L'Expression

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Le trou de Ben Aknoun!


Un petit trou, un grand effet! Ce n'est pas un gag. L'affaissement de l'autoroute, sur le parcours Ben Aknoun-Zéralda, met à nu l'incompétence des personnes qui ont eu à mener les grands projets qui devaient booster le développement de l'Algérie. De fait, le pays se trouve coincé entre incompétence et gabegie au regard des scandales qui marquent et accompagnent les «grands travaux» de ces dernières années. En fait, le «trou» de Ben Aknoun - qui fort heureusement n'induisit aucune victime, mais seulement 14 blessés - est bénin, presque minime, au regard des affaissements de l'autoroute Est-Ouest dans les wilayas de Tlemcen et Bouira, les problèmes qu'a connus le tunnel de Bouzegza à Lakhdaria et l'effondrement du tunnel de Jbel el-Wahch à Constantine. Ce qui implique un manque de contrôle et de suivi à tout le moins blâmables. Cela sans revenir sur les retards abyssaux de ces travaux entraînant des surcoûts pénalisants pour l'économie du pays et, last but not least, la corruption qui semble escorter tous les grands projets structurants mis en oeuvre en Algérie. Mais revenons au trou de Ben Aknoun. Cette autoroute -empruntée chaque jour par un million de voitures - est devenue ces dernières années la vitrine de la capitale lui donnant les dimensions d'une grande métropole. Mais en vérité, ce n'est là qu'une vision chimérique. Alger est tout sauf cette capitale flamboyante dans laquelle il est bon de vivre. En fait, l'autoroute de Ben Aknoun est l'arbre qui cache la forêt algéroise. L'affaissement de l'autoroute au niveau du parc zoologique de Ben Aknoun, est dû, indique le directeur des services des TP de la wilaya «à l'éclatement d'une canalisation d'évacuation des eaux» causé, précise-t-il, par «les fortes pluies enregistrées dans la capitale durant les derniers jours». Nous y sommes! Le responsable de cet état de choses, c'est encore la pluie qui n'en finit pas de faire des misères aux édiles et autres responsables dont la mission est de veiller à la bonne marche des affaires de la ville. Surtout, lorsque cette ville n'est autre que la capitale. Pourtant, on estimait que Bab el Oued - noyée en novembre 2001 par des trombes d'eau - ne se reproduira plus, que les leçons en ont été tirées et que la pluie ne mettra plus en porte-à-faux Alger! Il y a des choses comme ça - «l'incident» de Ben Aknoun ne fait que mettre en exergue une certaine démission des édiles de la ville - qui rappellent que la gestion d'une grande métropole n'est pas une sinécure, mais demande un suivi intense et méticuleux au quotidien. En réalité, les problèmes - surdimensionnés du fait de son étendue et de sa population - auxquels est confrontée la capitale sont ceux des villes algériennes en général et des grandes métropoles en particulier. En conséquence, les projets, aussi mirifiques soient-ils, resteront à l'état de projets tant qu'il n'existe pas de véritable volonté et perspective politique de doter l'Algérie d'une assise urbaine qui la projette dans l'avenir. Plus que tout autre ville, Alger projette en surmultiplié ces manques. Lors d'une de ses visites à l'intérieur du pays, le Premier ministre Abdelmalek Sellal, relevait que les villes - singulièrement les nouvelles villes - doivent être «aptes à créer de la vie et de l'espoir et non pas des agglomérations bétonnées suscitant le dégoût». Sans doute! Il n'en reste pas moins que c'est la deuxième hypothèse qui reste vraie et la mieux partagée. En effet, ces dites «villes nouvelles» ne sont que l'extension d'agglomérations existantes, venant se greffer à des problèmes déjà insolubles. Or, Alger ce sont un ensemble de 26 communes gérées à la hussarde sans coordination et sans prospective. Pour cela, il aurait fallu une tête «pensante» - c'est-à-dire un premier édile (maire) - pour gérer et guider la ville. Or, aussi curieux que cela paraisse, Alger n'a pas de maire nominal. Cela dure depuis la dissolution du Cpva (Conseil populaire de la ville d'Alger, formé des maires de ses 26 communes avec à leur tête un maire. Ce dernier était l'interlocuteur des autorités nationales et l'interface avec ses homologues étrangers) dans les années 1970. C'est la seule capitale au monde dont le poste de maire est vacant, car il n'existe plus! Avec une population de 5 millions d'habitants, Alger est l'une des plus grandes villes africaines et compte parmi les grandes capitales du monde. Or, elle n'a pas de maire! Une anomalie dont les responsables politiques du pays ne semblent pas en mesurer l'absurdité. Le trou de Ben Aknoun, vient rappeler opportunément, que ce ne sont pas uniquement les canalisations qui éclatent à Alger qui font désordre, du fait que la ville est pénalisée par l'absence d'un vrai gestionnaire. Est-ce étonnant lorsque l'on sait que la profondeur politique de leur fonction a été supprimée aux maires algériens? Déprimant!

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