L'Expression

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Un «scandale sans précédent»

Si le royaume marocain a pour credo de cacher la vérité, la question ne se pose même pas et sa toute dernière manoeuvre est là pour balayer le moindre doute. Le groupe parlementaire de la Gauche, au Parlement européen, s'est vu interdire l'entrée dans la ville de Nador où il devait s'informer sur la tragédie qui a coûté la vie à des dizaines de migrants africains, pour la plupart des Soudanais, dont l'espoir était de rejoindre l'enclave espagnole de Melilla. Le Makhzen mène une politique de mercenariat en veillant à la protection des frontières du pays voisin et de l'Union européenne, moyennant des sommes que Bruxelles lui verse annuellement en gages de sa dévotion. La décision d'entraver l'enquête des élus de gauche européens, qualifiée par ces derniers de «scandale sans précédent», aura, sans nul doute, été approuvée par les bénéficiaires de la répression sauvage du Makhzen envers des migrants qui ont payé de leur vie la quête d'un avenir incertain, le 24 juin dernier. Les parlementaires européens avaient déjà rencontré les autorités espagnoles de l'enclave de Melilla, les ONG et des personnes concernées par cette affaire. Ils étaient loin de s'attendre à l'accueil que leur a réservé le Makhzen, déterminé à les empêcher de poursuivre leur travail de mise à jour des tenants et des aboutissants d'un meurtre en bande organisée sur la base des témoignages des rescapés, des témoins et, éventuellement, de certains auteurs. Il va de soi que le royaume marocain n'a donné aucune explication à son refus de recevoir la délégation des députés européens et, encore moins, lui permettre d'entendre les survivants de la tragédie et les ONG concernées. En toute logique, les élus dépités qui ne sont pas sans connaître la véritable nature du régime du Makhzen et sa politique de l'opium et du bâton pensent que si l'entrée du territoire marocain leur a été refusée, c'est parce que le royaume de Mohamed VI a bien des choses à cacher. Et il n'y a pas que le drame de Melilla dont il est question alors, même si le sort brutal de «23 demandeurs d'asile tués et au moins 76 autres blessés» réclame justice et réparation. Le Makhzen le sait bien qui, trois mois après avoir lâché la meute contre les 2000 migrants, soi-disant à l'assaut de Melilla, a condamné, à tour de bras, 33 d'entre eux à de lourdes peines de prison, histoire de signifier aux élus européens et aux ONG: «Circulez, il n'y a rien à savoir.»

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