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Trois jours après le séisme

L'Afghanistan peine à gérer les secours

Un haut responsable taliban a promis qu'il n'y aurait pas d'ingérence dans les opérations des agences de l'ONU et des ONG internationales.

Les talibans au pouvoir en Afghanistan se sont engagés, hier, à ne pas entraver les efforts internationaux pour venir en aide aux dizaines de milliers de personnes affectées par le séisme.
Le tremblement de terre, d'une magnitude de 5,9 qui a frappé mercredi le sud-est du pays et fait plus de 1000 morts et des milliers de sans-abri, est un test sérieux pour les talibans, revenus au pouvoir en août, 20 ans après la fin de leur précédent régime.
Avant même ce séisme, l'Afghanistan était enlisé dans une profonde crise économique et humanitaire, la communauté internationale ayant complètement fermé les vannes de l'aide financière qui portait le pays à bout de bras depuis deux décennies, dans la foulée de leur retour au pouvoir.

«On a besoin de tout»
Par le passé, les talibans ont été accusés par des organisations humanitaires de détourner l'aide vers des régions où la population soutenait leur insurrection contre le gouvernement pro-occidental.
Mais Khan Mohammad Ahmad, un haut responsable taliban de la province de Paktika, la plus affectée par le séisme, a promis qu'il n'y aurait pas d'ingérence dans les opérations des agences de l'ONU et des ONG internationales.
«Que ce soit le PAM (Programme alimentaire mondial), l'Unicef (Fonds des Nations unies pour l'enfance) ou toute autre organisation (...), la communauté internationale ou les Nations unies (...), ils feront la distribution (de l'aide) eux-mêmes», a-t-il déclaré.
Mais les talibans seront «toujours avec eux», prêts à apporter leur aide, a-t-il souligné. Ce séisme est le plus meurtrier qu'ait connu l'Afghanistan en plus de deux décennies.
Cette tragédie pose un lourd défi logistique aux talibans, qu'aucun pays n'a encore reconnu en raison, en particulier, de leur politique particulièrement restrictive à l'égard des droits des femmes. Malgré tout, la communauté internationale - y compris les pays occidentaux - s'est rapidement mobilisée après le séisme, et l'aide commence à arriver. Même si parfois ce n'est pas toujours à l'endroit où les gens en auraient le plus besoin. «De quoi n'a-t-on pas besoin? On a besoin de tout», a déclaré à l'AFP Said Wali, un rescapé, au village de Serai, situé tout près de l'épicentre du séisme, à environ 200 km au sud-est de Kaboul. «Nous sommes en vie, mais personne ne nous écoute et nous n'avons reçu aucune aide jusqu'ici», a-t-il affirmé.
La plupart des habitations dans son village, faites comme partout de briques en terre séchée, n'ont pas résisté aux secousses telluriques et ont été détruites. «Nos lits et toutes nos affaires sont ensevelies sous notre maison (...) Il ne reste rien», a-t-il ajouté. «Maintenant, on a besoin d'argent pour pouvoir acheter ce dont on a besoin: des vêtements, des matelas, de l'équipement. Il nous faut aussi de la farine et du riz», a-t-il plaidé. Ramiz Alakbarov, le plus haut responsable de l'ONU dans le pays, a salué samedi le courage et la résilience des Afghans, après avoir visité la zone.

«Dignes et forts»
«Quels signes de détermination devant l'adversité, je dirais devant une adversité sans fin», a-t-il souligné. «Des difficultés sans fin, une tragédie sans fin, et malgré tout ces gens sont si dignes, si forts. Et ils veulent surmonter tout ça, et ils se rassemblent en tant que communauté, que société», a-t-il ajouté. Les opérations de secours sont compliquées par l'isolement de la région et la météo. Les pluies ont provoqué des glissements de terrain qui ralentissent l'acheminement de l'aide, et ont endommagé les lignes téléphoniques et électriques. Des villages entiers ont été détruits. Les autorités estiment qu'au total près de 10 000 maisons, dans lesquelles s'entassent parfois une vingtaine de personnes, ont été endommagées.
Avant même la prise du pouvoir par les talibans, les services de secours étaient inadaptés en Afghanistan pour faire face seuls à une catastrophe naturelle majeure. Le gouvernement a fait appel à l'armée, mais elle n'a que peu de moyens, et ne dispose que d'un nombre très limité d'hélicoptères et d'avions. L'Afghanistan est fréquemment frappé par des séismes, en particulier dans la chaîne montagneuse de l'Hindu Kush, qui se trouve à la jonction des plaques tectoniques eurasienne et indienne.
Le séisme le plus meurtrier de son histoire récente (5000 morts) avait eu lieu en mai 1998 dans les provinces de Takhar et Badakhshan (nord-est).

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