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L'UE et l'Otan redoutent un gouvernement d'extrême droite en Italie

Mario Draghi en pole position

Si les autres pays européens se disent inquiets de la démission de Mario Draghi de son poste de Premier ministre et la convocation de prochaines élections législatives par le président Mattarella, les Italiens demeurent quant à eux sereins et considèrent que ce nouvel épisode propre à l'instabilité chronique des gouvernements du pays n'est, en réalité, qu'un au- revoir. L'UE et l'OTAN ont trouvé en Draghi un allié inconditionnel contre la Russie dans le conflit ukrainien mais ils craignent désormais l'arrivée prochaine des deux leaders de l'extrême droite italienne, «l'eurosceptique» Giorgia Meloni et le «russophile» Matteo Salvini. Les formations de ces deux hommes, Fratelli d'Italia (post-fasciste) et la Lega (anti-immigration), peuvent atteindre, affirment les sondages, près de 40% des intentions de vote, à plus de deux mois des élections anticipées. Si l'on ajoute Forza Italia, le parti de droite de Silvio Berlusconi, l'alliance des droites atteindrait alors 45 à 48% des suffrages.
Parmi les réactions diverses, il y a celle du commissaire européen Paolo Gentiloni qui a dénoncé les «irresponsables» à l'origine du départ du Premier ministre italien Mario Draghi, tandis que les autres dirigeants occidentaux ont adopté un profil bas pour ne pas ajouter de l'huile sur le feu, malgré de «vives inquiétudes» tant la place et le rôle de Mario Draghi qui a visité Kiev avec Emmanuel Macron et Olaf Scholtz sont considérés comme nécessaires au soutien «sans entraves» à l'Ukraine. Les médias italiens n'ont pas hésité quant à eux à évoquer l'arrivée des «barbares aux portes de Rome», des «fake news» sévèrement condamnées par le chef de file de Fratelli d'Italia, Luka Ciriani. «Nous avons montré notre sérieux en politique étrangère, en nous rangeant aux côtés de l'Italie, de l'UE, de l'Otan et de l'Ukraine alors que cela pouvait nous coûter très cher sur le plan électoral», a-t-il argumenté.
Dans ces conditions, il faut dire qu'on imagine mal une coalition nationaliste-conservatrice tant sa politique étrangère sera sinueuse du fait des ancrages antagonistes des partis concernés.
De plus, au plan interne, la situation socio-économique pourrait s'aggraver de nouveau, effaçant la relative embellie que la gestion responsable de Mario Draghi a su insuffler à une Italie sans cesse convalescente.
C'est d'ailleurs ce que souligne un éditorial du Monde qui affirme craindre «le bouleversement géopolitique que constituerait le retour au pouvoir, à l'occasion de prochaines élections, en pleine inquiétude énergétique à l'approche de l'hiver, de ces formations au lourd passé de complaisance avec Vladimir Poutine».
Draghi a déployé d'intenses efforts pour réduire la dépendance de l'Italie à l'énergie russe et il a signé, voici quelques jours seulement, un important contrat avec l'Algérie.
Euro-atlantiste convaincu, il incarne la sécurité dont a besoin le peuple italien au moment où le conflit ukrainien tend à se prolonger pendant des mois. Aussi, il est probable que les élections prochaines relancent la coalition dont il est le Premier ministre potentiel pour peu que le Mouvement 5 étoiles enregistre un retrait au sein de l'électorat, attentif aux grands défis actuels.

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