L'Expression

{{ temperature }}° C / {{ description }}

Cité introuvable.

Un peuple en colère

Si le gouvernement Akhanouch reste sourd aux manifestations de la rue marocaine, de plus en plus fréquentes, la banque centrale du Makhzen a fini, elle, par revoir à la hausse ses prévisions d'inflation pour 2022. Elle reconnaît que son optimisme n'est plus de mise et que la situation a de quoi semer la panique dans les arcanes du palais où Mohamed VI est devenu invisible. Le Maroc est en proie à un net ralentissement de la croissance, dit la banque centrale, un aimable euphémisme pour ne pas appeler un chat un chat tant l'économie est frappée par un véritable tsunami venu d'Ukraine. À la sécheresse exceptionnelle qui a affecté les productions agricoles, un poumon de l'économie, par ailleurs affligé du poids du cannabis pour lequel le royaume est au premier rang mondial, est venue se greffer une double flambée du prix des carburants et des céréales. Celles-ci ne figuraient nullement dans les prévisions de la banque centrale du Makhzen qui situe, désormais, à 5,3% le taux d'inflation en 2022 contre 1,4% en 2021. Dans un premier temps, elle avait chiffré cette progression à 4,7% mais les faits sont têtus et il a bien fallu s'incliner devant leur diktat. Stoïques, les analystes ont conclu que cette forte inflation résulte «principalement de la flambée des prix des produits énergétiques et alimentaires ainsi que de l'accélération de l'inflation chez les principaux partenaires commerciaux». Les conseils de la BCM ont également anticipé le ralentissement de la croissance à 1% alors qu'il avait été, l'an dernier, de 7,9%! Le gouvernement de Aziz Akhanouch, milliardaire proche de Mohamed VI et détenteur du plus grand nombre de stations de carburants, en espérait 3,2%. Du coup, il déplore «l'enlisement de la guerre en Ukraine» et «des conditions climatiques défavorables» dont rien ne dit qu'elles vont connaître une quelconque embellie alors que le Makhzen redoute une situation sociale explosive. Le Maroc tangue depuis des mois, au gré de hausses continues des prix, tant pour les hydrocarbures que pour les produits de première nécessité, et il avoue l'une des plus mauvaises récoltes de la décennie. De quoi broyer du noir et le fait de doubler le budget des subventions pour le butane, la farine et le sucre (2,8 milliards d'euros) ou de débourser 130 millions d'euros pour calmer les transporteurs ne répond guère aux immenses besoins d'un peuple acculé par la misère et la répression de ses revendications légitimes.

De Quoi j'me Mêle

Placeholder

Découvrez toutes les anciennes éditions de votre journal préféré

Les + Populaires

(*) Période 7 derniers jours