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Abi Bouchraya Bachir, représentant à l’UE du Polisario, à L’Expression

Le «Marocogate n’est pas encore terminé»

Abi Bouchraya Bachir, représentant du Polisario à l'UE affirme dans cet entretien que la Rasd a entamé l'année 2023 dans un contexte très favorable au niveau de la scène internationale en général et européenne en particulier. Le scandale du Marocgate ne serait que «la face cachée de l'iceberg». Une affaire qui n'a pas livré encore tous ses secrets.

L'Expression: Quels sont les acquis de la cause sahraouie en 2022 sur la scène internationale?
Abi Bouchraya Bachir:En plus de plusieurs reconnaissances à travers le monde et notamment en Amérique latine au titre de l'année 2022 à la République démocratique sahraouie, de la part de plusieurs pays en Amérique latine, le plus grand acquis diplomatique, à mon sens, tient à une prise de conscience claire au niveau de la communauté internationale, du fait de l'autodétermination et l'exercice de droit pour le peuple sahraoui comme seule issue au conflit. Il reste qu'au niveau de l'Europe, l'appareil politique de l'UE va dans une direction contraire à celle de la légalité. On en a pour preuve, les recours systématique de la commission européenne aux décisions de la Cour de justice européenne en faveur du peuple sahraoui, dont les richesses sont illégalement exploitées par le Maroc. L'attitude de l'appareil politique de l'UE contredit le droit européen et soutient des pratiques injustes que sa Justice condamne.
La cour européenne de Justice n'est pas la seule instance, dont les arrêts ne sont pas respectés par les autres institutions. Je retiens à ce propos, un jugement très clair émanant du Conseil d'État français, à la suite d'une plainte déposée par la Confédération paysanne où la Justice de ce pays rejoint dans le fond et dans la forme les décisions de la Cour européenne. Au chapitre de la société civile, il y a eu une mobilisation sans précédent en Espagne suite au revirement du gouvernement de Pedro Sánchez et au niveau de l'Union africaine. Le Maroc a répondu à ces mobilisations en recourant à la corruption des députés européens et autres, dans une tentative vaine de changer la position et le statut de Rasd. Et pour cause, ce qu'on voit quotidiennement, c'est exactement le contraire. La République sahraouie a vu sa position consolidée en sa qualité de membre fondateur de l'Union africaine. La participation du président Ghali, à la Conférence de partenariat entre L'UE à Bruxelles février dernier en atteste. Cela en plus de plusieurs décisions relatives aux droits de l'homme à Genève, là où le comité contre la torture de l'ONU a dénoncé le Maroc, à quatre reprises en référence à des plaintes déposées aux noms de prisonniers politiques sahraouis.

Les jeunes Sahraouis ne jurent que par la lutte armée. Le président Brahim Ghali l'a affirmé dans son discours au 16e congrès du Front Polisario. Qu'est-ce que le Sahara occidental compte faire au niveau de l'UE?
Au niveau de l'UE, nous sommes déjà dans un contexte très favorable. Le scandale du Marocgate au niveau du Parlement européen a dévoilé les pratiques du Makhzen. On a de tout temps dénoncé la corruption que le Maroc pratique à grande échelle. Le recours à cette pratique criminelle a toujours été systématique. La diplomatie marocaine ne connaît pas d'autres moyens de faire de la diplomatie. Ses agents ont de tout temps acheté des parlementaires européens. Sachez que la corruption ne se limite pas aux politiques. Beaucoup de fonctionnaires ont été achetés. Notez que ce scandale intervient au moment où on se prépare à entendre une nouvelle décision de la Cour de justice européenne pour 2023. D'après les indices en notre possession, elle sera exactement dans la même ligne que celles de 2016, de 2018 et surtout la dernière rendue en 2021. Donc, je crois que le contexte, en 2023, est très favorable.

Le 16e congrès du Polisario a été rehaussé par la présence de plus de 400 délégués étrangers dont ceux de l'Espagne. Qu'avez-vous à dire dans ce sens?
Je profite de votre question pour rappeler que le revirement de Pedro Sánchez a été dénoncé par une partie de son gouvernement, le grand parti de l'opposition au Parlement espagnol a réussi à faire voter une mention contre ce revirement. Le Sénat a fait exactement la même chose. Il y a une mobilisation sans précédent au niveau de l'Espagne qui s'est reflétée, aujourd'hui, par cette présence massive des Espagnols. Malgré la décision du gouvernement, le peuple espagnol demeure toujours à côté du peuple sahraoui.

En parlant de l'Espagne, l'enquête sur le crime contre l'humanité de Melilla, a été clôturée par les autorités espagnoles. Comment recevez- vous cette nouvelle?
Je vous remercie pour votre question. Je dirai que c'est légitime de penser qu'il y a eu quelque chose derrière, qui échappe au raisonnement normal. Le fait que ce crime commis sur le sol espagnol soit clôturé de cette manière, laisse dire qu'il y a toute une politique d'empêcher même les députés européens de se rendre dans la région de Nador au Maroc et à Melilla pour faire des enquêtes sur place. Et bien sûr il suffit juste de voir les rapports des journaux espagnols et internationaux pour voir ce qu'on appelle «un chat enfermé».

Un dernier mot sur les défis qui entourent la région, ainsi que la position et le rôle de l'Algérie dans la défense du droit légitime du peuple sahraoui à l'autodétermination...
Le soutien de l'Algérie est l'élément le plus important pour le peuple sahraoui. Cela nous invite à être optimiste vis- à -vis de 2023. Et ce, après le retour en force de cette Algérie sur la scène régionale et internationale, avec une diplomatie qui est à la hauteur des défis qui entourent l'Algérie et toute la région. J'estime que le peuple sahraoui va bénéficier de l'aura de l'Algérie qui est une puissance reconnue. C'est un partenaire stable, fort et fiable, qui ne recourt pas au chantage où à des actions irresponsables comme c'est le cas pour le Maroc. Et c'est ça l'élément le plus important qui nous invite à l'optimisme, en plus, bien sûr, de la volonté de notre peuple à lutter inlassablement pour notre droit à l'autodétermination, consacré par les résolutions onusiennes. M.A.

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