L'Expression

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Menace d’une guerre nucléaire et promesse d’une négociation

Quelle chance pour la paix?

De l’Allemagne à la Suède, en passant par la France et l’Italie, les pays européens ont décrété une interdiction de vol pour les avions et les exploitants d’avions russes dans l’espace aérien européen.

Les événements se précipitent rapidement. Au quatrième jour de la crise ukrainienne, le président russe, Vladimir Poutine, a annoncé mettre en alerte la «force de dissuasion» de son armée qui comprend une composante nucléaire. Poutine a justifié cette décision par les «déclarations belliqueuses de l'Otan» envers la Russie. Face à cette nouvelle menace, la Maison- Blanche garde la tête froide et dit même qu'il ne s'agit que d'une épate à la Poutine. Le président russe a pourtant, montré, en lançant une opération militaire en Ukraine, qu'il ne parlait pas dans le vide.
Il semble que les Etats-Unis et l'Europe veulent tenir tête à la Russie et défier Poutine, bien loin du terrain de bataille de la guerre qui, elle, se déroule sur le sol ukrainien. L'implication de l'Otan dans ce conflit ne manquera pas de faire éclater une troisième guerre mondiale et ce n'est certes pas le bon choix à faire. Les Etats-Unis et l'UE ont donc choisi de participer à cette guerre par procuration. Ils ont opté pour l'arme économique afin de faire fléchir le géant russe, tout en armant l'Ukraine. Biden et les présidents européens sont convaincus que l'Ukraine doit se défendre contre l'invasion de son territoire au nom du monde entier et mener une lutte universelle pour les libertés et les démocraties. L'UE a donc livré des quantités significatives d'armements à l'Ukraine. Des livraisons ont eu lieu samedi et d'autres devaient être effectuées, hier. Dix- sept pays européens ont, à ce jour, répondu aux appels du ministre ukrainien des Affaires étrangères Dmytro Kuleba. L'Allemagne a ainsi autorisé la livraison à Kiev de 1 400 lance-roquettes antichar, de 500 missiles sol-air Stinger et de neuf obusiers. Les Pays- Bas ont, pour leur part, annoncé la fourniture de 200 Stinger, la Belgique 2 000 mitrailleuses, le Portugal des fusils, des munitions et des équipements, la République tchèque des mitrailleuses, des fusils de précision, des munitions. La France a également annoncé des livraisons d'armes et de carburant aux forces ukrainiennes.
Il ne s'agit là que d'un début puisque les ministres des Affaires étrangères de l'UE ont convoqué une réunion, en visioconférence, en fin de journée (hier, ndlr) pour coordonner les initiatives des Européens.
Outre les armes, l'UE prévoit de nouvelles sanctions économiques. «Il s'agit notamment de l'exclusion d'un certain nombre de banques russes de Swift, d'empêcher la Banque centrale russe d'utiliser ses réserves en devises internationales et d'agir contre les personnes et entités qui facilitent la guerre en Ukraine», a précisé le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell.
«Nous nous engageons à exclure une sélection de banques russes du système de messagerie Swift», des mesures qui seront prises «dans les jours qui viennent», a affirmé de son côté la Maison-Blanche. Décidés à aller vite, les pays d'Europe ont fermé, un à un, leur espace aérien aux avions russes. De l'Allemagne à la Suède, en passant par la France et l'Italie, les pays européens ont décrété une interdiction de vol pour les avions et les exploitants d'avions russes dans l'espace aérien européen. En représailles, Moscou a commencé à interdire le survol de son territoire aux avions liés aux pays européens ayant annoncé de telles décisions ces derniers jours, comme le Royaume-Uni, la Lettonie, la Lituanie, l'Estonie, la Slovénie, la Bulgarie, la Pologne et la République tchèque. Sur le plan militaire, l'Otan est en alerte.
La France et la Belgique vont déployer des unités en Roumanie pour constituer un groupement tactique de l'Otan dans ce pays et un autre sera constitué en Slovaquie, ont confirmé les autorités des trois pays.
Dans le cadre de la Force de réaction rapide, la France va déployer en Roumanie 500 militaires avec des véhicules blindés et des engins de combat, a précisé le chef d'état-major des armées françaises, le général Thierry Burkhard. La Belgique va pour sa part envoyer 300 militaires dans ce pays. Les unités françaises et belges font partie de la force opérationnelle interarmées à très haut niveau de préparation (Vjtf) de l'Otan. Elles vont constituer les premiers éléments du groupement tactique de l'Alliance en Roumanie dont la France a proposé de prendre le commandement. Un autre groupement tactique va être établi en Slovaquie. Il sera en charge d'un système de défense aérienne Patriot et devrait compter plus d'un millier d'unités de militaires venues d'Allemagne, des Pays-Bas, de la République tchèque, de la Pologne, de la Slovénie et des Etats-Unis. La constitution de ces deux nouveaux groupements tactiques a fait l'objet d'un accord lors de la réunion des ministres de la Défense de l'Otan les 16 et 17 février derniers. L'Otan a activé jeudi ses plans de défense, afin de pouvoir déployer la capacité de la Force de réaction rapide de «là ou ce sera nécessaire». Les Etats-Unis ont annoncé le lendemain l'envoi de 7 000 militaires en Allemagne et la mise en alerte de 12 000 autres pour renforcer la force de l'Otan. Enfin, l'Italie est pour sa part prête à déployer 3 400 militaires, a annoncé le chef du gouvernement italien Mario Draghi.

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