L'Expression

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Le vœu du peuple tunisien

Demain, la Tunisie va se prononcer à la faveur du référendum sur la nouvelle Constitution dont le président a fait un passage obligé pour en finir avec la cacophonie politique qui a mené le pays dans une impasse. L'équation est fort simple. D'un côté, Kaïs Saïed avec le panache blanc d'une adhésion populaire massive, de l'autre des partis divers, notamment islamistes, une société civile inquiète et des entreprises aux abois. Pour consentir des gages aux contestataires du projet, le chef de l'État tunisien a consenti un ultime réaménagement de la mouture contestée par le président et les deux membres mêmes de la commission chargée de sa rédaction. La plupart voit dans sa démarche une tentative de réinstaurer «une dictature» à la Ben Ali. C'est ainsi que le Parlement aura droit de cité, sa marge de manoeuvre n'ayant cependant rien à voir avec celle de l'ARP entre 2014 et 2021 que la formation de Rached Ghannouchi a conduite à sa guise. Le peuple, par le biais d'assemblées locales et régionales, aura aussi son mot à dire, le président Saïed trouvant quelque intérêt à copier le système de la Jamahiriya chère à El Gueddhafi. Comme il se méfie beaucoup des partis dont la coalition regroupée autour de Ennahdha (El Karama, Qalb Tounes...), il entend privilégier la volonté populaire auquel cas son projet devrait passer sans encombres l'écueil des critiques et des accusations de l'opposition. Si tel est le cas, le grand perdant du scrutin sera non pas Ennahdha qui est déjà en perte nette de présence au sein de la société tunisienne ou ses alliés que le PDL de Abir Moussi a supplanté, ces derniers mois, mais bel et bien l'UGTT dont les exigences sont allées à contre-courant des réalités du pays. La puissante Centrale syndicale a dit non au projet du président Saïed et, de plus, elle a revendiqué, avec la grève générale organisée voici deux semaines à peine, une augmentation conséquente des salaires au motif, certes justifiée, d'une spectaculaire érosion du pouvoir d'achat des «masses laborieuses». Or, le gouvernement est face à un diktat incontournable du FMI qui, pour consentir un prêt vital, exige des réformes drastiques, notamment un licenciement massif dans les institutions publiques. Tout juste sortie des méandres de la pandémie de Covid-19 et déjà confrontée aux conséquences du conflit en Ukraine, la Tunisie n'a pas les moyens de satisfaire l'UGTT. Cela dit, le peuple veut en finir avec la dérive qui a plongé, depuis 2014, le pays dans une crise multidimensionnelle profonde.

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