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L’ONU et l’UA tentent de maintenir le dialogue

La mobilisation ne faiblit pas

L’ONU, l’Union africaine (UA) et les Etats-Unis font pression pour que s’ouvre rapidement un dialogue national censé sortir le pays de l’impasse. Mais seuls les militaires et leurs alliés veulent y participer, tandis que les civils y voient une «fausse» solution politique.

Des centaines de Soudanais manifestaient à Khartoum et dans ses banlieues, dimanche, pour le quatrième jour consécutif, contre le pouvoir instauré en octobre par le chef de l'armée, le général Abdel Fattah al-Burhane. Si depuis son putsch le 25 octobre 2021, les Soudanais pro démocratie descendent chaque semaine dans la rue, le mouvement qui s'était essoufflé depuis des mois a semblé repartir jeudi. Ce jour-là -anniversaire symbolique d'un autre coup d'Etat, celui d'Omar el-Béchir et de la «révolution» qui le renversa- des dizaines de milliers de Soudanais avaient manifesté. Face à eux, les forces de sécurité ont tiré à balles réelles. Bilan: neuf manifestants tués, des centaines de blessés et autant d'arrestations, selon un syndicat de médecin prodémocratie -en tout depuis octobre 114 morts et des milliers de blessés. Après cette journée, la plus sanglante depuis le début de l'année, les manifestants n'ont plus quitté la rue. «Nous continuerons à lutter contre les putschistes jusqu'à la formation d'un gouvernement composé uniquement de civils», assurait ainsi Mouayad Mohammed, sur le campement des manifestants dans le centre de Khartoum. Car après la «révolution» qui renversa le dictateur Omar el-Béchir en 2019, militaires et civils avaient accepté de mener ensemble le pays vers ses premières élections libres après 30 années de dictature militaro-islamiste. Mais le 25 octobre, le général Burhane a arrêté ses partenaires civils et plongé le Soudan dans la violence et une grave crise économique -car la communauté internationale a fermé le robinet de l'aide en rétorsion.ion.
Dimanche, comme lors de la «révolution» de 2019, les pro démocratie étaient massés devant le QG de l'armée, où des blindés des très redoutés paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) étaient postés, ont rapporté des témoins. En 2019, les manifestants y étaient restés sept mois pour un sit-in interrompu qu'ils promettent régulièrement de convoquer à nouveau.
Les FSR, dirigées par le numéro deux du pouvoir militaire, Mohamed Hamdan Daglo dit «Hemedti», quadrillaient aussi plusieurs rues du centre de la capitale, ont ajouté les témoins. Composées de miliciens Janjawids accusés d'atrocités au Darfour (ouest), les FSR ont été accusées d'être impliquées également dans la répression de la révolte de 2019. Pas de quoi décourager Soha, manifestante de 25 ans: «Nous n'accepterons aucun compromis tant que nos revendications ne seront pas devenues réalité, nous sommes dans la rue pour obtenir la liberté, la paix, la justice, un gouvernement civil et le retour des militaires dans leurs casernes», a-t-elle déclaré dimanche. Vendredi et samedi, les manifestants ont été dispersés à coups de gaz lacrymogènes. La répression de jeudi a été condamnée par la communauté internationale qui a dénoncé «l'impunité des forces de sécurité» et la Haute-Commissaire aux droits humains des Nations unies, Michelle Bachelet, a réclamé une «enquête indépendante».
L'ONU, l'Union africaine (UA) et les Etats-Unis font pression pour que s'ouvre rapidement un dialogue national censé sortir le pays de l'impasse. Mais seuls les militaires et leurs alliés veulent y participer, tandis que les civils y voient une «fausse» solution politique qui ne vise qu'à «rendre légitime» le putsch. Dimanche de nouveau, Yasser Arman, cadre des Forces pour la liberté et le changement (FLC), colonne vertébrale du gouvernement civil limogé lors du putsch, a redit son opposition à de telles négociations. «Les balles qui ont fauché les manifestants ont fauché le processus politique», a-t-il affirmé lors d'une conférence de presse. «Ce n'est pas nous qui l'avons rompu», a-t-il martelé, «nous n'avons pas d'interlocuteur en face». Depuis le Darfour, le général Daglo a appelé dimanche «toutes les forces politiques, surtout celles représentant la jeunesse, à rejoindre la table des discussions». «Seul le dialogue peut nous mener à la stabilité», a-t-il ajouté, depuis le chef-lieu d'Al-Facher où il présidait à une cérémonie de fin de formation de 2 000 membres de groupes rebelles armés ayant signé la paix avec Khartoum. Ces 2 000 supplétifs sont désormais intégrés aux forces régulières, comme le prévoyait l'accord de paix de 2020, et cette première promotion sera déployée au Darfour, a expliqué le général Daglo, les appelant à mettre fin aux «conflits tribaux» qui ont fait des centaines de morts ces derniers mois dans la région.

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