L'Expression

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Rebellions, moral en berne et incertitudes sur le sort du pays

Séisme au cœur de l’armée marocaine

Parmi ces déserteurs, ils sont nombreux à fuir vers la Libye où ils ont été appréhendés par les hommes du maréchal Haftar . Ce dernier osera-t-il commettre l’irréparable en les livrant au Maroc?

Courage, fuyons! Cette locution ironique s'applique comme un gant à l'armée coloniale marocaine qui traverse l'une des pires situations de son Histoire depuis qu'elle est tombée sous la nasse du sionisme. Selon l'opposition marocaine citant des sources proches du palais royal, jamais l'armée marocaine n'a été ébranlée par d'aussi puissantes secousses. Alors que le moral des troupes est en berne et l'incertitude pèse sur le sort du royaume, le bal des désertions vient compléter ce spectacle désastreux. «Non convaincus par la guerre que mène le Maroc au Sahara occidental, des dizaines de militaires marocains tous grades confondus ont jeté leurs armes et déserté l'armée», rapportent nos sources précisant que les militaires déserteurs ne croient pas en la marocanité du Sahara occidental. La rébellion des militaires marocains prend de l'ampleur. Ils se comptent par dizaines à refuser de porter cet uniforme «du déshonneur d'une armée marocaine mise sous tutelle sioniste qui massacre ses frères palestiniens dans les territoires occupés», regrettent les mêmes sources. On sait désormais que l'armée marocaine n'est pas épargnée par la situation socio-économique explosive que traverse le pays. Alors que le mercure des manifestations sociales ne baisse point, le Maroc qui est en cessation de paiement n'arrive plus à assurer le bien-être pour ses militaires. Les officiers supérieurs ne bénéficient plus des traitements avantageux et les hommes de troupes engagés au front pour combattre contre l'armée sahraouie ne sont pas payés depuis plusieurs mois.
«En situation d'extrême précarité, ils n'ont qu'une seule solution: la désertion surtout que la situation économique, sociale et politique du royaume est explosive», soulignent les mêmes sources indiquant que parmi ces déserteurs, ils sont nombreux à fuir vers la Libye où ils ont été appréhendés par les hommes du maréchal Haftar. Dans un cri de détresse, les mêmes sources alertent que ces soldats ayant fui vers la Libye sont sur le point d'être livrés par Haftar au Maroc. «Nous alertons l'opinion internationale sur le sort de ces militaires marocains qui seront certainement fusillés comme l'ont été tous ceux qui se sont rebellés par le passé contre cette monarchie médiévale et esclavagiste». Le maréchal Haftar osera-t-il encore une dérive de trop qui lui ouvrira, grandes, les portes de la Cour pénale internationale pour crimes contre l'humanité? «L'Histoire jugera et condamnera cette décision inhumaine des Libyens envers des frères marocains», avertissent les mêmes sources. La nomination par le roi Mohammed VI, en avril dernier, d'un nouvel inspecteur général des Forces marocaines, soit le numéro deux de l'armée, le général Mohammad Berrid, en remplacement du général Belkhir El Farouk passe très mal. Elle n'a fait qu'accentuer le malaise. Aux arrestations et aux mises à la retraite anticipée de nombreux généraux et officiers supérieurs, est venue s'ajouter une campagne de purge visant à faire le tri dans les rangs de l'armée marocaine. Mais le vrai danger, c'est la frustration des jeunes officiers non promus au grade auquel ils aspiraient. Fragilisés au plan social, ils sont désormais gagnés par le mécontentement, pour devenir une sérieuse menace pour la prétendue cohésion des FAR.
Traversées par de nombreux courants contradictoires, l'armée marocaine inspire au Palais une hantise du coup d'État permanent, elle qui figure en bonne place dans le florilège des putschs militaires. En effet, l'Histoire la plus récente a de quoi alimenter l'obsession de la trahison. Le «coup d'État de Skhirat» du 10 juillet 1971 a été la première tentative de renverser le régime de Hassan II, alors roi du Maroc. Après l'échec du putsch de juillet 1971, le général Mohamed Oufkir devient ministre de la Défense du Maroc et homme de confiance du roi Hassan II.
Responsable de l'appareil de sécurité de l'État, le général Oukfir est un homme craint qui a la réputation de torturer personnellement les prisonniers politiques. Un des principaux instigateurs de l'affaire Ben Barka, en 1965.
Des divergences avec ce dernier amènent Oukfir à orchestrer à son tour un coup à l'été 1972. Il se solde par un échec. Depuis, l'armée et le palais royal se regardent en chiens de faïence. Sans oublier l'assassinat du général Ahmed Dlimi, homme fort du royaume et commandant des troupes marocaines, maquillé en accident de la circulation en janvier 1983. Dans un contexte régional trouble où les canons sahraouis tonnent aux frontières, les troupes marocaines subissent une terrible pression. Ce stress général attise la crainte d'un imminent coup d'État. Entre le roi et son armée, rien ne va plus. Le climat délétère prend chaque jour des proportions alarmantes. Le conflit se précise et il sera sans merci.

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