L'Expression

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Maroc

Au royaume des bonimenteurs

Outre le refus de la normalisation, il y a la révolte sociale grandissante dans le royaume, que le roi continue d’ignorer.

Rien ne va plus au Maroc. La raison est la gouvernance imprudente d'un roi dont la «santé inquiète». À croire le journaliste et ancien diplomate marocain, Ali Lmrabet, «la rupture des relations diplomatiques entre l'Algérie et le Maroc arrive au pire moment pour Rabat. Les vents ne sont pas favorables au régime. Le Palais royal et ses services secrets sont sortis affaiblis des multiples fronts qu'ils ont ouverts ces derniers mois». Dans un article publié, en août 2021 sur le site Middle East Eye, Ali Lmrabet avait expliqué que «les deux offensives diplomatiques contre l'Allemagne et l'Espagne ont tourné court. Le bras de fer avec Madrid après l'hospitalisation du chef du Front Polisario Brahim Ghali en Espagne et le déferlement provoqué par Rabat de citoyens marocains sur Ceuta ont aussi été remportés par l'Espagne». Mais il avait mis l'accent, surtout, sur «la santé du roi Mohammed VI (qui) inquiète». L'analyse du journaliste marocain se confirme de plus en plus. Le roi est en déphasage total avec son peuple. Ce dernier, qui avait refusé la décision du Makhzen de normaliser les relations avec Israël, il y a un an, continue, aujourd'hui encore, à manifester pour dénoncer le pacte diabolique passé entre Mohammed VI et l'ancien président américain Trump, sur le dos des Palestiniens. Le premier anniversaire de l'accord entre les Etats-Unis, le Maroc et l'entité sioniste a vu le déferlement du peuple dans les rues à travers une quarantaine de villes marocaines. Le Front marocain pour le soutien à la cause palestinienne avait organisé ses sit-in de protestation sous le slogan «notre bataille continuera jusqu'à annulation des accords de normalisation et de coopération militaire». Outre le refus de la normalisation, il y a la révolte sociale grandissante dans le royaume que le roi continue d'ignorer. Alors même qu'elle s'annonce sur fond de manifestations quotidiennes qui témoignent de l'état de précarité alarmant dans lequel se trouvent, aujourd'hui, des millions de Marocains. Selon le docteur en sciences politiques et enseignant-chercheur marocain Aziz Chahir «inflation, pass vaccinal, salaires: la protestation collective gagne le royaume marocain, révélant la gravité des inégalités sociales engendrées par un régime autoritaire qui accapare les richesses du pays tout en prétendant oeuvrer pour son développement». Les protestataires dénoncent la cherté de la vie, la flambée des prix des denrées alimentaires et la détérioration de leurs conditions de vie. Pour ce politologue, il s'agit d'un «pouvoir démissionnaire qui mène un train de vie luxueux et s'évertue à étouffer la crise socio-économique qui ronge le pays grâce à une machine de propagande étatique des plus redoutables». Mais on ne peut cacher le soleil avec un tamis. L'économiste marocain, Hichem Attouche, a affirmé que les dettes extérieures du royaume, qui s'élèvent à plus de 376 Mds de dirhams à la fin du mois de septembre dernier, étaient des dettes «de long et de moyen terme qui hypothèquent l'avenir des prochaines générations sur les 30 années à venir». Avec l'aggravation donc de la crise socio-économique et la violation des droits de l'homme qui se multiplie au Maroc, tous les ingrédients sont réunis pour provoquer l'explosion sociale. Le Maroc est perché sur un volcan.

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