient en pleine célébration du 41e anniversaire des troubles du 20 juin 1981, identiques aux événements actuels qui, disent les trois centrales, annoncent «une explosion sociale».

Comme ce fut le cas, jeudi dernier, en Tunisie, le Maroc risque fort de se retrouver complètement paralysé, aujourd'hui, par la grève générale à laquelle ont appelé trois syndicats, à savoir l'ODT (Organisation Démocratique du Travail), la CGT (Confédération Générale du Travail) et la FSD (Fédération des Syndicats Démocratiques). Ces centrales marocaines réclament fermement une hausse des salaires et des pensions de retraite, des motifs également invoqués par la puissante UGTT qui a, en outre, d'autres motivations politiques. Aussi, faut-il s'attendre à ce que le royaume marocain se retrouve avec des établissements publics, des collectivités territoriales, des transports et une logistique largement tributaires du débrayage très attendu par l'ensemble de la population, confrontée à une inflation vertigineuse et un marasme socio-économique dont seul le Makhzen est exempt. Le pays subit, en effet, les conséquences du conflit en Ukraine, au même titre que de nombreux autres de par le monde. Mais à cela s'ajoute une gestion gouvernementale fondée sur le seul profit de la classe dirigeante, au point que le chef du gouvernement lui-même, milliardaire proche de Mohamed VI, est accusé de conflit d'intérêt puisqu'il détient une forte emprise dans les stations de carburants alors que le coût des transports atteint des proportions exorbitantes.
Dans une conférence de presse, tenue à Rabat, jeudi dernier, les trois syndicats sont montés en première ligne et le secrétaire général de l'ODT a «tiré l'alarme sur la situation dégradante vécue par la classe ouvrière et la majorité du peuple marocain». Leur ultime avertissement sera-t-il seulement entendu par les dirigeants du pays alors que la hausse des prix des matières premières comme les céréales, le pétrole, le gaz et bon nombre d'autres produits vitaux est loin de connaître un quelconque répit? Aussi, les centrales exigent du gouvernement de Aziz Akhanouch de promulguer les augmentations des salaires et retraites en référence au taux d'inflation et, surtout, de «veiller à ce que tous les citoyens puissent bénéficier de la richesse nationale en instaurant une justice sociale». Des voeux pieux quand on connaît la nature du régime et sa forte dépendance par rapport aux puissances qui le parrainent et assurent sa mainmise coloniale sur le Sahara occidental. L'ODT dénonce l'accord conclu par le gouvernement, le 30 avril dernier, avec cinq autres syndicats qui, dit-il, ont «confié les rênes au patronat pour dominer les champs politique, syndical et médiatique» dans le but de «perpétuer l'enrichissement» exclusif. Cette grève générale intervient en pleine célébration du 41e anniversaire des troubles du 20 juin 1981, identiques aux évènements actuels qui, disent les trois centrales, annoncent «une explosion sociale face à une stabilité fragile et un avenir incertain». C'est ainsi que le leader de la CGT, Abdelalli Gmira, juge que l'ancien chef islamiste du gouvernement «Benkirane a tenu des propos graves lorsqu'il a déclaré qu'avant la libéralisation des prix des hydrocarbures en décembre 2015, les entreprises apportaient des factures à la Caisse et recevaient des milliards de redevance sans supervision ni contrôle». À l'époque, ajoute-t-il, «le secteur des hydrocarbures récupérait l'essentiel des dépenses de la Caisse de compensation qui s'élevaient à 50 milliards de dirhams, contre 15 milliards de dirhams en 2022», a-t-il ajouté. La préoccupation majeure des centrales et de la population marocaine, dans son ensemble, concerne la hausse vertigineuse des prix du carburant qui a un effet boule de neige sur un grand nombre d'autres produits et prestations de services.

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